"Nous trouverons un chemin, ou nous en créerons un" Hannibal
Cette fameuse citation attribuée à Hannibal nous renvoie aux défis auxquels devra faire face la Tunisie, seul pays survivant d'un printemps arabe à l'agonie, qui continue sur la voie de la démocratie malgré la menace libyenne à ses frontières et la menace terroriste sur son sol.
Mais au-delà de l'union nationale, au-delà de la stratégie sécuritaire de lutte antiterroriste, au-delà des discours fermes et sans concessions de l'ensemble de la classe politique, quels sont les vrais défis auxquels devra faire face la Tunisie?
Nous entendons souvent ici et là cette affirmation que la pauvreté fait le lit du terrorisme. C'est certainement vrai et il faudra œuvrer pour le développement, la relance économique et le désenclavement des régions délaissées depuis trop longtemps afin de réduire le risque de voir le désespoir conduire vers l'extrémisme.
Sauf que nous contenter de cette conclusion serait une erreur. Le problème est bien plus complexe et il faudrait que nous ayons le courage de nous poser les bonnes questions.
Pourquoi autant de jeunes sont-ils réceptifs au discours extrémiste et à la tentation du Jihad? Pourquoi la Tunisie fournit-elle le plus gros contingent de terroristes étrangers à la Libye ou à la Syrie?
La question dépasse la réalité économique et sociale. Il faudrait aller chercher plus en profondeur. Quelles valeurs véhicule la république? Quel est le discours religieux dominant? Quelle est la frontière entre conservatisme, exercice libre de sa foi en respectant la liberté des autres et ce moment où l'un des nôtres bascule dans l'extrémisme?
Car il s'agit bien de deux des nôtres qui ont basculé et qui ont fini par exécuter l'attentat le plus meurtrier de l'histoire de la Tunisie laissant une population choquée, désabusée et en proie à un questionnement sans fin.
Il est clair qu'une démocratie se doit d'être inclusive et garantissant un espace de liberté suffisant pour que puissent se conjuguer liberté de conscience et exercice libre du culte. Cela induit également la garantie d'autres libertés souvent mises à mal depuis la révolution: La liberté de création, la liberté d'expression, les libertés académiques, et l'ensemble des libertés individuelles garanties par la constitution tunisienne.
Mais le consensus politique et la réconciliation nationale que beaucoup appellent de leurs vœux ne devraient pas nous empêcher de nous poser les bonnes questions. Il ne s'agit pas uniquement de mettre chacun face à ses responsabilités mais de définir un pacte républicain qui nous permette de nous projeter sans crainte dans l'avenir de cette jeune démocratie qui est la nôtre.
Car si les attentats de Tunis sont comparés à ceux de Paris ou de Copenhague et non pas à ceux du Yémen ou de la Libye, c'est bien parce que la Tunisie se trouve être un pays jouissant d'une stabilité politique certes fragile mais bien existante, suite à une constitution définissant un projet de société commun, suite aussi à des élections libres et démocratiques suivies d'une alternance pacifique au pouvoir, grâce à des instances constitutionnelles en cours de mise en place et de consolidation, et grâce à des institutions bien présentes.
La Tunisie jouit également d'une continuité de l'Etat malgré son affaiblissement après la révolution et d'une société civile forte et organisée qui fait un travail remarquable sur le terrain et d'un ancrage méditerranéen aussi bien géographique que culturel. Nous pouvons donc prétendre à la possibilité de pérenniser cette démocratie, de la consolider et de parer à toute possibilité de retour en arrière en nous élevant au rang des Nations libres et souveraines.
La Nation qui est la nôtre devra avoir le courage de définir clairement ses valeurs républicaines, à œuvrer dans la durée pour leur appropriation par tous, à travers l'éducation et la culture sans donner une impression de déracinement à la population à travers un modèle qu'elle juge importé et imposé.
Cette fameuse citation attribuée à Hannibal nous renvoie aux défis auxquels devra faire face la Tunisie, seul pays survivant d'un printemps arabe à l'agonie, qui continue sur la voie de la démocratie malgré la menace libyenne à ses frontières et la menace terroriste sur son sol.
Mais au-delà de l'union nationale, au-delà de la stratégie sécuritaire de lutte antiterroriste, au-delà des discours fermes et sans concessions de l'ensemble de la classe politique, quels sont les vrais défis auxquels devra faire face la Tunisie?
Nous entendons souvent ici et là cette affirmation que la pauvreté fait le lit du terrorisme. C'est certainement vrai et il faudra œuvrer pour le développement, la relance économique et le désenclavement des régions délaissées depuis trop longtemps afin de réduire le risque de voir le désespoir conduire vers l'extrémisme.
Sauf que nous contenter de cette conclusion serait une erreur. Le problème est bien plus complexe et il faudrait que nous ayons le courage de nous poser les bonnes questions.
Les profils des deux jeunes terroristes de l'attentat du Bardo montrent que ce sont deux jeunes issus de la classe moyenne jouissant de conditions permettant leur intégration dans leur environnement social.
Pourquoi autant de jeunes sont-ils réceptifs au discours extrémiste et à la tentation du Jihad? Pourquoi la Tunisie fournit-elle le plus gros contingent de terroristes étrangers à la Libye ou à la Syrie?
La question dépasse la réalité économique et sociale. Il faudrait aller chercher plus en profondeur. Quelles valeurs véhicule la république? Quel est le discours religieux dominant? Quelle est la frontière entre conservatisme, exercice libre de sa foi en respectant la liberté des autres et ce moment où l'un des nôtres bascule dans l'extrémisme?
Car il s'agit bien de deux des nôtres qui ont basculé et qui ont fini par exécuter l'attentat le plus meurtrier de l'histoire de la Tunisie laissant une population choquée, désabusée et en proie à un questionnement sans fin.
Il est clair qu'une démocratie se doit d'être inclusive et garantissant un espace de liberté suffisant pour que puissent se conjuguer liberté de conscience et exercice libre du culte. Cela induit également la garantie d'autres libertés souvent mises à mal depuis la révolution: La liberté de création, la liberté d'expression, les libertés académiques, et l'ensemble des libertés individuelles garanties par la constitution tunisienne.
Il est clair également qu'une démocratie qui se respecte devra garantir l'égalité et les droits des femmes, moteur principal du progrès social.
Mais le consensus politique et la réconciliation nationale que beaucoup appellent de leurs vœux ne devraient pas nous empêcher de nous poser les bonnes questions. Il ne s'agit pas uniquement de mettre chacun face à ses responsabilités mais de définir un pacte républicain qui nous permette de nous projeter sans crainte dans l'avenir de cette jeune démocratie qui est la nôtre.
Car si les attentats de Tunis sont comparés à ceux de Paris ou de Copenhague et non pas à ceux du Yémen ou de la Libye, c'est bien parce que la Tunisie se trouve être un pays jouissant d'une stabilité politique certes fragile mais bien existante, suite à une constitution définissant un projet de société commun, suite aussi à des élections libres et démocratiques suivies d'une alternance pacifique au pouvoir, grâce à des instances constitutionnelles en cours de mise en place et de consolidation, et grâce à des institutions bien présentes.
La Tunisie jouit également d'une continuité de l'Etat malgré son affaiblissement après la révolution et d'une société civile forte et organisée qui fait un travail remarquable sur le terrain et d'un ancrage méditerranéen aussi bien géographique que culturel. Nous pouvons donc prétendre à la possibilité de pérenniser cette démocratie, de la consolider et de parer à toute possibilité de retour en arrière en nous élevant au rang des Nations libres et souveraines.
La Nation qui est la nôtre devra avoir le courage de définir clairement ses valeurs républicaines, à œuvrer dans la durée pour leur appropriation par tous, à travers l'éducation et la culture sans donner une impression de déracinement à la population à travers un modèle qu'elle juge importé et imposé.
La Tunisie devra trouver sa propre voie vers le progrès, définir ses propres valeurs, des valeurs humanistes et universelles mais suivant un chemin propre d'évolution progressive des mentalités et des traditions conjuguées à la valorisation de l'Histoire et de la culture de notre Nation.
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