"Lui, c'est un Africain!", "Les équipes africaines deviennent de plus en plus fortes!", "Je voyage en Afrique". Toutes ces expressions sont des expressions que l'on entend souvent sortir de la bouche de certains Tunisiens. Comme si l'Afrique était un autre continent, lointain, étranger, voire pour certains, inférieur. Cette conception, présente malheureusement chez beaucoup de Tunisiens, se traduit dans la vie courante en un racisme, qui varie d'un individu à l'autre, et qui peut rapidement devenir un réel danger.
Ce week-end encore, deux jeunes congolaises ont été agressées au centre ville de Tunis. Que l'auteur de ce crime l'ait fait pour des raisons personnelles, voire même à cause de troubles psychologiques, n'enlève rien au caractère raciste de cet acte. Nous avons d'ailleurs vu par le passé plusieurs actes racistes de ce genre, à l'instar des agressions contre des résidents venant d'Afrique subsaharienne à la suite de la défaite de la Tunisie contre la Guinée équatoriale en 2015.
Mais à coté de cette violence, qui reste assez ponctuelle, le problème du racisme se manifeste sous différentes formes, et ce de façon quotidienne. Les "Noirs" en Tunisie (qu'ils soient Tunisiens ou venant d'autres pays) sont toujours stigmatisés, rejetés, pris de haut par beaucoup de Tunisiens. Aujourd'hui, chez les jeunes, on a même une expression pour exprimer le sentiment de rejet que l'on éprouve, on dit alors "wena ka7louch?" ("Et moi, je suis 'Noir' ?"). Sous des airs de plaisanterie et de moquerie, ce genre d'expression cache en réalité une réelle illusion de supériorité que certains Tunisiens pensent avoir vis-à-vis des "Noirs" qu'ils soient tunisiens ou étrangers.
Il est temps que cette situation cesse! Dans un pays qui a fait une révolution, qui se vante d'avoir gagné sa liberté, sa dignité, et qui ne cesse de revendiquer les droits de l'homme, il est honteux, pour nous Tunisiens, de voir aujourd'hui des actes racistes encore perpétrés. Nous sommes à l'orée de l'année 2017, et nous en sommes encore à manifester pour dénoncer le racisme. Il est temps de changer les choses, et le changement passe par une étape clé: la réconciliation avec notre identité africaine.
En effet, depuis notre jeunesse, on nous a toujours appris à nous définir en tant qu'Arabes avant tout. L'africanité n'a jamais fait partie des choses que l'on nous a inculquées. Pourtant, est-il nécessaire de rappeler que le terme "Afrique" trouve son origine dans l'appellation romaine "Ifriqiya" qui désignait la Tunisie (ainsi que des contrées d'Algérie et de Libye) ? N'est-il pas important de souligner que nous sommes aussi les descendants des peuples Amazigh, originaires d'Afrique du Nord? Avons-nous oublié les liens étroits entretenus avec les autres pays d'Afrique, et ce depuis la création de l'Etat tunisien, notamment lors des missions de l'ONU, au Congo par exemple? Ou encore, le rôle joué par la Tunisie dans l'organisation internationale de la francophonie, à majorité constituée de pays africains? Et le plus important de tout cela, pourquoi ne voyons-nous pas simplement que la Tunisie se trouve sur le continent africain, et non pas au Moyen-Orient?
L'africanité fait partie de notre identité. Elle est présente dans nos plats, tel que le couscous, dans la musique avec le mezoued largement influencé par la tradition musicale africaine, dans nos habits, dans plusieurs de nos rites. L'africanité, contrairement à ce que beaucoup pensent n'est pas une question de couleur de peau, c'est avant tout une question de culture, et de valeurs.
L'Afrique est le continent connu pour l'importance de la vie en communauté, l'hospitalité, le sens du partage, mais aussi celui de la révolte, de la lutte contre l'oppression, de la recherche de la dignité et de la reconnaissance, de l'espoir, et la Tunisie est pleinement représentée dans ces valeurs là.
Alors, arrêtons de nous voiler la face: soyons fiers d'être africains, car oui c'est une fierté.
L'Afrique c'est le continent de demain, le train est déjà en marche et il est temps de le prendre, il est temps de revendiquer notre africanité, de changer de vision, de regarder les autres peuples africains comme des peuples frères et non comme des peuples inférieurs. La Tunisie est africaine, et c'est le moment ou jamais de le crier haut et fort!
Ce week-end encore, deux jeunes congolaises ont été agressées au centre ville de Tunis. Que l'auteur de ce crime l'ait fait pour des raisons personnelles, voire même à cause de troubles psychologiques, n'enlève rien au caractère raciste de cet acte. Nous avons d'ailleurs vu par le passé plusieurs actes racistes de ce genre, à l'instar des agressions contre des résidents venant d'Afrique subsaharienne à la suite de la défaite de la Tunisie contre la Guinée équatoriale en 2015.
Mais à coté de cette violence, qui reste assez ponctuelle, le problème du racisme se manifeste sous différentes formes, et ce de façon quotidienne. Les "Noirs" en Tunisie (qu'ils soient Tunisiens ou venant d'autres pays) sont toujours stigmatisés, rejetés, pris de haut par beaucoup de Tunisiens. Aujourd'hui, chez les jeunes, on a même une expression pour exprimer le sentiment de rejet que l'on éprouve, on dit alors "wena ka7louch?" ("Et moi, je suis 'Noir' ?"). Sous des airs de plaisanterie et de moquerie, ce genre d'expression cache en réalité une réelle illusion de supériorité que certains Tunisiens pensent avoir vis-à-vis des "Noirs" qu'ils soient tunisiens ou étrangers.
Il est temps que cette situation cesse! Dans un pays qui a fait une révolution, qui se vante d'avoir gagné sa liberté, sa dignité, et qui ne cesse de revendiquer les droits de l'homme, il est honteux, pour nous Tunisiens, de voir aujourd'hui des actes racistes encore perpétrés. Nous sommes à l'orée de l'année 2017, et nous en sommes encore à manifester pour dénoncer le racisme. Il est temps de changer les choses, et le changement passe par une étape clé: la réconciliation avec notre identité africaine.
En effet, depuis notre jeunesse, on nous a toujours appris à nous définir en tant qu'Arabes avant tout. L'africanité n'a jamais fait partie des choses que l'on nous a inculquées. Pourtant, est-il nécessaire de rappeler que le terme "Afrique" trouve son origine dans l'appellation romaine "Ifriqiya" qui désignait la Tunisie (ainsi que des contrées d'Algérie et de Libye) ? N'est-il pas important de souligner que nous sommes aussi les descendants des peuples Amazigh, originaires d'Afrique du Nord? Avons-nous oublié les liens étroits entretenus avec les autres pays d'Afrique, et ce depuis la création de l'Etat tunisien, notamment lors des missions de l'ONU, au Congo par exemple? Ou encore, le rôle joué par la Tunisie dans l'organisation internationale de la francophonie, à majorité constituée de pays africains? Et le plus important de tout cela, pourquoi ne voyons-nous pas simplement que la Tunisie se trouve sur le continent africain, et non pas au Moyen-Orient?
L'africanité fait partie de notre identité. Elle est présente dans nos plats, tel que le couscous, dans la musique avec le mezoued largement influencé par la tradition musicale africaine, dans nos habits, dans plusieurs de nos rites. L'africanité, contrairement à ce que beaucoup pensent n'est pas une question de couleur de peau, c'est avant tout une question de culture, et de valeurs.
L'Afrique est le continent connu pour l'importance de la vie en communauté, l'hospitalité, le sens du partage, mais aussi celui de la révolte, de la lutte contre l'oppression, de la recherche de la dignité et de la reconnaissance, de l'espoir, et la Tunisie est pleinement représentée dans ces valeurs là.
Alors, arrêtons de nous voiler la face: soyons fiers d'être africains, car oui c'est une fierté.
L'Afrique c'est le continent de demain, le train est déjà en marche et il est temps de le prendre, il est temps de revendiquer notre africanité, de changer de vision, de regarder les autres peuples africains comme des peuples frères et non comme des peuples inférieurs. La Tunisie est africaine, et c'est le moment ou jamais de le crier haut et fort!
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