Comment peut-on arrêter les atrocités de Daesh qui ne cesse de diffuser des vidéos cruelles depuis qu'il a pris le contrôle de larges pans de territoire en Syrie et en Irak, où il a proclamé son "Califat"?
La dernière horreur en date montre l'organisation terroriste entrain de crucifier deux adolescents, de moins de 18 ans, pour avoir enfreint le jeûne imposé par le mois du ramadan.
Quelques jours après, l'appareil médiatique de l'EI, diffuse une autre vidéo de quelques minutes qui montre une nouvelle méthode d'exécution particulièrement barbare de seize hommes présentés comme des "espions", dont certains meurent noyés dans une cage plongée dans une piscine.
Le même jour, des photos diffusées sur Internet montrent la destruction d'un mausolée situé dans une zone montagneuse à quatre kilomètres au nord de la cité antique de Palmyre. Ces massacres contre l'humanité et contre le patrimoine historique de la région sont une nouvelle manifestation du vandalisme qui caractérise le mouvement de Daech.
Néanmoins, on est frappé par le professionnalisme de la propagande médiatique qui distingue les terroristes de l'EI. Ce travail est assuré par Al-Hayat Center for Media et par Al-Furqan Media Production; deux centres qui disposent d'un véritable "service cinématographique", qui filme les exploits des combattants au quotidien, les villes conquises, et les "ennemis" humilié ou tué.
Les films sont ensuite diffusés ou commentés sur tous les vecteurs utilisés par les nouvelles technologies avec des messages ou des images d'une grande violence.
L'organisation publie aussi quelques brochures officielles, en arabe, en anglais et en français, pour justifier ses positions politiques. Cependant, la stratégie de communication de l'EI comporte de nombreuses limites.
Celles-ci sont d'abord techniques: le soi-disant Califat n'a pour le moment, et probablement pas dans l'avenir, aucune capacité à mener une cyber-guerre. C'est-à-dire qu'il peut jouer sur la diffusion de vidéos et d'images, mais nullement s'attaquer aux réseaux informatiques des puissances régionales ou occidentales, ni même à leurs moyens de transmission, de renseignement numérique et de téléphonie.
Mais la réalité du terrain nous amène à nous interroger sur l'alliance contre nature qui réunit un mouvement fondamentaliste violent et les cadres de l'armée de Saddam Hussein appartenant au parti Bâas, laïc et nationaliste, qui pourchassait par le passé les organisations de ce type. Cette alliance de circonstance, qui explique en partie son efficacité militaire, est à l'évidence fragile.
Par ailleurs, il ne faut pas surestimer ses capacités militaires, même avec cet encadrement de professionnels de la guerre. Les échecs rencontrés aussi bien à Kobane qu'à Samarra en Irak montrent que la capacité d'expansion de l'EI peut se heurter à la détermination des Kurdes comme des milices chiites à protéger leur territoire.
En dépit d'alarmes sans doute exagérées, Daech n'a pas les moyens de conquérir Damas, non plus que Bagdad.
Les pertes des terroristes en hommes et en matériels semblent d'ores et déjà très importantes; leurs déplacements en terrain découvert se font dans des conditions de grande vulnérabilité et les réactions des populations sous contrôle seront également à suivre.
Dans un premier temps il semble que cet "ordre islamiste" ait été plutôt bien accueilli par la population sunnite rackettée par l'armée régulière chiite censée la protéger. Mais la multiplication des interdits religieux et d'exécutions sommaires auxquelles Daech donne lui-même une grande publicité, les justifiant par des déviances religieuses ou par la volonté de lutter contre le banditisme et la corruption, suscitent à l'évidence des réactions de plus en plus hostiles à l'égard de ses combattants.
La condamnation formelle par le recteur de l'université d'Al-Azhar au Caire, Ahmed Tayeb, et par les autorités religieuses de la grande mosquée de La Mecque, qualifiant les combattants de Daech d' "apostats et ennemis de l'islam", peut contribuer à faire basculer la population.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a aussi condamné dans les termes les plus forts les actes terroristes de l'EI, en estimant que le terrorisme de cette organisation constitue l'une des menaces les plus sérieuses contre la paix et la sécurité internationale. Mais ce sont des problèmes d'ordres pratiques et opérationnels qui risquent de faire obstacle à l'efficacité du volet juridico-religieux.
Il est clair que les affrontements directs ne peuvent avoir des résultats qu'à un certain nombre de conditions dont la disposition de troupes au sol capables non seulement de renseigner mais encore de nettoyer le terrain après le passage de l'aviation.
En Irak, ces troupes au sol pourraient être l'armée régulière nationale mais la situation semble plus complexe en Syrie. À ce jour, seules les frappes aériennes ont permis de faire disparaître un nombre important de camps militaires ainsi que plusieurs équipements de logistiques mais seule la mobilité internationale peut faire disparaître le cancer de Daech qui terrorise toute la région.
La dernière horreur en date montre l'organisation terroriste entrain de crucifier deux adolescents, de moins de 18 ans, pour avoir enfreint le jeûne imposé par le mois du ramadan.
Quelques jours après, l'appareil médiatique de l'EI, diffuse une autre vidéo de quelques minutes qui montre une nouvelle méthode d'exécution particulièrement barbare de seize hommes présentés comme des "espions", dont certains meurent noyés dans une cage plongée dans une piscine.
Le même jour, des photos diffusées sur Internet montrent la destruction d'un mausolée situé dans une zone montagneuse à quatre kilomètres au nord de la cité antique de Palmyre. Ces massacres contre l'humanité et contre le patrimoine historique de la région sont une nouvelle manifestation du vandalisme qui caractérise le mouvement de Daech.
Néanmoins, on est frappé par le professionnalisme de la propagande médiatique qui distingue les terroristes de l'EI. Ce travail est assuré par Al-Hayat Center for Media et par Al-Furqan Media Production; deux centres qui disposent d'un véritable "service cinématographique", qui filme les exploits des combattants au quotidien, les villes conquises, et les "ennemis" humilié ou tué.
Les films sont ensuite diffusés ou commentés sur tous les vecteurs utilisés par les nouvelles technologies avec des messages ou des images d'une grande violence.
L'organisation publie aussi quelques brochures officielles, en arabe, en anglais et en français, pour justifier ses positions politiques. Cependant, la stratégie de communication de l'EI comporte de nombreuses limites.
Celles-ci sont d'abord techniques: le soi-disant Califat n'a pour le moment, et probablement pas dans l'avenir, aucune capacité à mener une cyber-guerre. C'est-à-dire qu'il peut jouer sur la diffusion de vidéos et d'images, mais nullement s'attaquer aux réseaux informatiques des puissances régionales ou occidentales, ni même à leurs moyens de transmission, de renseignement numérique et de téléphonie.
Mais la réalité du terrain nous amène à nous interroger sur l'alliance contre nature qui réunit un mouvement fondamentaliste violent et les cadres de l'armée de Saddam Hussein appartenant au parti Bâas, laïc et nationaliste, qui pourchassait par le passé les organisations de ce type. Cette alliance de circonstance, qui explique en partie son efficacité militaire, est à l'évidence fragile.
Par ailleurs, il ne faut pas surestimer ses capacités militaires, même avec cet encadrement de professionnels de la guerre. Les échecs rencontrés aussi bien à Kobane qu'à Samarra en Irak montrent que la capacité d'expansion de l'EI peut se heurter à la détermination des Kurdes comme des milices chiites à protéger leur territoire.
En dépit d'alarmes sans doute exagérées, Daech n'a pas les moyens de conquérir Damas, non plus que Bagdad.
Les pertes des terroristes en hommes et en matériels semblent d'ores et déjà très importantes; leurs déplacements en terrain découvert se font dans des conditions de grande vulnérabilité et les réactions des populations sous contrôle seront également à suivre.
Dans un premier temps il semble que cet "ordre islamiste" ait été plutôt bien accueilli par la population sunnite rackettée par l'armée régulière chiite censée la protéger. Mais la multiplication des interdits religieux et d'exécutions sommaires auxquelles Daech donne lui-même une grande publicité, les justifiant par des déviances religieuses ou par la volonté de lutter contre le banditisme et la corruption, suscitent à l'évidence des réactions de plus en plus hostiles à l'égard de ses combattants.
La condamnation formelle par le recteur de l'université d'Al-Azhar au Caire, Ahmed Tayeb, et par les autorités religieuses de la grande mosquée de La Mecque, qualifiant les combattants de Daech d' "apostats et ennemis de l'islam", peut contribuer à faire basculer la population.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a aussi condamné dans les termes les plus forts les actes terroristes de l'EI, en estimant que le terrorisme de cette organisation constitue l'une des menaces les plus sérieuses contre la paix et la sécurité internationale. Mais ce sont des problèmes d'ordres pratiques et opérationnels qui risquent de faire obstacle à l'efficacité du volet juridico-religieux.
Il est clair que les affrontements directs ne peuvent avoir des résultats qu'à un certain nombre de conditions dont la disposition de troupes au sol capables non seulement de renseigner mais encore de nettoyer le terrain après le passage de l'aviation.
En Irak, ces troupes au sol pourraient être l'armée régulière nationale mais la situation semble plus complexe en Syrie. À ce jour, seules les frappes aériennes ont permis de faire disparaître un nombre important de camps militaires ainsi que plusieurs équipements de logistiques mais seule la mobilité internationale peut faire disparaître le cancer de Daech qui terrorise toute la région.
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