ENVIRONNEMENT - La rencontre organisée par l'ambassadeur Aziz Mekouar le 15 décembre dernier sur la question de la COP22 a été l'occasion pour lui de faire le point sur les actions de la présidence marocaine ainsi que sur les actions qui restaient encore à mener.
Si le diplomate est resté dans son rôle de défenseur convaincu de la dynamique environnementale ainsi que des bénéfices certains des différentes COP, il a toutefois émis un doute concernant les capacités du secteur privé à faire face à l'adaptation climatique. Ses propos selon lesquels il serait plus facile de convaincre une entreprise d'investir dans les énergies renouvelables que dans d'autres domaines nous ont interpellés car il touche directement notre thème de prédilection, la corporate sustainability et surtout son opérationnalisation au Maroc.
L'adaptation au changement climatique: de quoi parlons nous?
Les propos de l'ambassadeur reflètent les pensées de nombreux chefs d'entreprise du royaume qui ne trouvent pas nécessairement l'adaptation au changement climatique porteuse et encore moins rentable. S'il est normal que la résistance au changement soit une explication à cet état d'esprit, il faut également parler du manque d'informations. Car la majorité des décideurs ne perçoivent pas encore assez clairement tous les enjeux de ce concept.
Ici, nous ne parlerons pas du changement climatique qui est aujourd'hui assez bien connu mais surtout visible avec la multiplication des catastrophes climatiques (changement des précipitations et des régimes hydriques, montée du niveau des eaux dans certaines zones ou encore désertification accentuée dans d'autres). Mais nous parlerons plutôt de la question de l'adaptation qui consiste pour les entreprises à gérer les conséquences du changement climatique pour s'en prémunir mais aussi pour en saisir les opportunités. Cette notion pose deux questions essentielles en l'occurrence: Pourquoi les entreprises doivent elles s'adapter au changement climatique? Et surtout comment doivent-elles le faire?
L'adaptation au changement climatique: entre tendance et impératif
Les sceptiques, et ils sont nombreux, estiment que l'adaptation au changement climatique n'est qu'une tendance qui prendra bientôt fin. Ils en veulent notamment pour preuve le fait que que les Etats-Unis, avec l'élection récente de Donald Trump au poste de président, risquent de revenir sur leurs engagements environnementaux. Nombreux sont également ceux qui disent que le changement climatique est localisé dans certaines zones uniquement, arctique ou encore zones insulaires, et que la plupart des pays n'ont rien à craindre.
Bien entendu, il serait illogique de nier ces arguments qui sont tout à fait exacts mais qui doivent être nuancés. Car le fait que certains politiques restent sceptiques ou peu prompts à l'action n'empêche pas le changement climatique de prendre de l'ampleur. Le fait que l'Inde reste jusqu'à présent "timide" (le pays promet en effet de produire 40% de son électricité grâce à d'énergies décarbonées tout en doublant sa production de charbon à l'horizon 2020) n'empêche pas ce pays de subir des canicules de plus en plus fortes: les fortes températures ont en effet provoqué la mort de près de 2.500 personnes en un mois en 2015 selon un article du journal Le Monde: il a d'ailleurs atteint en avril dernier la température record de 51 °C.
Les Etats-Unis ne sont pas en reste et ce n'est certainement pas l'élection de Trump, un climatosceptique reconnu, qui empêchera l'intensification des incendies dans grand ouest du pays. Des incendies qui, selon une étude publiée le 10 octobre dernier par la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), se sont intensifiés avec la hausse des températures mondiales. Il ne s'agit pas de cas isolés puisque des régions insulaires voient leur territoire diminuer d'année en année, qu'un nombre croissant de pays enregistre des phénomènes naturels d'une ampleur inédite - on se souvient par exemple des inondations récentes en Angleterre - et que de nombreuses études indiquent des changements considérables des conditions climatiques dans la majorité des pays de la planète au niveau local comme national.
Vous l'aurez donc compris, l'adaptation des entreprises au changement climatique n'est pas une question de décision politique, elle se fera naturellement. Et à ceux qui estiment que les phénomènes climatiques ne touchent que quelques pays isolés, nous leur répondrons que l'adaptation sera également une question stratégique. D'une part parce que les entreprises ont des partenaires et des clients qui leur demanderont tôt ou tard de s'adapter, parce qu'elles vivent dans des pays où les lois progressent vers l'adaptation mais aussi et surtout parce que l'adaptation peut être un élément de rentabilité.
De nombreuses études ont en effet démontré que l'adaptation des entreprises au changement climatique, par la mise en place de technologies de production propre ou encore par l'utilisation de moyens de transport durables, pouvait être une source de rentabilité pour les entreprises. Sur le terrain, les exemples de ce type d'action dites "win-win" sont également nombreux. Ainsi, la Compagnie des Alpes qui est un groupe touristique français qui propose des parcours de ski utilise par exemple la technique de l'enneigement de culture (qui consiste à produire de la neige avec de l'eau) pour procurer à ses clients de la neige en cas de perturbations météorologiques.
De son côté, pour pallier l'augmentation des canicules qui peuvent provoquer des déformations de la voie ferrée, la Société nationale des chemins de fer (SNCF) en France organise des tournées régulières sur ses installations et renforce la vigilance une fois que les 45° sont atteints. L'entreprise Veolia a de son côté doté la ville de Sydney en Australie de dispositifs de recyclage des eaux usées pour permettre une meilleure gestion des ressources en eaux. Nous pouvons également citer l'exemple d'EDF qui a pris la décision de redimensionner ses futures installations en fonction des conditions climatiques. Ces exemples illustrent parfaitement la portée stratégique de l'adaptation pour les entreprises, tous secteurs confondus.
Mais qu'en est-t-il au Maroc? Comment est perçue l'adaptation climatique dans le royaume et y a-t-il des entreprises qui s'y mettent déjà?
Agadir, un exemple de l'adaptation au changement climatique des entreprises marocaines
Après l'organisation de la COP22, le choix du Maroc n'est plus à justifier mais celui d'Agadir l'est certainement. Agadir, et plus largement la région Souss-Massa Drâa, c'est d'abord l'une des 4 zones qui ont été choisies au niveau mondial pour l'implémentation du projet de la GIZ (coopération allemande) dédié à l'adaptation du secteur privé à travers la formation des conseillers en gestion des risques et d'opportunités climatiques pour appuyer les PME dans leurs efforts d'adaptation.
Agadir, c'est aussi une zone dont les trois poumons économiques (agriculture-tourisme-pêche) sont directement touchés par le changement climatique. Ainsi, au niveau du tourisme, les observateurs notent une modification des saisons touristiques en raison des changements climatiques et au niveau de la pêche maritime, la migration des ressources halieutiques vers le sud a eu des effets néfastes. Le secteur agricole est particulièrement concerné par cette question, non seulement parce qu'il est un grand émetteur de gaz à effet de serre au niveau national (58%) mais aussi et surtout parce que la région est soumise à un stress hydrique intense (avec un bilan régional estimé à 58 millions de m3 par an) qui l'oblige à recourir à des solutions technologiques novatrices.
Dès lors, la mobilisation des élus, des institutions et des organisations locales (à travers notamment la mise en place d'un plan d'adaptation de la région au changement climatique PRCT et l'organisation de conférences de sensibilisation à l'attention des entreprises) se comprend aisément et il est tout à fait légitime de chercher à comprendre comment les entreprises de la région perçoivent cette question. C'est ce que nous avons fait en allant à la rencontre de la section CGEM Agadir il y a quelques mois. C'est donc le 1er septembre dernier que nous avons rencontré M. Mehdi Berrada et M. Abdou Hajfani, deux représentants de la commission environnement de la CGEM-Agadir, pour nous entretenir sur la vision actuelle de l'adaptation au changement climatique des entreprises de la région.
D'emblée, les deux entrepreneurs, qui sont eux-mêmes dans le domaine du green business, ont insisté sur l'importance qu'accorde la CGEM à l'adaptation en exposant toute la stratégie composée de séances d'informations, d'ateliers de sensibilisation ou encore d'activités d'orientations des entreprises vers des sources fiables. Ils ont également expliqué que les exigences des donneurs d'ordre étrangers sont pour le moment le principal moteur de l'adaptation climatique des entreprises. Cette adaptation reste pour l'heure assez limitée puisqu'elle se traduit principalement par la mise en place des normes ISO 14001 et qu'elle ne touche qu'un petit nombre d'entreprises.
A défaut d'études précises sur le sujet, cette situation peut s'expliquer par le manque d'incitations locales (il n'existe par exemple aucune demande publique verte pour motiver les entreprises à s'adapter) et bien sûr par un certain manque de contrôle dans la mise en place et dans l'application des lois. Et sur le terrain, ces lacunes se traduisent par un désintérêt de la plupart des entrepreneurs pour la question de l'adaptation au changement climatique: d'aucuns parleraient de résistance au changement mais nous préférons plutôt évoquer la méconnaissance du concept et donc de toutes les opportunités qu'il peut receler.
Il y a toutefois une note d'espoir puisque la campagne Zéro Mika a obligé certains entrepreneurs à accorder une plus grande importance aux opportunités que peuvent receler l'adaptation au changement climatique. Il reste donc à espérer que d'autres initiatives de ce genre soient lancées pour enfin permettre l'éclosion de moteurs nationaux pour l'adaptation des entreprises au changement climatique. Il en va de la survie de la planète mais également de leur rentabilité future.
Si le diplomate est resté dans son rôle de défenseur convaincu de la dynamique environnementale ainsi que des bénéfices certains des différentes COP, il a toutefois émis un doute concernant les capacités du secteur privé à faire face à l'adaptation climatique. Ses propos selon lesquels il serait plus facile de convaincre une entreprise d'investir dans les énergies renouvelables que dans d'autres domaines nous ont interpellés car il touche directement notre thème de prédilection, la corporate sustainability et surtout son opérationnalisation au Maroc.
L'adaptation au changement climatique: de quoi parlons nous?
Les propos de l'ambassadeur reflètent les pensées de nombreux chefs d'entreprise du royaume qui ne trouvent pas nécessairement l'adaptation au changement climatique porteuse et encore moins rentable. S'il est normal que la résistance au changement soit une explication à cet état d'esprit, il faut également parler du manque d'informations. Car la majorité des décideurs ne perçoivent pas encore assez clairement tous les enjeux de ce concept.
Ici, nous ne parlerons pas du changement climatique qui est aujourd'hui assez bien connu mais surtout visible avec la multiplication des catastrophes climatiques (changement des précipitations et des régimes hydriques, montée du niveau des eaux dans certaines zones ou encore désertification accentuée dans d'autres). Mais nous parlerons plutôt de la question de l'adaptation qui consiste pour les entreprises à gérer les conséquences du changement climatique pour s'en prémunir mais aussi pour en saisir les opportunités. Cette notion pose deux questions essentielles en l'occurrence: Pourquoi les entreprises doivent elles s'adapter au changement climatique? Et surtout comment doivent-elles le faire?
L'adaptation au changement climatique: entre tendance et impératif
Les sceptiques, et ils sont nombreux, estiment que l'adaptation au changement climatique n'est qu'une tendance qui prendra bientôt fin. Ils en veulent notamment pour preuve le fait que que les Etats-Unis, avec l'élection récente de Donald Trump au poste de président, risquent de revenir sur leurs engagements environnementaux. Nombreux sont également ceux qui disent que le changement climatique est localisé dans certaines zones uniquement, arctique ou encore zones insulaires, et que la plupart des pays n'ont rien à craindre.
Bien entendu, il serait illogique de nier ces arguments qui sont tout à fait exacts mais qui doivent être nuancés. Car le fait que certains politiques restent sceptiques ou peu prompts à l'action n'empêche pas le changement climatique de prendre de l'ampleur. Le fait que l'Inde reste jusqu'à présent "timide" (le pays promet en effet de produire 40% de son électricité grâce à d'énergies décarbonées tout en doublant sa production de charbon à l'horizon 2020) n'empêche pas ce pays de subir des canicules de plus en plus fortes: les fortes températures ont en effet provoqué la mort de près de 2.500 personnes en un mois en 2015 selon un article du journal Le Monde: il a d'ailleurs atteint en avril dernier la température record de 51 °C.
Les Etats-Unis ne sont pas en reste et ce n'est certainement pas l'élection de Trump, un climatosceptique reconnu, qui empêchera l'intensification des incendies dans grand ouest du pays. Des incendies qui, selon une étude publiée le 10 octobre dernier par la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), se sont intensifiés avec la hausse des températures mondiales. Il ne s'agit pas de cas isolés puisque des régions insulaires voient leur territoire diminuer d'année en année, qu'un nombre croissant de pays enregistre des phénomènes naturels d'une ampleur inédite - on se souvient par exemple des inondations récentes en Angleterre - et que de nombreuses études indiquent des changements considérables des conditions climatiques dans la majorité des pays de la planète au niveau local comme national.
Vous l'aurez donc compris, l'adaptation des entreprises au changement climatique n'est pas une question de décision politique, elle se fera naturellement. Et à ceux qui estiment que les phénomènes climatiques ne touchent que quelques pays isolés, nous leur répondrons que l'adaptation sera également une question stratégique. D'une part parce que les entreprises ont des partenaires et des clients qui leur demanderont tôt ou tard de s'adapter, parce qu'elles vivent dans des pays où les lois progressent vers l'adaptation mais aussi et surtout parce que l'adaptation peut être un élément de rentabilité.
De nombreuses études ont en effet démontré que l'adaptation des entreprises au changement climatique, par la mise en place de technologies de production propre ou encore par l'utilisation de moyens de transport durables, pouvait être une source de rentabilité pour les entreprises. Sur le terrain, les exemples de ce type d'action dites "win-win" sont également nombreux. Ainsi, la Compagnie des Alpes qui est un groupe touristique français qui propose des parcours de ski utilise par exemple la technique de l'enneigement de culture (qui consiste à produire de la neige avec de l'eau) pour procurer à ses clients de la neige en cas de perturbations météorologiques.
De son côté, pour pallier l'augmentation des canicules qui peuvent provoquer des déformations de la voie ferrée, la Société nationale des chemins de fer (SNCF) en France organise des tournées régulières sur ses installations et renforce la vigilance une fois que les 45° sont atteints. L'entreprise Veolia a de son côté doté la ville de Sydney en Australie de dispositifs de recyclage des eaux usées pour permettre une meilleure gestion des ressources en eaux. Nous pouvons également citer l'exemple d'EDF qui a pris la décision de redimensionner ses futures installations en fonction des conditions climatiques. Ces exemples illustrent parfaitement la portée stratégique de l'adaptation pour les entreprises, tous secteurs confondus.
Mais qu'en est-t-il au Maroc? Comment est perçue l'adaptation climatique dans le royaume et y a-t-il des entreprises qui s'y mettent déjà?
Agadir, un exemple de l'adaptation au changement climatique des entreprises marocaines
Après l'organisation de la COP22, le choix du Maroc n'est plus à justifier mais celui d'Agadir l'est certainement. Agadir, et plus largement la région Souss-Massa Drâa, c'est d'abord l'une des 4 zones qui ont été choisies au niveau mondial pour l'implémentation du projet de la GIZ (coopération allemande) dédié à l'adaptation du secteur privé à travers la formation des conseillers en gestion des risques et d'opportunités climatiques pour appuyer les PME dans leurs efforts d'adaptation.
Agadir, c'est aussi une zone dont les trois poumons économiques (agriculture-tourisme-pêche) sont directement touchés par le changement climatique. Ainsi, au niveau du tourisme, les observateurs notent une modification des saisons touristiques en raison des changements climatiques et au niveau de la pêche maritime, la migration des ressources halieutiques vers le sud a eu des effets néfastes. Le secteur agricole est particulièrement concerné par cette question, non seulement parce qu'il est un grand émetteur de gaz à effet de serre au niveau national (58%) mais aussi et surtout parce que la région est soumise à un stress hydrique intense (avec un bilan régional estimé à 58 millions de m3 par an) qui l'oblige à recourir à des solutions technologiques novatrices.
Dès lors, la mobilisation des élus, des institutions et des organisations locales (à travers notamment la mise en place d'un plan d'adaptation de la région au changement climatique PRCT et l'organisation de conférences de sensibilisation à l'attention des entreprises) se comprend aisément et il est tout à fait légitime de chercher à comprendre comment les entreprises de la région perçoivent cette question. C'est ce que nous avons fait en allant à la rencontre de la section CGEM Agadir il y a quelques mois. C'est donc le 1er septembre dernier que nous avons rencontré M. Mehdi Berrada et M. Abdou Hajfani, deux représentants de la commission environnement de la CGEM-Agadir, pour nous entretenir sur la vision actuelle de l'adaptation au changement climatique des entreprises de la région.
D'emblée, les deux entrepreneurs, qui sont eux-mêmes dans le domaine du green business, ont insisté sur l'importance qu'accorde la CGEM à l'adaptation en exposant toute la stratégie composée de séances d'informations, d'ateliers de sensibilisation ou encore d'activités d'orientations des entreprises vers des sources fiables. Ils ont également expliqué que les exigences des donneurs d'ordre étrangers sont pour le moment le principal moteur de l'adaptation climatique des entreprises. Cette adaptation reste pour l'heure assez limitée puisqu'elle se traduit principalement par la mise en place des normes ISO 14001 et qu'elle ne touche qu'un petit nombre d'entreprises.
A défaut d'études précises sur le sujet, cette situation peut s'expliquer par le manque d'incitations locales (il n'existe par exemple aucune demande publique verte pour motiver les entreprises à s'adapter) et bien sûr par un certain manque de contrôle dans la mise en place et dans l'application des lois. Et sur le terrain, ces lacunes se traduisent par un désintérêt de la plupart des entrepreneurs pour la question de l'adaptation au changement climatique: d'aucuns parleraient de résistance au changement mais nous préférons plutôt évoquer la méconnaissance du concept et donc de toutes les opportunités qu'il peut receler.
Il y a toutefois une note d'espoir puisque la campagne Zéro Mika a obligé certains entrepreneurs à accorder une plus grande importance aux opportunités que peuvent receler l'adaptation au changement climatique. Il reste donc à espérer que d'autres initiatives de ce genre soient lancées pour enfin permettre l'éclosion de moteurs nationaux pour l'adaptation des entreprises au changement climatique. Il en va de la survie de la planète mais également de leur rentabilité future.
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