Quantcast
Channel: Maghreb
Viewing all 4626 articles
Browse latest View live

Ce qu'était la place des Martyrs à Alger, il y a 180 ans

$
0
0
place des martyrs alger

Observons cette image, c'est la place des Martyrs à Alger, il y a de cela 180 ans. La place est bien dégagée après la démolition de la mosquée Assayyida vers la fin des années 1830, ainsi que Houmat Assiyyaghine (joailliers), Arrssayciyya (الرصايصية), Al-Kissariyya (القيسارية), Djamaa Sidi Abderrahmane, et Houmat Al-Qahwa lakbira (حوْمة القهوة الكبيرة), et tant d'autres quartiers et souks et swiqa (السويقة)....

Ces démolitions avaient pour but de dégager, entre autres, une grande place spacieuse, une place d'armes pour, disait-on, faire peur aux autochtones.

A gauche, on voit une partie de Djamaa Al-Jadid. En face, c'est Qasr Al-Jenina (قصر الجنينة) qui faisait office de Palais royal depuis au moins Salem Ettoumi au début du 15ème siècle, puis de Kheireddine Barberousse jusqu'au Dey Ali Khodja dit "loco", c'est-à-dire le fou...

Ce dernier décida en 1817 d'aller s'installer à Al-Qalaa (la citadelle) dite aussi la Casbah, dont le nom s'étendra à toute la ville, au quartier Al-Bab Al-Jadid sur les hauteurs de la médina. Ali Khodja s'établit à la nouvelle Dar Essoultane pour éviter un complot militaire fomenté par certains de ses "généraux"...

alger place du gouvernement
Place du gouvernement, sous l'occupation française


Au rez-de-chaussée du palais Al-Jenina on observe deux Sabbat (tunnels ou passages). On les empruntait pour aller vers le quartier de Djamaa Ketchaoua et l'actuelle rue Boutin, appelée alors houmat Assarkadji Laqdima, en raison d'un dépôt de vinaigre connu dans ce quartier depuis très longtemps. Et c'est bien dans ce quartier que se trouvait la vraie prison Serkadji....

A gauche du palais Al-Jounaina, on voit le palais dit Dar Aziza, la seule bâtisse restée à nos jours de ce qui fut le grand complexe royal d'Alger. L'espace où l'on voit des gens assis par terre était à peu celui du Badistane, le marché aux esclaves. C'est là que vivait et prêchait Sidi Abderrahmane Al-Thaalibi avant son décès vers la fin du 15ème siècle....

place des martyrs alger
La place des Martyrs, aujourd'hui


A droite, dans l'espace laissé ouvert par la démolition de la mosquée Assiyyida, la plus grande et la plus belle de cet Alger ottoman, le fameux Hôtel La Régence allait voir le jour. Il résistera aux aléas du temps jusqu'à la fin de la guerre mondiale avant de céder la place aux arrêts de bus actuels.

A la place des bâtisses situées en face, autrement dit en allant plus à gauche vers Bab El-Oued, des bâtisses coloniales allaient voir le jour. Là, dans un café modeste Mohamed Ben ali Sfindja marqua son époque avec ses belles chansons arabo-andalouses et son chef d'œuvre Al Qadd Alladi Sabani...

Presque un siècle plus tard, c'est Hadj M'hamed Al-Anka qui allait prendre sa place jusqu'à la fin des années 1970... Si vous prenez à gauche, vous irez directement à Bab Azzoun et le futur Square Port Said, (ex Bresson)... Bonne promenade...



Retrouvez les articles de HuffPost Algérie sur notre page Facebook.


Pour suivre les dernières actualités en direct, cliquez ici.

-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.


Le Bourguibisme est une philosophie et non un repère historique!

$
0
0
Après la révolution, beaucoup ont pensé qu'on en avait fini avec 50 ans de dictature et que l'héritage du mouvement destourien allait être définitivement jeté dans la poubelle de l'Histoire: le parti unique, la pensée unique, et le chef unique, tout ça, c'était fini.

Ainsi, Bourguiba, père de la nation, semblait éclipsé par cette vague révolutionnaire.

Son coté despotique et son refus des libertés fondamentales et de la démocratie étaient mis en avant par ceux qui ne se revendiquaient pas de son "école", et qui ont par le passé milité contre le régime bourguibien.

Pourtant, 3 ans après la révolution, Béji Caïd Essebsi est élu à la tête de l'État après une campagne se basant sur la conservation des acquis sociaux de l'ère Bourguiba, en se présentant comme son héritier légitime.

Puis, le président décida de remettre la statue du "Combattant Suprême" à sa place au centre ville de Tunis, en signe d'hommage au père de la nation et de continuité dans la politique bourguibiste.

Ce retour confirme bel et bien que l'héritage de Bourguiba ne mourra jamais en Tunisie.

Cependant, un problème persiste: rien dans la politique actuelle ne s'aligne sur cet héritage.

On pense souvent qu'il suffit d'avoir été ministre sous Bourguiba pour pouvoir prétendre faire honneur à ce dernier, car pour nous Bourguiba est synonyme du "C'était mieux avant".

Détrompez-vous messieurs, Bourguiba était un visionnaire, un adepte du "Ca sera mieux demain".

Il était le farouche opposant aux conservateurs et réactionnaires, il était de ceux qui aspiraient à changer les choses, à bousculer l'ordre social, à rompre avec les traditions et à inscrire la Tunisie dans la modernité.

Il agissait par pur pragmatisme et volonté d'améliorer et de révolutionner, non par petits calculs politiques mesquins.

Le Bourguibisme n'est donc pas une simple défense des acquis bourguibiens, mais toute une philosophie qui vise à être en avance par rapport à son temps.

Un bourguibiste des années 1960 est quelqu'un qui lutte pour l'émancipation de la femme, pour une démocratisation de la culture et pour un système éducatif performant.

Un bourguibiste du XXIème siècle se doit de défendre les libertés sexuelles, l'égalité dans l'héritage entre l'homme et la femme, et à fortiori, une égalité parfaite entre les sexes, mais aussi une laïcité institutionnalisée, la protection de l'environnement, et une économie tournée vers les nouvelles technologies et l'encouragement de la recherche et de l'innovation.

Bourguiba était un occidental dans sa manière de penser. A la fois humble et fier.

Il n'avait pas honte d'admettre que la Tunisie avait besoin des compétences formées à l'étranger, ni qu'elle était dépendante du marché international et qu'elle devait parfois faire des concessions sans pour autant faire profil bas, car il a aussi su construire une tradition diplomatique digne, connue pour sa neutralité et sa volonté de réconciliation, qui ont fait la grandeur de la Tunisie.

Il était aussi allergique aux monarchies du Golfe et n'a jamais baissé la tête devant un de ces dirigeants corrompus car il savait très bien qu'il pouvait s'appuyer sur d'autres alliances, beaucoup plus puissantes, plus solides et plus honnêtes, qui le respectaient en tant que dirigeant politique, mais aussi entant qu'ami.

Où est aujourd'hui cette diplomatie? Où se trouve la Tunisie de nos jours dans le concert des nations? Perdue, oubliée, menée par le bout du nez et esclave de ceux qui autrefois tremblaient devant la grandeur de ce pays.

Alors chers dirigeants, avant de vous proclamer de l'héritage Bourguibien, regardez bien derrière vous, puis devant vous.

Ne vous posez pas la question "Qu'a fait Bourguiba dans cette situation ?", mais "Qu'aurait fait Bourguiba dans cette situation ?".

Arrêtez avec votre nostalgie et soyez dignes de votre héritage.

Oubliez les calculs politiques et les discours populistes, soyez francs avec vous-même et avec votre peuple.

Recherchez des solutions, innovez, faites preuve d'intelligence et de pragmatisme, ne vous laissez pas séduire par la facilité du consensus et acceptez le combat pour les vraies valeurs de la modernité. Vous pourrez alors vous dire "Bourguibiste".

Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

Internet4All: Atteindre le sommet technologique en Afrique par un engagement public-privé

$
0
0
AFRIQUE - "Les jeunes africains doivent comprendre comment le monde fonctionne, et faire mieux pour leur continent." Paul Kagame, Président du Rwanda et figure emblématique de la reconstruction post-génocide, s'adresse à 50 Global Shapers africains. Aux côtés de ce charismatique chef d'Etat, la jeune modératrice dynamique Rapelang Rabana mène la danse des questions. A moins de 30 ans, Rapelang est à la tête des Global Shapers de Cape Town et fondatrice de Rekindle Learning, une start-up innovante dans les technologies de l'éducation. Rapelang a été reconnue par Forbes parmi les 30 entrepreneurs africains les plus influents. Aujourd'hui, elle interview le Président Kagame sur les ingrédients de la recette miracle de la relance de son pays depuis le génocide.

Le "leapfrog" au cœur du modèle de développement africain

Le Forum économique mondial pour l'Afrique réunit tous les ans les dirigeants politiques, chefs d'entreprise et journalistes de 70 pays. Le Forum donne aussi une place de premier plan à la société civile, aux entrepreneurs sociaux, aux innovateurs, ainsi qu'à la nouvelle génération, représentée par les communautés de Young Global Leaders (moins de 40 ans) et de Global Shapers (moins de 30 ans). Cette année, le Forum envisage le décollage africain sous un prisme technologique, notamment grâce au rôle d'internet.

A l'heure où 70% des Africains ont moins de 30 ans, le développement rapide des nouvelles technologies de l'information nourrit l'espoir d'une croissance plus inclusive pour l'Afrique. C'est le rêve du "leapfrog" à l'africaine. Les acteurs du continent croient en un développement socio-économique exponentiel, au-delà de la voie linéaire suivie par les pays développés avant eux. Cet espoir a d'abord été attisé par la forte pénétration du mobile. Pionnier en matière de "leapfrog" sur le continent, le Kenya a montré l'exemple avec M-Pesa, une solution mobile privée, qui s'est substituée au réseau bancaire classique et représente déjà plus de 40% du PIB du pays et une part croissante de l'épargne. Le paiement mobile s'est propagé sur l'ensemble du continent, élargissant l'accès au financement, là où seul un tiers des habitants a un compte en banque.

Grâce à la 4ème révolution industrielle, celle de la transformation digitale, les cartes du développement économique et social ont été redistribuées. Dans de multiples secteurs, de la finance à l'éducation en passant par la santé, le continent innove et montre la voie du "leapfrog" au reste du monde. Le témoignage du président guinéen Alpha Condé interpella au Forum économique mondial, soulignant que pendant la crise d'Ebola, les technologies, comme la télémédecine, ont contribué à freiner la maladie, en parallèle des campagnes de sensibilisation par les personnels de santé sur le terrain.

paul kagame

#Internet4all: Comment transformer des vœux pieux en débats concrets?

Si l'Afrique peut bénéficier de la révolution digitale, quatre prérequis lui font défaut pour créer un écosystème performant: l'accès à l'électricité, l'accessibilité à internet, les compétences techniques (nécessitant d'abord une révolution de nos systèmes éducatifs) et enfin un contenu pertinent pour répondre spécifiquement aux besoins et défis locaux.

Aujourd'hui, Internet est réservé à seulement 21% d'Africains. Au Forum de Kigali, un premier partenariat, alliant cinq gouvernements (Ethiopie, Kenya, Rwanda, Sud Soudan et Ouganda) aux opérateurs privés tels Ericsson, a été signé pour élargir l'accès à 25 millions de nouveaux utilisateurs. Internet est l'outil privilégié par la génération Y pour échanger, s'informer, entreprendre. C'est un levier pour l'économie et le secteur social.

En marge du Forum, la communauté des Global Shapers a lancé le 7 avril une vaste campagne de communication sous le hashtag #internet4all, militant pour une généralisation de l'accès à Internet en Afrique. 160 millions de vues plus tard, ces jeunes prennent place à la table des discussions.

Des discussions qui s'inscrivent au cœur de notre actualité nationale. Très en avance en matière de connectivité, le Maroc tergiverse pourtant sur le rôle d'internet, entre rentabilité et impacts socioéconomiques indirects. De l'interdiction des services de téléphonie VoIP (Whatsapp, Skype, Viber) au débat récent sur les jeux connectés, la place d'Internet fait l'actualité du Royaume.

Selon l'étude Lions go digital du McKinsey Global Institute, Internet contribuait en 2013 à 2,3% du PIB marocain, principalement grâce aux industries d'outsourcing. La vague Internet4all en Afrique pose aujourd'hui la question du partenariat entre pouvoirs publics et opérateurs télécoms, pour voir au-delà de leur seule profitabilité et encourager les investissements du futur sur le continent et au Maroc.

LIRE AUSSI DANS LES BLOGS:







-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

COP22 à Marrakech: Le Maroc prêt à relever le défi climatique

$
0
0
CLIMAT - Le Royaume du Maroc va accueillir, pour la seconde fois, la vingt-deuxième session de la Conférence des parties (COP22) de la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) du 7 au 18 novembre 2016, à Marrakech. Une rencontre annuelle pour faire un état des lieux des avancées réalisées, depuis l'accord de Paris, dans la lutte contre les changements climatiques. Parmi les axes prioritaires autour desquels s'articulera l'action du Royaume du Maroc, il y a en bonne place la mise en application de l'accord de Paris et l'appui aux pays en développement et vulnérables, notamment les petits États insulaires.

Pour rappel, le Maroc en 2001 et l'Afrique du Sud en 2011 sont les deux pays africains qui ont déjà accueilli une conférence des Nations unies sur le changement climatique. Les accords issus de la septième session de la Conférence des parties (COP7) de Marrakech avaient non seulement défini les règles d'application du Protocole de Kyoto, mais aussi permis de mettre en place de nouveaux instruments de financement et de planification en vue de l'adaptation aux changements climatiques, et d'établir un cadre pour le transfert de technologies.

Une année après la réussite de la COP21 de Paris qui a abouti à un accord historique pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), le Maroc met les bouchés doubles pour accueillir de nouveau, quinze ans après, la COP22 dans la même ville de Marrakech. Le souverain du royaume chérifien, le roi Mohammed VI, a chargé les différents ministères de son gouvernement à concourir à une bonne préparation de cette conférence mondiale sur le climat, pour en assurer un succès retentissant.

C'est dans ce cadre qu'un colloque international, sous le thème "Migrations climatiques: tendances et enjeux", a été organisé le vendredi 20 mai 2016 au Centre d'accueil et de conférences du ministère de l'Equipement à Rabat.

Inclure la question des migrations climatiques à l'agenda international

La question des migrations climatiques préoccupe au plus haut point le Maroc qui est tout à la fois un pays d'émigration, d'immigration et de transit pour les migrants qui cherchent à gagner le territoire européen. Le gouvernement marocain tient à saisir l'occasion qui lui est offerte d'accueillir de nouveau la COP22 pour attirer l'attention de la communauté internationale sur la nécessité de protéger les droits des personnes qui sont forcées de quitter temporairement ou définitivement leur milieu de vie habituel à cause des effets du changement climatique.

De ce fait, le Maroc voudrait s'engouffrer dans la brèche qui a été ouverte dans le préambule de l'accord de Paris qui consacre la création d'une Task force pour faire face à la mobilité humaine, pour intégrer la question des migrations climatiques à l'agenda international. Une question qui jamais auparavant n'a figuré en une aussi bonne place sur l'agenda international que voudrait faire le Maroc.

Ainsi, en réunissant les experts et éminents spécialistes dans le domaine des migrations climatiques venus d'Amérique du Nord, d'Europe et d'Afrique pour un colloque international, le pouvoir organisateur de la conférence de Marrakech a bien voulu, par l'entremise du ministère en charge des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration, prendre le pouls de différentes opinions au sujet du lien direct ou indirect entre les catastrophes naturelles dues aux changements climatiques et les flux migratoires que l'on observe ces dernières années, pour développer son argumentaire face à cette problématique, lors de la COP22.

La diaspora marocaine met la main à la pâte pour le succès de la COP22

Le gouvernement marocain qui tient à mobiliser le plus grand nombre d'États et d'organisations de la société civile à participer activement à la COP22 a voulu formellement associer également les Marocains issus de la diaspora, en leur offrant un espace de réflexion et collaboration pour assurer un franc succès à cet événement planétaire. Ils ont répondu présent et sont venus de tous les continents pour participer à ce colloque. Chacun, à sa manière, a apporté un éclairage particulier au mieux de ses compétences pour aider leur pays à tirer le meilleur parti des avantages de la tenue d'une telle conférence mondiale sur le territoire national.

La présence du ministre chargé des Marocains résidant à l'étranger et des Affaires de la migration, Monsieur Anis Birou et de celui des Affaires étrangères et de la coopération, et président en exercice du comité de pilotage de la COP22, Monsieur Salaheddine Mezouar, à ce colloque accompagnés du Commissaire et du président du comité scientifique de la COP22, était un signe évident que le gouvernement marocain ne veut rien laisser au hasard pour le succès de cette conférence.

Aussi bien dans les discours introductifs du ministre Mezouar que de celui du ministre Birou, tous ont déclaré que la COP22 sera celle de l'action et de la mise en œuvre des résolutions de la COP21. Il s'agit bien entendu d'assurer le développement et le transfert Nord-Sud, voire Sud-Sud des technologies propres et novatrices en matière d'adaptation et d'atténuation aux effets du changement climatique; de crédibiliser et renforcer la confiance des pays en développement et vulnérables qui payent déjà le plus lourd tribut, tant économiquement, socialement qu'écologiquement; de mobiliser les gouvernements, les acteurs non étatiques et la société civile dans le cadre du Plan d'actions Lima-Paris consacré à l'Accord de Paris; de mobiliser et encourager le plus grand nombre des États parties à ratifier l'accord de Paris; et surtout de mobiliser les États à honorer leurs engagements financiers, notamment les 100 milliards de dollars promis à la COP21 d'ici 2020.

Le Maroc qui ambitionne d'exercer un leadership stratégique dans la lutte contre le changement climatique en Afrique et jouer le rôle pivot pour faciliter le partenariat triangulaire Nord-Sud-Sud, voudrait attirer le plus d'investissements vers le continent africain, qui ne parvient toujours pas à capter autant de financements du Fonds vert pour le climat, faute de projets bancables. Il veut également accompagner les pays en développement dans la préparation de leurs plans nationaux d'adaptation et apporter une assistance technique aux pays vulnérables dans la préparation de leurs projets afin d'accéder facilement au financement.

En effet, si la COP20 de Lima était pour négocier un accord contraignant, la COP21 de Paris était celle de la finalisation et de l'adoption de cet accord. Espérons, en définitive, que la COP22 de Marrakech sera bien celle de l'action et de la mise en œuvre de cet accord conclu à Paris. Une COP22 qui devra faciliter l'adoption des outils opérationnels dans la ligne droite du plan d'actions Lima-Paris-Marrakech.

LIRE AUSSI:






-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

Les femmes, cinq ans après le premier printemps arabe

$
0
0
Cinq ans après ce que l'on nomme par hypocrisie les évènements du "printemps arabe", quel bilan les femmes peuvent-elles tirer des changements, et à quoi peuvent-elles s'attendre dans les années qui viennent?

Peut-on craindre qu'une nouvelle guerre larvée (inaudible par les médias dont les médias occidentaux sourds et aveugles) soit faite aux femmes?

Ce qui apparait assez clairement, c'est que le printemps n'a en rien remis en cause le patriarcat existant depuis le VIIe siècle.

Après un court intermède d'espérance ou d'utopie, les femmes semblent de plus en plus s'accommoder d'une lente régression de leurs acquis.

Le pouvoir aujourd'hui est toujours bien sur détenu par les hommes, ils s'emploient à le conserver, et à le faire perdurer.

Les normes de soumission, comme le "Zawaj el moutaa" (mariage de plaisir) asservissant la femme, ressuscitées par les fondamentalistes algériens il y a vingt-cinq ans, semblent être de nouveau reprises aujourd'hui, ici et là, et en particulier par Daesh .

Bien sûr l'histoire de l'Islam n'est pas statique, mais il semble que pour les femmes rien n'ait vraiment évolué au fil des siècles, et que cela ait aujourd'hui tendance à régresser?

Comment peut-on expliquer que dans le Coran, on nous disait que Zainab était d'une beauté éblouissante, si on ne voyait pas son visage?

Certainement parce qu'au VII e siècle, on demandait aux femmes de voiler seulement leurs poitrines mais que deux siècles plus tard, Tabari par zèle, définit de nouvelles règles imposant aux femmes de se voiler le corps entier.

On attend tous des chercheurs historiens des précisions sur beaucoup de sujets.

Qu'est devenue la "Nahda", cette "renaissance" initiée par des hommes, qui prônait le féminisme Arabe?

Qui se souvient encore aujourd'hui de Hoda Chaaraoui, mariée à 13 ans? Qui se souvient que Hoda avait jeté son voile à la mer dans le port d'Alexandrie il y a déjà 90 ans?

Enfin, le voilement et dévoilement des femmes a souvent été lié à des positionnements socio-politiques. Lors de la colonisation, il était demandé aux femmes de se voiler en signe de résistance à l'occupant.

Les indépendantistes eux, Atatürk, Bourguiba, Nasser dévoileront les femmes, certains même feront voter des lois contre la polygamie, la répudiation et le tutorat!

En fait que s'est-il passé?

Les gauches européennes toujours promptes à combattre les pseudo-dictateurs, ont beaucoup de difficultés à soutenir le droit des femmes contre toute agression, quel que soit l'agresseur.

Cela s'explique par l'inaptitude certaine à reformuler la théorie d' "ennemi principal".

Pour les femmes musulmanes, c'est l'intégrisme, pour les gauches c'est le capitalisme!

Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

Une popularité en légère baisse pour Beji Caïd Essebsi et Habib Essid

$
0
0
Réalisé entre le 16 et le 19 Mai 2016, le baromètre qu'EMRHOD Consulting (réalise tous les deux mois pour Dar Essabah - Le Temps) enregistre une légère baisse dans l'évaluation du travail du président de la République (-1,6%) par rapport au mois d'avril 2016 et une très légère baisse pour le Premier ministre (-0,8%).

En revanche, le taux de satisfaction pour le travail du président de l'Assemblée des Représentants du Peuple s'est amélioré de +1,6%.

Il est à noter que les 3 Présidents sont à un niveau de popularité presque record depuis qu'ils occupent lesdits postes.

Néji Jalloul creuse l'écart, Said Aïdi évolue vers la deuxième position et Maher Ben Dhia rejoint le groupe des TOP 5 pour la première fois.

La résistance de Aïdi face au syndicat et sa communication convaincante lui a permis une poussée spectaculaire.

Un constat s'impose: Saïd Aïdi et Maher Ben Dhia ont tous les deux subi des attaques violentes.

L'un a été insulté par un syndicaliste, l'autre a été "écœuré" par le président de son parti.

De ce fait, l'opinion publique a entouré solidairement ces deux ministres qui ont su affronter, chacun à sa manière, des moments critiques dans l'accomplissement de leurs missions.

Popularité des leaders politiques: Retour de Hamma Hammami et perte de vitesse pour Mohsen Marzouk

Après avoir cédé cette place à Mohsen Marzouk précédemment, Hamma Hammami retrouve sa deuxième position avec 21,1% de popularité, se plaçant ainsi après Beji Caïd Essebsi (25,9%).

Immédiatement déclenchée après l'annonce officielle de la création du parti "Marchrou3 Tounes", la poussée de la popularité de Mohsen Marzouk s'est rapidement estompée (6,8%).

Est-ce que cela est du à l'affaire de "Panama Papers" ou à un manque de visibilité médiatique?

On le saura certainement dans les jours à venir.

Pour le reste du classement on trouve Moncef Marzouki avec 6,3%, ensuite Abdelfattah Mourou (7e, 6,1%), l'ancien chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomaa (8e, 5,8%), le secrétaire général du parti Al-Moubadara Kamel Morjane (9e, 4,2%), l'ex-secrétaire général du Courant démocratique Mohamed Abbou (9e, 4,1%) et l'inamovible président du parti islamiste Ennahdha Rached Ghannouchi (10e, 4,0%).

Ce sondage a été réalisée auprès d'un échantillon représentatif de la population tunisienne en âge de voter (18 ans et plus), composé de 1022 personnes.

Il a été réalisé par téléphone dans les 24 gouvernorats (zones urbaines et rurales).

La Marge d'erreur est de +/- 3%.

Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

La femme et la maman, les deux qui font la paire

$
0
0
La vocation maternelle fait oublier à certaines parmi nous qu'elles sont avant tout des femmes et qu'elles ont un homme dans leurs vie.

Il faut reconnaitre que tout bascule après la naissance d'un enfant. Devenir mère n'est pas facile à vivre pour certaines.

La transformation corporelle, les douleurs liées à la grossesse puis à l'accouchement, le sommeil entrecoupé par les pleurs du bébé; tout cela conduit à un changement radical du rythme de vie.

Comment ne pas se noyer dans le bain des gamins?

Voici quelques idées dénichées auprès de femmes de mon entourage, d'hier et d'aujourd'hui.

Entretenir votre féminité

Ma grand-mère le disait: la féminité ça s'entretien.

Offrez-vous, de temps à autres, une remise en forme. Gâtez-vous!

Faites du sport, faites-vous masser, offrez-vous des cures de relaxation... Ne serait-ce que l'espace d'une heure par jour.

Vous trouverez bien quelqu'un pour vous remplacer auprès des enfants. Le papa, par exemple. Il acceptera volontiers, au vu du bien que cela vous apportera, bien qui se répercutera sur votre famille entière.

Planifiez vos rendez-vous à l'avance. Fixez une date précise pour vos soins en onglerie, par exemple, et avant de quitter le professionnel, pensez à fixer celui d'après.

Ne perdez pas la main!

Dans cette course acharnée contre le temps pour assurer un quotidien agréable à nos enfants on s'oublie soi-même.

Ne perdez pas la main, soignez votre tenue, votre peau, votre manière d'être. Installez un rituel fait de gestes simples, ça ne prend pas plus de cinq minutes par jour et ça fait du bien.

Ne bridez pas vos désirs et vos envies

N'oubliez pas que votre couple existait avant l'arrivée de vos enfants et que certainement vous avez envie qu'il vive encore longtemps.

Dans ce cas, il faut multiplier les efforts. Soyons créatives mesdames.

Ne refusez jamais les escapades en amoureux et quand elles ne vous sont pas proposées, organisez-les.

C'est une occasion unique pour se retrouver en couple.

En ce qui concerne les enfants, le weekend chez mamie sera forcément génial.

La séduction

Considérez-vous comme l'être le plus beau de la planète.

Osez tout ce dont vous avez envie: Les hauts talons, un élégant décolleté, du rouge à lèvres...

Sortez le grand jeu. De temps en temps, mettez de côté les baskets, teeshirt. C'est pratique certes, mais, je suis sure que dans votre garde-robe, il y a des trésors enfouis. Sortez-les!

Apprendre à dire non

NON! Lorsque le travail vous submerge, lorsque la vie de bureau devient envahissante.

Soyez donc organisée. Notez les taches à accomplir et installez les limites suffisantes à votre vie professionnelle pour garder une Vie.

Oui votre métier vous passionne, mais pensez à un épanouissement plus complet.

Faites-vous aider

Ne cherchez pas à être une superwomen! On ne peut pas tout faire.

Et quand on se disperse, on est rarement satisfait du résultat.

Déléguez! Vous pouvez demander de l'aide. Les grands-parents, les bons amis, les tantes...

Cela peut paraitre difficile à faire mais je vous promets qu'une bonne organisation suffit pour que
la maman retrouve son équilibre et sa joie de vivre.

Il suffit d'y penser et de provoquer le déclic.

Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

Les villes historiques au cœur des préoccupations du Forum national de la ville

$
0
0
PATRIMOINE - Pays de grande tradition urbanistique et architecturale, le Maroc s'est doté, au fil des années et siècles, d'un patrimoine bâti aussi riche que diversifié, et d'une valeur ajoutée inestimable. En effet, constituée d'une trentaine de médinas plusieurs fois centenaires et de ksour et kasbah, l'armature urbaine nationale compte aussi un patrimoine à forte valeur historique et civilisationnelle. Il s'agit du patrimoine qui date de la période coloniale et qui est précurseur d'une nouvelle pratique urbaine au début du XXème siècle.

Consacrée à la thématique "Villes historiques, patrimonialisation et coopération internationale", la quatrième édition du Forum national de la ville organisée à Meknès et Fès les 18 et 19 mai 2016, a été une occasion d'appréhender la problématique des villes historiques à partir de trois clés d'entrée à savoir la circulation culturelle, la durabilité de la ville, et la coopération internationale. Cette quatrième édition du Forum national de la ville a connu, en plus de la participation des hauts responsables politiques, des ambassadeurs de pays accrédités à Rabat, des députés et élus locaux, une forte présence de professionnels de l'urbanisme, des opérateurs économiques, des acteurs associatifs, des universitaires, et des Marocains du monde, soit plus de 350 participants.

Quels sont les grands enjeux auxquels sont confrontées les villes historiques? Quelle est la place des villes historiques dans l'armature urbaine? Comment réagissent les villes historiques et quelles réponses concrètes les politiques publiques apportent-elles aux défis économiques, démographiques, sociaux et environnementaux que connaissent les villes historiques? Comment capitaliser sur les bonnes pratiques (cas de l'ADER de Fès) pour transcender les difficultés de la sauvegarde des médinas dans les autres villes marocaines? Quelle place pour la coopération à l'échelle nationale et internationale dans la sauvegarde des villes historiques? Telles sont les questions qui ont été abordées lors de cette rencontre.

Deux enjeux majeurs émergent des débats et questionnements des intervenants et participants lors de ces deux journées. D'abord, comment rehausser les aspects urbanistiques, et rendre au patrimoine bâti sa vitalité économique? Et quels modes et outils de gouvernance pour assurer la viabilité économique, l'inclusion sociale et la durabilité environnementale aux villes historiques en tant qu'organisme urbain vivant?

"Il n'est plus permis de faire l'économie de la sauvegarde"

Les principaux enseignements à tirer de ce forum renseignent sur la qualité et l'intensité des débats qui constituent et constitueront dans l'avenir des facteurs déterminants dans les politiques publiques urbaines. Ainsi, face aux défis que connaissent les villes historiques en termes de mutations sociales, urbanistiques et économiques, les experts ayant animé ce forum partagent les mêmes préoccupations et appellent à la mise en place d'une stratégie à déclinaison multidimensionnelle, qui constitue une réponse aux défis urbanistiques, socio-économiques et environnementaux.

Il va sans dire que les politiques publiques urbaines continuent d'être interpellées sur le plan local, car ce dernier est le réceptacle des doléances et attentes des citoyens. Et par voie de conséquence, des réponses aux défis des villes historiques sont à rechercher dans le cadre de la convergence au tour de programmes d'action budgétisés. Pour rappel, sur un montant de 57 milliards de dirhams dédié à la mise à niveau urbaine de 230 villes, seulement 3% sont allés au patrimoine. Pour dire que le chemin est encore long pour faire du patrimoine bâti une préoccupation non pas d'un jour mais de toujours, afin qu'il puisse jouer son rôle de levier du développement socio-économique de la ville.

Aussi est-il important de souligner que l'avenir des villes historiques présente donc un défi et un véritable point de lancement des coopérations internationales, bilatérales et décentralisées, selon une diversité de pistes et d'objets dans l'ère du développement durable, du changement climatique et du dialogue des civilisations et cultures. Aussi, importe-t-il de rappeler que dans un contexte marqué par le développement de la démocratie participative et la concurrence entre les villes, l'enjeu institutionnel de gouvernance des villes historiques sera le grand défi à surmonter. Du fait que les pouvoirs publics seront davantage sollicités à agir sur un double front: rattraper les retards accumulés, et entretenir les tissus urbains vieillissant.

En guise de conclusion, il n'est plus permis de faire l'économie de la sauvegarde et de la mise en valeur du patrimoine bâti, quand on sait que, de par les expériences dans le pourtour méditerranéen, ce patrimoine est un vecteur de la valeur économique et culturelle durable.

LIRE AUSSI: Architecture: Jean-François Zevaco, ce génie casablancais mort dans l'oubli





-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.


Lettre d'un mari aimant à son épouse dépressive

$
0
0

À mon épouse et meilleure amie,

Quand nous nous sommes rencontrés, il y a cinq ans, je n'aurais jamais imaginé écrire un jour ceci. Quand nous étions debout sur scène devant tous ces inconnus, décidés à donner le meilleur de nous-mêmes, je n'aurais jamais imaginé que nous nous retrouverions ici. Nous avons parcouru bien du chemin.

Avant de te rencontrer, je n'avais jamais été vraiment proche d'une personne souffrant d'anxiété chronique et de dépression sévère. Ce n'étaient là que des expressions à la mode auxquelles les gens recouraient trop souvent par manque d'imagination, pour décrire leurs petites frustrations quotidiennes.

"Je crois que je vais faire une crise de panique." "Oh là là, je suis tellement déprimée..." Autant de phrases monotones brandies allègrement par des inconnus confrontés à une rupture de stock de leur muffin préféré, ou forcés de traîner à la bibliothèque un peu plus longtemps que d'habitude pour finir un article, plutôt que de rejoindre leurs amis au bar. Un outil pour signaler aux autres l'existence de leurs problèmes, et leur désir de reconnaissance et de sympathie pour ces difficultés anecdotiques.

Tu étais différente.

Je n'ai jamais perçu cette monotonie chez toi. Au contraire, tu te montrais toujours radieuse, pleine de vie et d'énergie. Et puis, lentement, j'ai commencé à entrevoir cette partie de toi que tu camouflais si bien, à moi comme au reste du monde, par peur d'être exposée. Tous ces jours à rester coincée au lit, à ne pas te laver, quand manger un repas demandait un effort extraordinaire. Toutes les fois où je t'ai surprise à pleurer, et où tu tentais (sans succès) de cacher tes larmes dans l'espoir de rendre les choses plus faciles.

Cela fait maintenant cinq ans que nous sommes ensemble, et presque deux que nous sommes mariés. Des années extraordinaires, mais qui ont aussi été de véritables montagnes russes émotionnelles. Pour un mari qui s'était toujours cru profondément honnête et, faute d'un meilleur mot, "viril", j'ai d'abord refusé d'admettre que j'étais parfois incapable de t'apporter du réconfort, impuissant à influer sur tes états d'âme.

Lorsque tu as touché le fond, j'ai eu énormément de mal à ne pas prendre pour moi que tu demandes d'être laissée tranquille en affirmant que tu devais affronter cela toute seule. A constater que je ne pouvais rien faire pour être un meilleur mari ou compagnon, rien faire pour soulager ta tristesse et ton angoisse, et que le fait que tu pleures n'avait rien à voir avec moi. À cette époque, je dois l'admettre, ces déclarations tombaient dans l'oreille d'un sourd.

Lorsque tu as touché le fond, tu m'as dit quelque chose que je ne serai jamais vraiment capable d'entendre. "Si je suis encore vivante, c'est uniquement parce que je ne peux pas te faire subir ça. Je ne peux pas me suicider parce que je sais combien ça te ferait du mal." Voilà ce que tu as dit. Cela m'a brisé le cœur. En deux phrases magistrales, tu as réussi à exprimer toute la valeur que tu m'accordes, en même temps le peu d'importance que tu accordes à ta propre personne. La frustration de ne pas être capable de dire à sa femme combien on l'aime, combien elle rend chaque jour plus lumineux, et de savoir qu'elle se contentera de sourire sans vraiment y croire ou sans comprendre ce que l'on essaie de communiquer, est réellement l'un des sentiments les plus difficiles que j'aie eu à surmonter. En un mot, je me sentais inutile. Pendant la période qui a précédé notre mariage et même quelques mois plus tard, j'avais le sentiment d'être absolument paralysé. J'étais persuadé de ne pouvoir rien faire, enfermé dans un cycle infini, entre mes tentatives de comprendre ta dépression, ma frustration quand elle devenait vraiment sévère, et les moments où je ne désirais rien de plus que de t'aider à te sentir mieux. Une position vraiment peu enviable pour n'importe quel mari.

Aujourd'hui, l'horizon s'est éclairci. Cela fait plus d'un an, et après d'innombrables coups de téléphone et bien des larmes, tu t'es mise à voir un psychologue qui t'a aidée (ou plutôt nous a aidés tous les deux) à gérer ta dépression et ton anxiété de manière saine et maîtrisée. J'ai appris qu'il y aurait toujours des jours difficiles, des jours où tu ne serais plus vraiment toi-même. Et même si certains sont une vraie bataille, j'essaye encore d'accepter que tes moments de désespoir n'ont pas forcément de cause concrète.

Je sais que cela continue à te faire peur. Les pensées suicidaires ont beau avoir disparu, je sais que tu penses constamment au jour où elles pourraient réapparaître dans notre vie et pénétrer dans le foyer que nous avons construit. Mais sache que cette fois... cette fois je serai prêt.

Quand nous nous sommes rencontrés, j'étais un jeune étudiant en plein béguin. Je n'étais pas en mesure de faire face aux effets d'une maladie mentale, d'affronter le contrecoup que je croyais être forcément de ma faute. J'étais prêt à céder sur tout ce que tu voulais, même à tes tendances imprudentes et autodestructrices.

Aujourd'hui, je suis un homme. Aujourd'hui, je suis ton mari.

Quand je t'ai rencontrée, je te trouvais différente. J'avais raison. Car malgré le combat intérieur que tu mènes au quotidien, tu restes la meilleure épouse que j'aurais pu espérer. Quant aux défis que la maladie mentale ne manquera pas de nous présenter, je les attends de pied ferme. Du moment que nous faisons face ensemble.

Ton protecteur vigilant,

Ton mari.

Ce blog, publié à l'origine sur le Huffington Post américain, a été traduit par Charlotte Marti pour Fast for Word.


Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

"Mon combat pour sauver Raïf Badawi" d'Ensaf Haidar

$
0
0
Le roi Salman Salmane Ben Abdelaziz al-Saoud a accueilli l'honorable Stéphane Dion, ministre des Affaires étrangères au Canada. Puisse le roi Salman être sensible, en cette veille de Ramadan, aux appels répétés de clémence envers Raïf Badawi.

Un souhait: que le ministre ait soulevé la question de Raif Badawi comme le lui a demandé Irwin Cotler, directeur du Centre Raoul Wallenberg pour les droits de la personne et ex-ministre de la Justice du Canada.

Préface du livre d'Ensaf Haidar: Mon combat pour sauver Raïf

Vous tenez entre vos mains un livre qui risque d'irriter ceux qui ont enfermé Raïf Badawi. Car tous les faits rapportés dans ce livre sont véridiques. D'où son intérêt. Chaque mot a été pesé et soupesé avec la collaboratrice d'Ensaf Haidar, Andrea C. Hoff mann, et l'interprète Savane Al-Hassini.

Ce livre est le résultat de centaines d'heures passées à se remémorer en détail l'incroyable parcours de Raïf et celui d'Ensaf, l'arrivée dans leur vie de leurs enfants - Najwa, Doudi et Miriyam -, sans omettre la douleur que certains souvenirs ont fait émerger. Il a fallu trouver le mot juste pour exprimer l'itinéraire tumultueux de cet homme qui a voulu croire que les droits de l'homme étaient des droits universels et non pas uniquement un privilège de l'Occident. Pour avoir osé dire non, pour avoir résisté, il a payé le prix fort.

2016-05-23-1464012755-1977700-HAIDAR_MONCOMBATPOURSAUVERRAIFBADAWI.jpg

Dans ce livre, des images surgissent: son enfance racontée tel un conte absurde et cruel, hantée par un ogre qui se croit tout-puissant, puis les tribulations de sa famille, obligée de s'exiler et qui parvient finalement à s'établir au Canada en 2013, alors que lui croupit dans une prison d'Arabie saoudite, au milieu de criminels, après un simulacre de procès.

Vous y lirez la rencontre fortuite d'Ensaf et de Raïf, que le hasard d'un faux numéro amène à se rencontrer. Leur lien amoureux, qu'un mariage vient consacrer, dessine déjà un destin d'homme et de femme libres. Que l'amour et le respect mutuel puissent fonder leur union était déjà, en soi, "un acte révolutionnaire en Arabie saoudite".

Tout commence par l'enfance. Raïf est élevé auprès d'un père brutal et pervers qui n'a cessé de le harceler et de le battre, poussant le sadisme jusqu'à le faire emprisonner, à treize ans, pendant plus de six mois! Il remet ça quinze ans plus tard, bien que Raïf soit marié et père de famille. La raison invoquée: «Désobéissance à ses parents.» On croit rêver. Mais non, c'est la triste réalité.

Ce père, imbu de sa toute-puissance, enregistre vidéo après vidéo pour nuire à son fils et poussera la folie jusqu'à vouloir le faire inculper pour apostasie, afin qu'il soit exécuté. C'est Saturne qui dévore son fils.

Mais Raïf résiste à cet ouragan meurtrier. Mieux, il affirme sa liberté sur son premier blogue, le Réseau des libéraux saoudiens, devenu par la suite le Réseau libéral saoudien, suivi par des millions de personnes utilisant des pseudonymes, pour en faire un lieu de débat et de combat.

C'en est trop pour le pouvoir en place. Après une première incarcération, il rentrera chez lui le corps couvert d'ecchymoses et de zébrures. C'est le début d'un long enfer, qui finira par son
emprisonnement actuel, qui dure maintenant depuis presque quatre ans.

Vous y lirez les cinquante coups de fouet que Raïf a subi en janvier 2015, quelques jours après qu'un représentant de l'Arabie saoudite eut paradé au milieu des chefs d'État du monde entier en scandant: "Je suis Charlie."

Cynisme ou bêtise? L'Histoire aimant à se répéter, voilà que l'Arabie saoudite se retrouve à la tête du panel du Conseil des droits de l'homme. Le malentendu de notre époque tient dans ces représentations. Le malaise plus encore. Le livre de Raïf, 1 000 coups de fouet parce que j'ai osé parler, constitué d'extraits de son blogue, fait très justement état des droits de l'homme.

Alors, la question revient en boucle: pourquoi est-il toujours incarcéré?

Pour le faire libérer, son épouse, la timide Ensaf Haidar, que rien ne prédestinait à ce rôle, se révélera une femme combative, dotée d'une volonté de fer.

Ce livre retrace sa traversée du désert et le tumultueux périple qui les conduiront, elle et ses enfants, hors de son pays, d'abord en Égypte, puis au Liban, avant que le Canada accepte de leur offrir l'asile politique. La petite famille prend pied à Sherbrooke, où elle apprend une nouvelle langue et à se reconstruire, tout en espérant le retour du père et mari.

Vous apprendrez à connaître la force tranquille de cette femme courageuse et le combat qu'elle conduit dans le monde entier, livrant des allocutions devant les parlementaires de nombreux pays occidentaux pour exposer l'injustice que vit son mari - toujours agréablement étonnée, lorsqu'elle revient de voyage, de constater tous les appuis que peut récolter la cause de Raïf.

Puisse donc ce livre vous éclairer sur l'injustice que vit Raïf, ce père généreux, doux et attentionné.

Puisse-t-il donner à tous la force de ne pas l'oublier, de ne pas l'abandonner comme les nombreux prisonniers de conscience qui croupissent dans le monde au moment où nous vous écrivons ces lignes.

Reconnu par des millions de personnes, Raïf Badawi est devenu un symbole de la liberté.

Puisse-t-il un jour être reconnu par son pays natal comme un précurseur des valeurs de justice et d'équité dont le monde arabe a tant besoin en cette période de noirceur.

Puisse le roi Salmane Ben Abdelaziz al-Saoud lui accorder le pardon royal qui le rendra aux siens.

- Extraits du livre de Ensaf, gracieuseté de la maison d'Éditions L'Archipel.
- Lorsque Ensaf a appris en janvier dernier la flagellation publique de RaÏf: Extrait du livre en français sur le site de la Fondation,
- Cet extrait a été publié en anglais sur le site The Guardian.
- Le début/extrait du livre se trouve ici: Éditions L'Archipel
- Ensaf Haidar, Mireille Elchacar et Evelyne Abitbol animeront une conférence le jeudi 2 juin 2016 à 19 H 30 à la Librairie Paulines


Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.



-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

Hommage à Ait Ahmed à l'Université Paris VI : "Nous n'avons pas enterré Si Lhocine, nous l'avons semé!"

$
0
0
hocine aït ahmed

"HOCINE AIT AHMED, l'irréductible opposant algérien : un combat, une vie, une voie" : c'est sous ce titre que s'est tenue le 20 mai 2016 à partir de 18 heures à l'Université Paris VI une conférence en hommage à Hocine Ait Ahmed - qui nous a quitté le 23 décembre dernier.

Organisée par la section locale de l'Union des Etudiants Algériens en France (UEAF) sur le campus de l'Université Pierre et Marie Curie, cette conférence a réunie des personnalités proches du défunt: Annie Mécili, veuve d'Ali André Mécili, José Garçon, journaliste, spécialiste de l'Algérie et du Maghreb et amie de longue date d'Aït Ahmed, François Gèze, ex-directeur des éditions La Découverte, Ghazi Hidouci, ancien ministre de l'Économie et des Finances durant le gouvernement d'ouverture et de réforme sous Mouloud Hamrouche (1989-1991), Boualem Hamadache, Secrétaire général du syndicat SUD CD93, et enfin Fatiha Benabdelouhab, militante associative.

C'est cette dernière qui "ouvrira" la conférence par un bref texte dans lequel elle cite notamment des extraits d'hommages rendus par certains journaux et personnalités algériennes dans les jours qui ont suivi la mort d'Aït Ahmed. Avant de terminer par cette superbe phrase prononcée par un jeune du village du défunt lors de l'enterrement : "Nous n'avons pas enterré Si Lhocine, nous l'avons semé !".

hocine aït ahmed

Obsèques d'Ait Ahmed : Une leçon incroyable d'humilité

La diffusion de vidéos reprenant des extraits d'interventions d'Aït Ahmed à des moments clés de l'histoire algérienne récente lui succèdera avant que José Garçon ne prenne la parole. Elle cite d'emblée le grand historien français Marc Ferro qui, lors de l'émission Histoire Parallèle diffusée par Arte le 4 avril 1998, a - à ses yeux - parfaitement résumé la personnalité de Ait Ahmed.

"Vous êtes, lui dira-t-il alors, l'un des pères de l'Indépendance de l'Algérie. Son premier théoricien. Vous avez été successivement un révolutionnaire, un patriote, et vous êtes toujours restés un vrai démocrate. Or, trouver un démocrate sur cinquante années, c'est très rare. Mais avoir été trente-cinq ans dans l'opposition, témoigne d'un désintéressement plus rare encore dans l'histoire de l'humanité".

José Garçon revient par la suite sur l'ampleur et la ferveur des obsèques qui se sont déroulées au village natal d'Ait Ahmed le 1er janvier. Des obsèques qui, estime-t-elle, nous ont "beaucoup appris sur le lien indestructible fait de popularité, d'affection et d'immense respect qui l'unissait aux Algériens et sur l'enracinement de son action dans la société".


La marée humaine qui a accompagné la dépouille mortelle aura été "l'occasion pour les Algériens de dire au pouvoir et à tous ceux qui ont versé des larmes de crocodiles lors de sa mort : cet homme que vous n'avez jamais cessé d'insulter, dont vous n'avez cessé de dire qu'il ne représentait rien, il nous représente, nous Algériens, et on se reconnaît en lui et en son combat", a-t-elle poursuivi la gorge nouée par une profonde émotion.

LIRE AUSSI : Le grandiose retour à la terre de Hocine Aït Ahmed, le combattant endurant


Elle ajoutera, concernant le choix du défunt d'être enterré dans son village et son refus de funérailles officielles, qu'il fallait y voir, non seulement un ultime acte de défiance à l'égard du régime, mais surtout une "incroyable leçon d'humilité, Ait Ahmed étant l'un des hommes les plus modestes et les plus humbles qui soit... Un contraste sidérant avec l'arrogance du pouvoir qui, lui, méprise le peuple tout en ayant peur », conclura-t-elle.




Le combat d'Ait Ahmed contre le régime algérien a aussi butté, en France, sur la raison d'Etat

François Gèze a choisi, lui, de revenir sur les multiples combats d'un homme dont il dit avoir rapidement compris qu'il était un immense leader politique dans l'histoire de l'Algérie contemporaine. L'éditeur insiste sur le fait que si Ait Ahmed a lutté depuis l'été 1962 contre le régime algérien, il a dû aussi affronter la raison d'Etat de la France qui a toujours soutenu le pouvoir d'Alger.

Juste après l'Indépendance, rappelle-t-il, la France officielle a choisi de "soutenir le régime issu du coup de force de l'armée des frontières, tournant ainsi le dos aux forces démocratiques et à la dissidence immédiate de toute une partie du mouvement nationaliste, dont Ait Ahmed était le plus éminent représentant".

Ce qui, selon lui, va contribuer à rendre un peu plus difficile le combat d'Ait Ahmed pour la démocratie en Algérie. Et de rappeler à juste titre combien la parole d'Ait Ahmed a été sciemment isolée durant toute la " sale guerre", période qu'il connaît parfaitement pour avoir été l'un de ceux qui ont vigoureusement lutté contre la campagne de désinformation menée par le régime algérien avec la complicité et la compromission de certains médias français.

Il expliquera à ce sujet comment ces médias ont tout fait pour promouvoir le discours de l'aile éradicatrice des généraux et d'une certaine classe politique algérienne (promotion outrancière, entre autre, du livre de Khalida Messaoudi "Une Algérienne debout"), en ignorant le discours de paix prôné par Hocine Ait Ahmed qui, lui, renvoyait dos à dos l'armée et les intégristes.

Il citera à titre d'exemple la marche de l'espoir du 2 janvier 1990 à laquelle avait appelé Aït-Ahmed et que les médias français, reprenant la thèse qui prévalait dans les franges proches du pouvoir algérien, avaient présenté comme un appel du pied à l'armée pour interrompre le processus électoral.


Ignorée aussi la proposition de sortie de crise signée à Saint Egidio et dans laquelle Ait Ahmed a joué un rôle majeur, comme a été ignoré son témoignage lors du procès en diffamation intenté par le général Nezzar contre Habib Souaadia, auteur de « La sale guerre ».

"La fameuse réplique d'Aït-Ahmed lançant à Nezzar lors de ce procès "un fleuve de sang nous sépare" est malheureusement passée presque inaperçue dans les médias français", regrette l'orateur.


LIRE AUSSI : Pr Saïd Chibane : le FFS est une "sadaka jariya" (don perpétuel) de Hocine Aït Ahmed


Ce soutien de la France à Alger, " tout comme le déni permanent du rôle d'Aït Ahmed, a été d'autant plus grave que, concernant l'Algérie, la France a toujours donné le "la" à toute l'Europe", a estimé José Garçon. Cette problématique de la raison d'Etat et de la complicité qu'a toujours entretenu la France officielle avec le régime algérien ont été au cœur de l'intervention de Annie Mecili qui est longuement revenue sur l'assassinat de son mari, Ali André, le 7 avril 1987 à Paris sur ordre des services secrets algériens.

"Les autorités françaises, dira-t-elle, ont toujours fait prévaloir la raison d'Etat pour empêcher l'enquête d'aller jusqu'au bout. Le dernier juge ayant repris le dossier a d'ailleurs prononcé un non-lieu "sous prétexte que les autorités algériennes refusent de collaborer". Ce qui est évidemment inadmissible pour Annie Mécili qui rappelle, à l'occasion, le rôle et l'importance de la mobilisation de tout un chacun depuis bientôt trente ans pour que cette affaire ne tombe pas dans l'oubli.


aït ahmed

Une vieille idée d'Ait Ahmed : Aux gens eux-mêmes de prendre l'initiative politique

Lancement d'une nouvelle vidéo. Le journaliste français Paul Amar s'y entretient avec Ait Ahmed au lendemain de l'interruption du processus électoral par les généraux qu'on surnommera plus tard, les "Janviéristes". On y entend les paroles pleines d'espoir d'Ait Ahmed qui propose sa "solution médiane" pour éviter le bain de sang.

C'est Ghazi Hidouci qui prendra la parole après cette projection pour relever la vision binaire que la France nourrissait de la crise algérienne : "choisir uniquement entre l'armée et les intégristes du FIS".

LIRE AUSSI : L'hommage de Hamrouche à Hocine Aït Ahmed le fondateur : "L'État algérien sera démocratique ou il ne survivra pas"


Pour Hidouci, le Contrat de Rome était pourtant l'exemple parfait qu'il existait bien la possibilité d'une solution algérienne au conflit. Évoquant le blocage actuel du pays, il pose ensuite la fameuse question du "que faire". Il raconte avoir relu les deux documents écrits par Ait Ahmed dans sa jeunesse : son rapport remis au parti en 1948 et celui qui lui a servi pour la création de l'OS.

De ces documents, l'orateur relève ce qu'Ait Ahmed appelait « la fin de l'Etat dégradé », la fin du système hiérarchique colonial, et évoque la nécessité de la « fin du système hiérarchique post-indépendance basé sur la primauté du militaire sur le civil ».

Pour l'ancien ministre, la fin de cette hiérarchie est un préalable à toute avancée démocratique dans le pays. Car de ce système découle l'oppression, insiste-t-il, mais aussi la corruption qui a atteint des sommets inquiétants. « Nous sommes partis des années où les gens volaient un appartement pour terminer avec les scandales du chef du pétrole qui se promène dans les zaouïas ».


Revenant sur les documents d'Ait Ahmed cités plus haut, il relève que beaucoup de problématiques auxquelles nous sommes confrontés aujourd'hui, y étaient déjà abordées. Et de citer à titre d'exemple le problème du désintéressement de la population de la chose politique , la question identitaire et enfin le problème de l'organisation de la population, contenue dans le document sur l'OS.

"L'idée principale d'Ait Ahmed concernant l'organisation de l'OS, rappelle-t-il, était déjà qu'il revenait aux gens de prendre eux mêmes l'initiative, de débattre des réalités politiques plutôt que de l'organisation des partis et des parlements".

Répondant un peu plus tard à une question de la salle sur le régime actuel, Ghazi Hidouci dira qu'une "sorte de société anonyme de crapules tient le régime". Selon lui, ce ne sont plus les militaires, réduits au rôle "d'actionnaires d'une société anonyme", qui tiennent désormais le pays. "Ce sont les affairistes".


L'importance du rôle des syndicats autonomes

Le syndicaliste Boualem Hamadache a tenu, lui, à rappeler l'intérêt porté par Ait Ahmed à l'action syndicale en rapportant une discussion avec ce dernier à propos de l'initiative de Ghazi Hidouci de créer un comité de soutien au syndicat autonome naissant en Algérie, le SNAPAP.

C'était en marge de la cérémonie d'hommage à Ali Mécili organisée en 2007 dans les salons de l'Hôtel de Ville de Paris. « Le soutien d'Ait Ahmed était total », se souvient Hamadache en précisant que les rencontres organisées par ce syndicat se déroulaient au siège du FFS au moment où le pouvoir lui fermait toutes les portes.


Les cinq constantes de l'action politique d'Ait Ahmed

Interrogée par François Gèze sur cette question, José Garçon estime que cinq « constantes » ont guidé l'action d'Aït Ahmed :

- Sa conviction, dès l'indépendance et durant toute sa vie, que la police politique ne doit ni se substituer à l'Etat ni exercer une tutelle sur la société.

- Sa capacité de mener de pair, ce qui est rarissime, la réflexion, l'action et la pédagogie politique, notamment à l'égard des militants et des jeunes générations en lesquels il avait une foi inébranlable. "Il était à la fois un théoricien qui réfléchissait au sens du politique, un agitateur hors pair et un homme qui a gardé toute sa vie l'âme et la pratique d'un militant" rappellera la journaliste en expliquant qu'Aït Ahmed n'aimait rien tant que "d'aller à la rencontre des Algériens et des jeunes. Les dîners en ville l'ennuyaient prodigieusement... ".

- Sa capacité d'être à la fois l'homme de l'opposition et l'homme de l'ouverture. Car Ait Ahmed était "obsédé par la nécessité qu'il fallait éviter le pire à l'Algérie et que pour éviter le pire, il fallait toujours garder les portes ouvertes au dialogue". L'idée majeure de l'offre de paix de Rome et qui fut l'obsession de ses deux grands artisans Hocine Ait Ahmed et Abdelhamid Mehri était, insiste-t-elle, d'éviter à l'Algérie de basculer définitivement dans la violence.


- Son souci permanent de la préservation de l'unité nationale, "ce qui n'a jamais signifié pour lui le refus de la pluralité politique et culturelle"..

- Cinquième constante enfin : Aït-Ahmed, affirme José Garçon, était un Maghrébin convaincu." Il était persuadé, et ce depuis la guerre de libération, que l'avenir des trois pays du Maghreb, l'Algérie, la Tunisie et le Maroc, ne pouvait être que dans l'unité et ce, quelle que soit la forme que prendrait cette unité"..

La mort d'Ali Mécili : une véritable amputation pour Ait Ahmed

Annie Mécili évoquera ensuite la relation très forte qui liait son défunt mari et Ait Ahmed. Elle relatera avec beaucoup de nostalgie la première visite à leur domicile et l'effervescence qui y régnait à l'arrivée de Si Lhocine. Décrivant deux hommes « très complices et très complémentaires », elle conclura que la mort d'Ali fut une " véritable amputation pour Ait Ahmed".


Reste le mot de la fin de cet hommage qui aura duré plus de trois heures et qui aurait pu se poursuivre plus longtemps encore tant il y avait de questions dans la salle. Ce sera celui d'un jeune étudiant, Koceila, pour qui la reprise du flambeau est assurée. "La présence de nombreux camarades étudiants dans la salle, lancera-t-il, est le signe qu'il y a toujours de l'espoir pour l'Algérie".


LIRE AUSSI : Non, Aït Ahmed n'est pas récupérable par les clans, il est l'homme de la nation



Retrouvez les articles de HuffPost Algérie sur notre page Facebook.


Pour suivre les dernières actualités en direct, cliquez ici.

-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

Juifs et musulmans ensemble, la magie d'un pélerinage en Tunisie

$
0
0
La magie opère et comme par magie me voici transporté en un lieu d'une rare beauté, la Synagogue de la Ghriba, à Djerba, la plus vieille Synagogue d'Afrique du Nord, dit-on. Cette Synagogue se trouve dans la "Hara Kbira", le quartier Juif de l'île, où résideraient encore quelques centaines de Juifs tunisiens. Le pèlerinage de la Ghriba vient d'ouvrir ses portes et par petits groupes, les pèlerins, les visiteurs, les étrangers affluent. Les journalistes aussi, on distingue de partout des caméras, des micros et les gens vont et viennent dans un désordre indescriptible. La foule se masse ici et là. Ce pèlerinage organisé chaque année au 33ème jour de la Pâque juive, est le moment spirituel et festif, tant attendu par les Juifs de Tunisie, d'Afrique du nord, leurs enfants et petits-enfants.

Tout autour, pourtant, on voit des militaires lourdement armés et un hélicoptère tourne autour de nos têtes. Il est vrai que les terroristes sanguinaires et fous de Daech auraient, s'ils réussissaient à frapper ce lieu sacré, une cible de choix : Djerba, la douce, une Synagogue, des Juifs et des musulmans, des pèlerins, des officiels, des journalistes. Et ce serait le chaos, tant espéré par les fanatiques. Rappelez-vous : le 11 avril 2002, aux premières heures du jour, un camion-citerne explosait, tuant 19 personnes. L'attentat sanglant et lâche était revendiqué par Al Quaïda.

Mais, les pèlerins sont venus, ils sont là.

Deux bâtiments distincts, sont séparés l'un à l'autre de quelques mètres. Dans le premier, autour d'une grande cour, se sont massés toutes sortes de personnes, certaines sont assises, d'autres vont et viennent et circulent de partout à la fois, autour de petites choppes ou sont vendues toutes sortes de babioles touristiques. Sur la scène, des musiciens tunisiens entonnent des chants, en arabe. On entend ici ou là l'oud, l'instrument de musique à corde pincées, très répandu dans les pays arabes. Et la musique, fait son œuvre, les femmes font des you you, de longs cris aigues ou modulés qu'entonnent les juives et les musulmanes d'Afrique du Nord. Des hommes cris, dansent, et cela continue de partout de venir et d'aller.

Dans l'autre bâtiment, se trouve la Synagogue. Elle est un pur joyaux de magnificence et de toutes les beautés de la Tunisie. Des faïences dans toutes les nuances des bleus (turquoise, clair, ciel, marine...) recouvrent et tapissent la synagogue aux murs blancs, autour de quelques colonnes et d'arabesques ou d'inscriptions en hébreu. Des hommes prient, d'autres parlent, rigolent, s'embrassent, se touchent, tout le monde se photographie et tout le monde photographie tout le monde. Dans l'autre salle, se trouve l'Autel. Plus loin, des femmes et des hommes allument des bougies, sentent la chaleur des flammes, prient, une femme pleure. Des jeunes filles et femmes sont assises sur les marches de la Synagogue. Elles sont recouvertes de costumes traditionnels de Djerba. Elles sont toutes très belles, certaines sont musulmanes, d'autres juives. A côté, des enfants recouverts d'une kipa, parlent entre eux.

Il se dégage de ce lieu, une incroyable magie. Et moi, le laïque, je ressens profondément la spiritualité du lieu, son histoire, sa culture, les traditions, l'amour.

Parce qu'il n'ait pas de plus grande faute que l'oubli, nous sommes venus témoigner de notre amour pour un lieu chargé d'histoire et si l'émotion nous submerge, c'est que, en ce lieu, juifs et musulmans s'embrassent et se touchent. C'est bien qu'il y a comme de la magie.

Pourquoi devrait-on oublier que les Juifs ont vécu en Afrique du Nord ? Pourquoi devrait-on abandonner cette Synagogue, qui est et doit impérativement demeurer un lieu de culte et de pèlerinage ?
Et puis, même s'ils ne restent plus que 1500 juifs en Tunisie alors qu'ils étaient 100.000, il en reste encore. Notamment à Djerba.

Et quelque puisse être les difficultés, la Tunisie est un pays de tolérance et doit le demeurer et il n'y a pas de plus beau chant que lorsque des Juifs, des chrétiens et des musulmans, croyants ou laïques se rencontrent, se voient, s'embrassent, se sourient, se touchent, se disent, se lisent, se font.
La magie est en la rencontre des cultures, elle opère aussi lorsque la sacralité est protégée et lorsque la prière devient le point de rencontre et le point d'estime et de respect par excellence.

La magie porte alors un nom, elle s'appelle l'amour de son prochain.


Lire aussi :



Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

Pourquoi la rencontre entre le pape et le grand imam d'Al Azhar est historique

$
0
0
RELIGION - Mardi dernier, j'étais invité à la grande conférence internationale donnée à la Mairie de Paris, par la communauté catholique Sant'Egidio, en l'honneur du grand imam d'Al Azhar, plus haute autorité de l'islam dans le monde, le Dr Ahmed Al ­Tayeb, qui réside au Caire, en Egypte, siège depuis plus de 1.000 ans de cette institution régalienne de l'islam.

Pour sa première visite d'Etat en Occident, le grand imam a rencontré le pape François et le président de la République française, à 24 heures d'intervalle. Il s'était également recueilli devant le Bataclan, meurtri par les attentats terroristes d'ampleur sans précédent, en novembre dernier. En Occident, le grand imam et Al Azhar sont des institutions assez méconnues, qui jouent pourtant un rôle d'envergure en Orient musulman.

Il est en effet la plus haute autorité de l'islam dans le monde, depuis plus de 1.000 ans, depuis l'inauguration, au Caire, de la mosquée éponyme en 969 après J-C. Sous les Fatimides, dynastie chiite d'Egypte, Al Azhar était l'épicentre de la propagande ismaélienne (le courant majoritaire de l'islam chiite), puis il est devenu le véritable siège de l'islam sunnite, après la prise de pouvoir par Saladin, sultan d'origine kurde, qui, comme chacun le sait, a notamment repris Jérusalem aux Croisés. Al Azhar, c'est donc au­-delà d'une institution religieuse, une histoire déjà millénaire, qui a été témoin du destin de la Méditerranée, et acteur des relations plus ou moins belliqueuses, plus ou moins pacifiques, de l'Orient et de l'Europe.

La mosquée d'Al Azhar où trône le grand imam est une plateforme de décisions théologico- juridiques pour l'islam sunnite, ainsi que la structure de représentation du corps des oulémas (le "clergé" musulman) en la personne du grand imam. Al Azhar est reconnu comme le garant des traditions théologiques et juridiques de l'islam sunnite. Mais il a aussi l'autorité et la légitimité pour réformer ces mêmes traditions.

Or, nous savons tout l'enjeu d'une réforme bien urgente de la tradition islamique. D'un point de vue concret, d'abord, Al Azhar a presque la prérogative de la fatwa; il peut déclarer ce qui est licite et illicite en islam, et du fait de son histoire, ces décrets sont unanimement reconnus. Sur les questions légales et législatives, c'est donc avec Al Azhar que les Etats occidentaux, qui ont des problèmes avec les revendications politiques de leurs minorités musulmanes, doivent discuter: sur la question du voile, de l'abattage rituel, de la mixité, etc. Seul Al Azhar peut être l'interlocuteur des Etats occidentaux.

Qu'il existe une telle institution est important, parce que la crise de la pensée religieuse sunnite, meurtrière, a été engendrée, en partie, par une crise de l'autorité. Nous avons observé depuis la fin des Ottomans, mais plus encore depuis la destitution de la monarchie égyptienne dans les années 1950, la multiplication des chaires musulmanes, qui a provoqué une certaine dissonance de la "voix" de l'islam, chaotique, inaudible, et qui a déstabilisé les croyants, en manque d'une référence absolue.

Ce contexte de crise de l'autorité a été un des ferments les plus efficaces pour les extrémistes totalitaires, qui ont incarné une proposition d'absolu et d'unité, certes dévoyée. Les instrumentalisations électoralistes des champs religieux musulmans en Europe, mais aussi au Canada, ont appuyé ce phénomène, nourri en complicité avec ce que d'aucuns appellent l'islam consulaire; en particulier, l'islam des consulats d'Afrique du Nord et de Turquie, qui se sont servis du champ religieux pour exercer une influence en Europe et au Canada, via leur nombreuse diaspora.

Ces pays ont nourri l'échec de l'intégration, pour monnayer ensuite leur aide dans l'organisation institutionnelle de l'islam dans les pays d'immigration. Comme si demain l'Espagne ou l'Italie se faisaient auprès des autres Etats où ont immigré leur population, les acteurs institutionnels de la Chrétienté catholique. Pour combattre l'extrémisme et le terrorisme islamiste, il est donc nécessaire de rétablir le rôle et l'autorité historique de Al Azhar dans le monde.

Ainsi, l'initiative salutaire du pape devrait être suivie par les autres chefs d'Etat, en Europe et au Canada, où se posent les problèmes de "l'islam­politique" et de l'intégration des immigrés musulmans et de leurs descendants. La rencontre historique du grand imam avec le pape a remis Al Azhar sur la scène de l'Histoire, et est en passe de le renforcer dans son rôle historique de "Vatican" du monde musulman.

Dans les prochaines années, Al Azhar, qui a été missionné par le président égyptien al Sissi pour la réforme de l'islam, va jouer un rôle mondial de premier plan. En effet, l'institution a lancé un travail d'exégèse des textes canoniques de la tradition islamique, et de leurs commentaires par les penseurs "classiques".

Conscient que le problème est aussi et surtout la lecture des textes, leur exégèse est devenue une nécessité pour que l'islam, archaïsant, puisse entrer dans la modernité. La relecture des textes, aidée par les disciplines modernes issues de l'herméneutique, de la linguistique et des nouvelles recherches historiographiques, est la clé du combat idéologique et de pensée contre l'extrémisme et le terrorisme.

C'est en ce sens qu'Al Azhar a ouvert, sous la direction du Sheykh Oussama Nabil, directeur du bureau français de l'université éponyme, et intellectuel de grande renommée en Egypte, l'Observatoire d'Al Azhar, sous l'autorité directe du grand imam, pour observer la propagande extrémiste et corriger, à partir de ces observations, les idées et les concepts dévoyés.

Sûrement, le Saint Père a­-t-­il pris note des efforts extraordinaires et sans interruption d'Al Azhar pour mettre fin à la vague de terrorisme et de guerres confessionnelles. Aussi a­-t-­il bien voulu recevoir son grand imam.

LIRE AUSSI: Jésus et Mohammed "fêtent noël" ensemble: Une année pas si mauvaise que ça! (BLOG)



-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

La justice transitionnelle et l'Algérie

$
0
0
algeria mothers missing
Il est des chroniques qui valent au présent écrivant un courrier important. Celle de la semaine dernière à propos de la situation en Tunisie en fait partie. Au-delà des prises de positions des uns et des autres, positives à l'égard du texte ou l'inverse, plusieurs lecteurs m'ont demandé de préciser la question de la justice transitionnelle. Il est vrai que j'ai employé cette expression sans trop la détailler. Or, il me paraît après-coup, qu'elle mérite quelques réflexions générales et des considérations plus précises quant à l'Algérie.

LIRE AUSSI : Considérations subjectives à propos de la Tunisie


Selon le sens habituel, "justice transitionnelle" désigne la manière juridique (et autre) dont on gère les conséquences d'une période de violence ou d'un régime autoritaire ou dictatorial déchu.

L'hypothèse de départ est donc que le pays ou la région concernés sont sortis de cette période et qu'il s'agit à la fois de solder les comptes du passé et de mettre en place de bonnes fondations pour assurer l'avenir et empêcher le retour des heures sombres. A titre personnel, je trouve l'expression "justice transitionnelle" peu satisfaisante tout comme ses équivalents "justice de transition" et "justice en transition".


En effet, cela ne rend pas suffisamment compte de la tâche et de l'enjeu et cela donne à penser que c'est simplement une justice qui se réduit à gérer l'inévitable période de transition qui suit la fin de la crise ou la chute du régime. On pourra réfléchir à d'autres formulations mais là n'est pas l'objet de cette chronique.

Notons aussi, que la justice transitionnelle imposée de l'extérieur (tribunal international) est souvent mal vécue par les populations concernées et qu'elle commence à avoir mauvaise presse dans les pays du Sud (cela changera peut-être le jour où un président occidental y sera déféré...).

La justice transitionnelle se doit d'abord de faire la lumière sur le passé et de punir les responsables des violences et des atteintes aux droits de la personne humaine. Cela passe donc par l'identification des coupables et par l'organisation de procès.

Dans certains cas, il est plus ou moins possible d'identifier les responsables et de les traduire devant la justice. Cela vaut pour une junte militaire (Chili, Argentine) ou un régime dictatorial (Tunisie). A l'inverse, il est plus difficile de mener une justice transitionnelle quand on est en présence de violences de masses impliquant des dizaines de milliers de personnes (cas du génocide rwandais).

On le voit, le premier problème qui se pose pour la justice transitionnelle c'est la définition du périmètre de mise en cause. Un tortionnaire, oui, mais quid de l'informateur, citoyen lambda obligé de jouer le sycophante pour ne pas être lui-même avalé par la machine répressive ?

On pourra rétorquer que la justice transitionnelle se doit d'avoir un impératif d'absolu. Or, rétorquent les spécialistes, cela entrerait en contradiction avec l'un de ses objectifs majeurs qui consiste aussi à préparer l'avenir en empêchant de nouvelles fractures. Et cette préparation signifie un dosage délicat entre la punition et le pardon cela avec l'obligation de proscrire tout type de vengeance (cette dernière étant presque toujours un facteur de rechute).

Quoi qu'il en soit, la justice transitionnelle passe donc par la reconnaissance de la position centrale des victimes. Ces dernières ont besoin que ce qui leur est arrivé soit reconnu officiellement et que la vérité soit elle aussi publique. Souvent, cela prime sur d'autres considérations comme la mise en place de réparations matérielles. Ainsi, le droit à la vérité et le droit à la justice - autrement dit la condamnation des mises en cause - sont susceptibles de primer sur le droit à la réparation.


Les victimes peuvent aussi vouloir être confrontées à leurs bourreaux et exiger d'eux la reconnaissance publique de leurs crimes ainsi que l'expression de regrets. Ajoutées à celles qui viennent d'être décrite plus haut, ces motivations fondent la mise en place d'instances de type "vérité et réconciliation" comme ce fut le cas en Afrique du sud.

Cette démarche peut toutefois ne pas atteindre ses objectifs et être instrumentalisée pour vite passer à autre chose. Au Rwanda, les rescapés du génocide ont pu entendre les coupables s'exprimer (mais pas toujours s'excuser). Il reste que certains d'entre eux ont la sensation aujourd'hui que leurs droits sont passés au second plan derrière l'impératif de paix et de reconstruction.

Venons-en aujourd'hui à l'Algérie et à ce qui a suivi la "décennie noire" (1992-2002). En relisant ce qui précède, on voit bien qu'il n'y a guère eu de justice transitionnelle. C'est peut-être parce que l'un des acteurs de ce drame, autrement dit le système ou le pouvoir, est resté en place. Il faudra donc attendre une alternance ou son profond remaniement pour pouvoir revenir sur son rôle (sans avoir à tomber dans les polémiques dilatoires du "qui tue qui"...).


Mais on peut aussi relever que le vainqueur de l'affrontement des années 1990, autrement dit le pouvoir, n'a même pas pris soin d'enclencher la moindre démarche de justice transitionnelle. Certes, il y a eu des lois, des amnisties et des condamnations. Mais quid des victimes ? Réunis il y a quelques jours à Tunis pour un séminaire organisé par le site OrientXXI à propos de la pratique du journalisme, des participants ont d'ailleurs relevé que ces victimes n'ont toujours pas de dénomination officielle contrairement aux martyrs de la révolution.

Décidée à passer à autre chose, l'Algérie du début des années 2000 a fait l'économie d'une justice transitionnelle même à minima. Cela explique, par exemple, pourquoi des "repentis" peuvent se pavaner dans la rue en narguant certaines de leurs victimes. Cela explique aussi pourquoi l'usage de la force et de l'arbitraire peut continuer à cibler n'importe quel type d'opposition politique. Il n'y a donc pas eu de processus de type " vérité et réconciliation" et il faut espérer que l'avenir ne dira pas que ce fut une immense erreur...



Retrouvez les articles de HuffPost Algérie sur notre page Facebook.


Pour suivre les dernières actualités en direct, cliquez ici.

-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

Pourquoi la plupart des Japonais se réjouissent de la visite d'Obama à Hiroshima

$
0
0


Le 27 mai, Barack Obama deviendra le premier président américain en exercice à se rendre à Hiroshima où, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis ont largué une bombe atomique. Celle-ci a tué instantanément des milliers de personnes, et des milliers de survivants ont été irradiés. Trois jours plus tard, une autre bombe atomique a visé Nagasaki. On estime que ces deux explosions ont fait plus de 200 000 victimes, le jour-même et dans les quatre mois qui ont suivi. Le Japon a aussitôt capitulé.

Un ami américain, journaliste de profession, m'a récemment demandé si cette visite officielle rendait les Japonais mal à l'aise. "Les habitants d'Hiroshima doivent être furieux", pensait-il. "Vous allez demander aux Etats-Unis de vous présenter des excuses?"

Ma réaction l'a surpris.

"Non", ai-je répondu. "Les habitants d'Hiroshima et de Nagasaki ne sont pas furieux." L'émotion n'est pas la même qu'en 1945. D'ailleurs, Asahi Shimbun, l'un des principaux quotidiens japonais, vient de publier un sondage qui montre que 89% des Japonais sont favorables à la visite d'Obama.

Nos deux pays ne sont plus ennemis, mais des alliés très proches. Les Japonais de ma génération ont grandi avec les productions hollywoodiennes, et en écoutant Michael Jackson et Nirvana. Nous buvons des cafés au Starbucks, et nous attendons avec impatience les nouveaux produits d'Apple.

Même si nous n'oublierons jamais ce qui s'est passé, ni l'horrible souffrance de nos compatriotes, nous estimons qu'il est plus important d'œuvrer de concert avec les Etats-Unis à débarrasser la planète des armes nucléaires.

Nous nous souvenons du discours que M. Obama a prononcé à Prague en 2009 ("Seule puissance nucléaire à avoir utilisé la bombe, les Etats-Unis sont moralement tenus d'agir") et, parce que nous faisons confiance aux Américains, nous pensons qu'il est possible de laisser notre colère de côté pour penser à l'avenir.

Les Japonais appellent de leurs vœux un monde dénucléarisé. Nombre d'Américains affirment que les bombardements d'Hiroshima et Nagasaki ont précipité l'issue du conflit et sauvé énormément de vies. Pour les Japonais, en revanche, ils constituent une véritable tragédie.

Chez nous, les enfants apprennent à l'école ce qui s'est passé et font des excursions à Hiroshima ou Nagasaki. Les étudiants découvrent les scènes de dévastation absolue qui régnaient à Hiroshima après la toute première attaque atomique. Beaucoup de victimes ont été instantanément pulvérisées. Coincés dans les décombres, les survivants sont morts irradiés, les uns après les autres.

En 2013, quand je me suis rendu au mémorial pour la paix d'Hiroshima avec mon fils de huit ans, je ne l'ai pas laissé entrer. J'avais l'impression d'entendre les voix des enfants qui hurlaient. Je ne voulais pas qu'il soit traumatisé.

Selon Daniel Sneider, directeur adjoint de la recherche au centre Walter H. Shorenstein de l'université de Stanford, il existe dans notre pays trois façons de voir les choses. D'abord, le point de vue révisionniste, qui consiste à penser que le Japon a libéré l'Asie du colonialisme, et que la Seconde Guerre mondiale était un acte d'autodéfense contre l'impérialisme occidental. Ensuite, l'idée, très répandue à gauche, que des factions bellicistes ont mené le pays à sa perte. Mais celle qui est généralement admise souligne l'horreur de la guerre et l'erreur fondamentale qui nous a conduits à prendre part au conflit.

Une erreur que nous ne devons jamais répéter.

Le troisième point de vue s'exprime au cénotaphe d'Hiroshima, qui dit : "Repose en paix, et que l'erreur ne soit pas répétée." Malheureusement, la responsabilité de cette erreur n'est pas clairement établie.

On pourrait penser que cette imprécision reflète l'un des aspects du tempérament japonais. Contrairement aux Américains, qui n'hésitent pas à exprimer leurs opinions, les Japonais rechignent à prendre explicitement position dans une discussion.

De mon point de vue, le fait d'évoquer l'horreur de la guerre sans désigner un pays en particulier est une manière de dépolitiser le débat. Cette approche pourrait se révéler utile si elle encourage les chefs d'Etats à ne plus rejeter la faute sur les autres, et à travailler ensemble à la recherche de solutions pour parvenir à la paix dans le monde et l'élimination de l'arsenal nucléaire.

Quand Obama et notre Premier ministre, Shinzo Abe, se tiendront côte à côte à Hiroshima, les Japonais ne demanderont pas au président américain de s'excuser.

Cette visite officielle pose la première pierre d'un monde sans armes nucléaires. Les Japonais ne doivent pas oublier qu'ils sont aussi responsables des atrocités commises pendant la Seconde Guerre mondiale, ni occulter le fait que nous étions les agresseurs.

J'espère que M. Obama, le Premier ministre japonais, mes compatriotes et les chefs d'Etat du monde entier prendront des mesures concrètes après cette visite. Les actes valent bien plus que des excuses, et constituent le meilleur moyen d'éviter de répéter "l'erreur".

Cet article, publié à l'origine sur le Huffington Post américain, a été traduit par Bamiyan Shiff pour Fast for Word.

LIRE AUSSI: Nombre d'ogives, puissance... ce que l'on sait de l'arsenal nucléaire mondial




-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.


7 astuces pour diminuer les effets du vieillissement sur votre cerveau

$
0
0
Depuis la parution récente de mon livre 99 façons de prévenir les effets du vieillissement, vous avez été nombreux et nombreuses à m'écrire sur les réseaux sociaux. Et à lire tous vos messages, je comprends que le risque de perdre la mémoire est l'une de vos principales craintes reliées au vieillissement, suivie du risque de perdre l'équilibre et de voir vos capacités physiques diminuées considérablement.

Mon billet d'aujourd'hui vous présente 7 astuces pour prévenir les effets du vieillissement sur votre cerveau, en tenant compte du principe suivant: les capacités physiques et cognitives sont étroitement reliées. Bonne lecture!


1. Maintenez vos capacités cardiovasculaires

Une étude récente réalisée auprès d'environ 1200 personnes a démontré que le maintien des capacités cardiovasculaires était associé à un volume cérébral plus élevé. En d'autres mots: votre cerveau est plus gros et plus en santé, si vous pratiquez régulièrement (et durant plusieurs années) des activités aérobiques. Cette étude s'est déroulée sur une période d'environ 20 ans. Les participants ont été évalués une première fois alors qu'ils avaient 40 ans, puis une seconde fois, à la fin de la cinquantaine.

Il est fort intéressant de constater que de bonnes capacités cardiovasculaires sont associées à une meilleure santé du cerveau. C'est logique, puisque celui-ci n'est pas uniquement constitué de nerfs, mais aussi de vaisseaux sanguins.

La vascularisation cérébrale est d'ailleurs une des composantes importantes du maintien de vos capacités physiques et cognitives. Les auteurs de cette étude ont également démontré qu'une augmentation de la pression artérielle à l'effort serait un facteur prédictif d'une diminution de la souplesse des vaisseaux sanguins, celle-ci étant généralement diagnostiquée à un âge plus avancé.

J'aime bien rappeler à mes patients qu'il n'est pas nécessaire d'être un athlète pour avoir de bonnes capacités cardiovasculaires. Maintenez les vôtres en faisant une activité que vous aimez, comme le vélo, le patin ou une activité aérobique pratiquée en groupe.


2. Apprenez à jouer d'un instrument de musique

Apprendre à jouer d'un instrument de musique est une activité agréable, stimulante et elle permet d'avoir recours à plusieurs régions du cerveau, notamment parce qu'elle fait appel à plusieurs sens. Cela s'avère également pour l'ensemble des activités artistiques, que ce soit la danse, le chant ou la sculpture. Aussi, n'est-il pas intéressant de savoir que les bienfaits de la musique sur le cerveau se concrétisent chez les personnes qui ont appris à jouer d'un instrument durant leur enfance ainsi que chez celles qui ont commencé beaucoup plus tardivement.

Jouer d'un instrument de musique apporterait des effets positifs sur la mémoire, l'humeur et sur l'attention sélective. Par exemple, les musiciens plus âgés pourraient distinguer plus facilement une conversation qui a lieu dans un environnement bruyant, comme dans un restaurant achalandé. Le fait de jouer d'un instrument de musique améliorerait également la qualité de vie des aînés.


3. Pratiquez un sport d'équipe

Je suggère parfois à mes patients, tous âges confondus, de pratiquer un sport d'équipe. L'une des raisons: ces sports ont notamment des avantages quant aux fonctions cognitives.

Les fonctions cognitives vous permettent entre autres de percevoir, comprendre et d'interpréter les choses. La planification est une fonction cognitive à laquelle nous donnons parfois moins d'importance, contrairement à la mémoire. Pourtant, elle nous sert chaque jour, que ce soit pour préparer un repas, élaborer un budget ou pour travailler en collaboration avec nos collègues. Or, la planification nous est aussi indispensable lorsque nous bougeons. Il s'agit de la planification motrice qui participe à l'orchestration de nos mouvements, des plus simples aux plus complexes. Les processus de vieillissement peuvent altérer cette capacité.

La pratique d'un sport d'équipe est un excellent prétexte pour stimuler et développer votre planification motrice, et ce à tous âges! Elle vous permettra aussi de mettre en pratique des stratégies individuelles et de groupe, de développer de nouvelles aptitudes physiques et, en prime, d'accroître vos capacités cardiovasculaires.


4. Apprenez une deuxième langue

Non seulement la connaissance d'une langue seconde est utile dans bien des contextes, mais elle apporte aussi des bienfaits sur le cerveau. Par exemple, elle stimule la plasticité cérébrale, cette propriété qu'a le cerveau de réorganiser et de maximiser ses connexions nerveuses. La connaissance d'une langue seconde entraînerait aussi d'autres changements au cerveau, comme une plus grande densité de la substance grise.

Notez que les bienfaits d'une langue seconde sur les fonctions cognitives diffèrent selon les caractéristiques de la personne, comme son âge, son niveau de maîtrise de la langue et l'âge qu'elle avait lorsqu'elle a étudié cette langue.

C'est gratuit : abonnez-vous à l'infolettre de Denis Fortier pour recevoir les nouveaux articles.



5. Marchez plus souvent

La marche est certainement l'activité physique la plus sous-estimée qui soit. Pourtant, elle apporte de multiples bienfaits et elle est accessible, utile et elle s'adapte à toutes les conditions physiques.

La marche stimule une des fonctions indispensables du cerveau: la mémoire motrice (ou procédurale). Celle-ci vous permet de tirer profit de votre bagage moteur afin de reproduire une longue liste de mouvements, comme ceux qui sont nécessaires pendant la marche, appris à un âge pour lequel vous n'avez aucun souvenir! La marche stimule donc cette mémoire motrice, mais aussi la planification motrice. Par exemple, marcher à l'extérieur requiert de l'attention sélective afin que vous puissiez faire abstraction de certains stimuli en accordant suffisamment d'importance à d'autres. La marche vous demande aussi de vous adapter constamment à l'environnement, comme aux dénivellations ou à la présence d'obstacles au sol.


6. Stimulez votre réserve cognitive

Votre réserve cognitive est l'inventaire des différentes alternatives qui vous sont utiles pour réaliser des choses complexes. Cet inventaire se trouve dans votre cerveau, comme s'il s'agissait d'une banque de «plans B» pour résoudre un problème compliqué, exécuter une tâche difficile ou exprimer clairement une idée. La réserve cognitive joue un rôle protecteur dans certains cas de démence et de maladies dégénératives associées au vieillissement. L'excellent film Still Alice (mettant en vedette Julianne Moore) aborde le sujet de la réserve cognitive de façon fort éloquente.

Les activités suivantes vous permettront de stimuler votre réserve cognitive:
  • Suivez des cours.
  • Lisez régulièrement.
  • Participez à des activités intellectuellement exigeantes.
  • Pratiquez une forme d'art.
  • Sortez de votre zone de confort.
  • Faites des exercices aérobiques.
  • Choisissez un emploi ou des loisirs stimulants.
  • Bougez: la sédentarité aurait un effet négatif sur le volume du cerveau et sur la réserve cognitive.




7. Consultez un(e) neuropsychologue

Un neuropsychologue est un professionnel de la santé spécialisé dans l'évaluation des fonctions cognitives. Il vous aidera à mieux comprendre les liens entre votre cerveau et votre façon d'être et d'agir. Pour en apprendre davantage sur les neuropsychologues ou pour en trouver un près de chez vous, consultez le site de l'Association des neuropsychologues du Québec.

Denis Fortier est physiothérapeute et l'auteur du livre 99 façons de prévenir les effets du vieillissement. Denis est aussi présent sur Facebook.


Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.


-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

Carthage. Histoire d'une métropole méditerranéenne

$
0
0
"Carthage. Histoire d'une métropole méditerranéenne" est le titre choisi par Khaled Melliti à son premier ouvrage académique.

Cette nouvelle publication, qui a l'ambition de traiter d'un sujet central pour l'histoire de la Méditerranée antique, mérite l'attention à plusieurs titres: l'auteur est un jeune historien spécialiste des études phéniciennes et puniques, l'éditeur est prestigieux et la période envisagée est l'une des plus riches de l'histoire de la méditerranée occidentale.

Tirée en grande partie de la thèse de doctorat de l'auteur, soutenue à l'université Paris IV-Sorbonne, cette étude a ceci d'original qu'elle repose sur une bibliographie variée qui mélange entre les données des sources classiques, qui conservent un certains nombre d'informations sur la civilisation phénico-punique, et les derniers résultats de l'archéologie.

Le présent ouvrage consiste en une présentation de Carthage phénicienne, depuis sa fondation jusqu'à la première moitié du 2ème siècle av. J.-C., sous l'aspect général de son histoire et de sa culture, telles que les sources nous permettent de les reconstruire.

Dans son livre, Khaled Melliti nous apprends que les recherches sur Carthage punique remontent très loin, grâce au rôle de la ville dans l'histoire grecque et surtout romaine, mais aussi à la suite des tendances européennes vers une redécouverte de l'Orient.

Le livre comporte sept parties équilibrées, selon les normes actuelles des dissertations universitaires.

Dans son introduction, d'une quarantaine de pages à peu près, Khaled Melliti nous rappelle que la fondation de Carthage, l'ancienne Qarthadašt, nom qui signifie "ville nouvelle", s'insère dans le phénomène de la "colonisation phénicienne", un mouvement de population qui, des côtes libanaises, traversa la mer pour fonder nombre d'établissements dans la partie centrale puis occidentale de la méditerranée.

Il nous rappelle aussi les différentes traditions qui rapportent la date de la fondation de Carthage et le récit légendaire de l'installation des Tyriens, les nouveaux habitants du site, dans une terre bien lointaine de leur patrie, puis il met l'accent sur la postériorité de ces informations aux événements racontés.

Dans son premier chapitre, l'auteur étudie le caractère maritime et commercial de la puissance carthaginoise qui se heurte après la défaite d'Himère, 480 av. J-C., aux entreprises des Grecs de Sicile.

Il examine, dans sa deuxième partie, les réformes militaires et urbanistiques réalisées par les dirigeants de la métropole dans une époque marquée par la montée des menaces grecques et macédoniennes.

La troisième partie du livre explore l'insertion de Carthage dans la Koinè hellénistique.

Selon l'auteur, ces relations gréco-carthaginoises prirent une tournure résolument politique lorsque l'oligarchie de la ville d'Élissa eut à gérer la perte de l'alliance étrusque.

La quatrième partie de l'ouvrage fouille les causes de la première guerre punique (264 à 241 av. J.-C.).

L'auteur met l'accent sur les raisons géostratégiques. Les Carthaginois occupant l'ouest de la Sicile, cherchèrent à établir leur monopole sur l'île toute entière. Ils prirent la décision de s'emparer de la ville de Messine, qui demanda de l'aide auprès des Romains. C'est ainsi que les légions romaines débarquèrent à Messine dans le but de la défendre.

La cinquième partie analyse l'époque de l'entre les deux guerres (241 à 218 av. J.-C.).

Ayant perdu ses possessions en Sicile, Carthage se tourna vers l'Espagne, qui avait été le siège de l'ancienne colonisation phénicienne.

Un premier but de l'entreprise espagnole fut sans aucun doute celui de procurer à la ville de Carthage des métaux, pour pouvoir affronter le paiement des dettes de la première guerre "dite punique".

La conquête des territoires espagnols, qui se situe juste après la guerre des mercenaires, fut l'œuvre de la famille des Barcides.

L'entreprise ibérique eut un bon succès. À la mort d'Hamilcar, en 229 av. J.-C., Asdrubal est élu général par l'armée.

Celui-ci étendit son pouvoir le long de la côte sud-ouest où il fonda une nouvelle Carthage, Carthago Nova, Carthagène, qui devint en quelque sorte sa propre capitale.

Le sixième chapitre étudie la deuxième guerre punique (218 à 202 av. J.-C.).

Dans un contexte historique très critique, le chef carthaginois Hannibal s'empare de la ville de Sagonte, alliée à Rome.

Hannibal, partant d'Espagne en 218 av. J.-C., gagne l'Italie par la voie terrestre pour y porter la guerre avec une armée équipée de 37 éléphants.

Ses victoires successives (dans le Tessin, sur la Trébie, fin 218 av. J.-C.), en Cisalpine, puis au lac Trasimène (217 av. J.-C.), à Cannes (216 av. J.-C.), amènent les alliés italiques du sud à lâcher Rome au profit d'Hannibal, qui obtient aussi l'alliance de Philippe V de Macédoine.

En 212 av. J.-C., le général carthaginois réussit à prendre Tarente et à battre les Romains à Capoue.

Il est cependant bloqué en Italie méridionale, sans renforts de Carthage et ne peut empêcher Rome de reprendre la ville de Capoue (211 av. J.-C.).

Syracuse et toute la Sicile, qui avait pris le parti de Carthage, tombent aux mains du consul Claudius Marcellus, et Publius Cornelius Scipion, passé en Espagne, prend Carthagène (209 av. J.-C.).

Hasdrubal, frère d'Hannibal, venu avec une armée de renfort, est battu et tué sur les bords du Métaure (207 av. J.-C.). Hannibal se replie sur Crotone. Rome attaque Carthage en Afrique même, où Scipion débarque en 204 av. J.-C. et trouve un allié en la personne du prince numide Masinissa.

Hannibal est rappelé en Afrique (203 av. J.-C.). Magon, un autre frère d'Hannibal, tente vainement de créer une diversion en débarquant en Ligurie. Hannibal est vaincu par Scipion à Zama (202 av. J.-C.).

Carthage, vaincue, cède l'Espagne, livre sa flotte, promet de verser 10.000 talents et s'engage à n'entreprendre aucune guerre sans le consentement de Rome (201 av. J.-C.). Peu après, elle exile Hannibal.

Dans le dernier chapitre du livre, l'auteur passe sous son microscope la vie politique carthaginoise, les réformes structurelles de l'après guerre et le contexte historique de l'avant troisième "guerre romaine".

À cet égard, on peut dire que la portée de ce livre transcende largement le cas spécifique des spécialistes du monde phénico-punique pour atteindre un public plus large.

On se plaira à souligner que, sur différents plans, l'ouvrage de Khaled Melliti fait preuve d'une grande maturité historiographique et d'une fidélité à la démarche méthodologique des pères fondateurs des études phéniciennes et puniques.

Nous laisserons au lecteur le soin de prendre directement connaissance des sept dossiers proposés par l'auteur.

Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

Shams s'internationalise...

$
0
0
Shams s'internationalise...

Il y a tout juste un an, Shams est née en Tunisie et a réussi à engager le débat sur l'homosexualité dans ce pays où le printemps arabe a commencé.

La révolution du jasmin a libéré la parole et a permis aux tunisiens de se découvrir et de débattre de tous les sujets quels qu'ils soient.

Après quelques tentatives avortées, la dernière a été fructueuse et a permis à la société civile tunisienne de faire connaissance avec une minorité jusqu'alors cachée.

Quelques personnes ont payé les frais de ce débat. En effet, des homosexuels ont été arrêtés et bon nombre d'entre eux ont dû faire face aux réactions homophobes de leurs concitoyens.

Par ailleurs, Shams a aussi été suspendue pendant un mois. Cette décision émanant du tribunal de première instance de Tunis a été annulée suite à l'opposition déposée par l'association.

Aujourd'hui Shams s'installe en France...

Le projet est né à Paris après l'entrevue de plusieurs militant-e-s dans un bar lesbien parisien.

Très vite, les actions se sont succédées et Shams France a commencé à émerger dans un contexte favorable; puisque la France et beaucoup de pays occidentaux ont décidé d'œuvrer pour la dépénalisation universelle de l'homosexualité.

Oui, mais quels sont les objectifs de Shams France ?

Plusieurs jeunes maghrébins se retrouvent dans une situation matérielle très difficile après avoir trouvé refuge en France en essayant de fuir l'homophobie de l'autre côté de la méditerranée. C'est le cas de quelques membres de l'association. Par ailleurs, Shams Tunisie est déjà venue en aide à des LGBT tunisiens en Tunisie et a une connaissance de leurs aspirations et de leurs craintes.

L'association en cours de création travaillera avec les autres associations LGBT françaises et profitera du savoir-faire existant afin d'aider ces jeunes en détresse. L'assemblée générale constitutive a été fixée pour le 14 juin au siège d'Amnesty International France. Plusieurs invités préstigieux ont été invités.

Les militants de l'association sont déjà rentrés en contact avec plusieurs associations françaises. Certains d'entre eux ont été reçus au quai d'Orsay, à Amnesty International France ainsi qu'au village associatif organisé par l'association AIDES. Lors de cette dernière participation, l'Inter LGBT a ouvertement déclaré son soutien le plus total à cette association naissante.

Les jeunes LGBT (Lesbiennes Gays Bisexuels et Transsexuels) d'origine maghrébine grandissent généralement dans des milieux qui leur sont très hostiles à cause des traditions patriarcales de leurs familles et communautés.

Ces derniers se retrouvent très souvent dans la rue sans aucune aide ni aucun encadrement.

Shams France viendra en aide à ces jeunes en coopérant avec les associations existantes et en coordonnant les actions de ces dernières.

Et Shams Tunisie dans tout ça?

Par ailleurs, Shams France sera un relais médiatique et politique pour l'association mère. Les membres de cette association chercheront du soutien auprès des politiques français et des ONG internationales afin de faire pression sur les gouvernements des pays où l'homosexualité est pénalisée - pays du Maghreb notamment.

www.shams-france.org
www.shams-tunisie.com

contact@shams-tunisie.com
contact@shams-france.org

Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

Il y a 90 ans, Taha Hussein fit scandale auprès d'El-Azhar!

$
0
0
taha hussein

Il y a 90 ans, Taha Hussein fit scandale en nous faisant découvrir un Coran témoin d'une Arabie païenne civilisée, loin du cliché d'une "jâhiliyya" irréligieuse, obscure et barbare!

Qui eut pensé de nos jours que Taha Hussein, l'illustre Doyen de la littérature arabe ('amîd al 'adab al-'arabî) fut aussi un grand novateur de l'exégèse du Coran, en y découvrant une source première dans la connaissance de la société arabe d'avant l'Islam?

Plus encore, cette société se révèle être une grande civilisation égale à ses contemporaines byzantine et perse. En filigrane, le penseur égyptien nous fait comprendre que la civilisation dite "jâhiliyyenne" est bien supérieure à la réforme religieuse proposée par le nouveau prophète mecquois.

Après un séjour en France où il soutint une thèse à la Sorbonne sur Ibn Khaldûn, Taha Hussein, l'adîb aveugle - mais clairvoyant - enseigna l'histoire à l'Université du Caire.

De ses cours, il fit un livre publié en 1926 qui le rendra célèbre: "Sur la poésie antéislamique (Fî al-shi'r al-jâhily)".

Il fut accusé d'avoir attaqué l'islam, mais ses juges ont fini par l'innocenter. Ils ont eu tort!

En réalité, Taha Hussein a véritablement mis en doute et ouvertement certains dogmes coraniques, comme l'authenticité de la construction de la Kaaba par Abraham, expliquant qu'il s'agit là d'une tentative de légitimation d'une histoire biblique arabe.

Mais, ce qui est remarquable, c'est sa vision novatrice d'un Coran dépouillé de toute aura intemporelle, contrairement à la vision aujourd'hui universelle qui veut voir dans le Coran un texte éternel malgré toute évidence textuelle.

Pour Taha Hussein, le Coran est un texte issu du milieu dans lequel il a vu le jour: l'Arabie "païenne" dont il reflète la vie matérielle, sociale et spirituelle.

Ce fut, aux yeux de ses contemporains - et sans doute aussi de nos contemporains - un défi insupportable, une "révolution" comme il l'a avoué lui-même.

Mais le plus scandaleux, ce fut de laisser entendre que cette civilisation "païenne" égale ses contemporaines, voire supérieure à la prédication muhammadienne!

La thèse de départ était de révoquer en doute l'authenticité de la poésie arabe antéislamique.

Cela paraît presque anodin du point de vue de la religion, mais très vite Taha Hussein en tire des conséquences dramatiques: pour découvrir la jâhiliyya et sa réalité vivante, nul besoin, dit-il, de poésie, mais tout simplement du Coran seule source fiable pour l'étude de ce monde révolu.

Le Coran devient un legs du paganisme! Car, insiste-t-il, "Le Coran est le reflet le plus authentique de l'époque de la jâhiliyya. Et il est hors de question de mettre en doute le texte du Coran. J'étudie la jâhiliyya dans le Coran et je l'étudie dans la poésie des contemporains du Prophète, ceux qui l'ont critiqué. Je l'étudie aussi dans la poésie de ceux qui sont venus plus tard mais qui étaient encore influencés par les idées et le mode de vie de leurs pères qui ont vécu avant la venue de l'islam. Je l'étudie même dans la poésie omeyyade elle-même." (Fî al-shi'r al-jâhily, p. 10).

Puis, Taha Hussein d'expliciter sa pensée: "J'ai dit: 'Le Coran est le reflet le plus authentique de l'époque de la jâhiliyya.' Ceci pourrait paraître étonnant, mais en fait cela est évident pour peu qu'on y réfléchisse un peu. Ceux qui ont été ravis à l'écoute des versets coraniques n'ont pu les apprécier que parce qu'il y avait quelque chose de commun entre eux et la musicalité coranique.

Puis, il n'est pas facile de comprendre que ceux qui ont combattu le Coran et qui ont polémiqué à son sujet avec le Prophète ne l'ont pu faire sans qu'ils ne l'aient très bien compris et entré dans ses subtilités. Et l'on ne saurait croire que le Coran eut été quelque chose d'entièrement nouveau aux Arabes : ils ne l'auraient alors pas compris ou même cru ou encore rejeté. Le Coran leur a été nouveau de par son style et son contenu, mais il était un livre arabe. Sa langue était la langue littéraire usitée à son époque, c'est-à-dire à l'époque jâhiliyenne. Et il y a dans le Coran des réponses adressés aux idolâtres au sujet de leurs croyances païennes. Et l'on y trouve une réponse aux juifs, aux chrétiens, aux sabéins, et aux manichéens, non pas en général, mais des juifs arabes, des chrétiens arabes, des sabéins arabes et des manichéens arabes qui représentent ces religions en pays arabe...

Alors, l'on est loin entre ce que nous offre la poésie arabe prétendue jâhiliyenne et ce que nous offre le Coran comme image de ce monde multiple et vivant..." (p. 11.)

Il est clair que le propos de Taha Hussein n'est pas tant de prouver la pauvreté religieuse de la poésie attribuée à la jâhiliyya, que de mettre en exergue la richesse spirituelle et culturelle de ce que l'islam et les monothéismes appellent le paganisme, l'idolâtrie ou la jahiliyya: "Crois-tu que Qoraysh pouvait oppresser tant ses fils [les nouveaux croyants] et leur infliger les pires tourments, puis les expulser de leurs demeures, puis leur faire la guerre, et ce en y sacrifiant sa richesse, ses forces et sa vie, si elle n'avait comme religion que ce que nous trouvons dans la poésie antéislamique? Jamais! C'est que Qoraysh était religieuse, forte dans sa foi en sa religion. Et c'est pour cette religion et pour cette foi en cette religion qu'elle a tant lutté et s'est tant sacrifiée. Il en est de même pour les juifs ; et il en est de même des autres arabes ayant d'autres religions qui ont dû lutter chacun pour sa religion contre le Prophète." (p. 12.)

Puis, notre illustre auteur d'enfoncer le clou: "Le Coran n'illustre pas seulement la vie religieuse de la jâhiliyya, mais il illustre quelque chose d'autre que l'on ne trouve pas dans la poésie antéislamique: une vie intellectuelle puissante de cette jâhiliyya. Il illustre sa capacité à argumenter et à polémiquer, et que le Coran a dû batailler durement pour contrer. Le Coran lui-même n'a-t-il pas reconnu en ceux qui polémiquaient contre le Prophète une forte capacité à l'argumentation et à la polémique? Et en quoi polémiquaient-ils et disputaient-ils?: En matière religieuse et en ce qui se rapporte à la religion ; en ces questions difficiles, celles-là mêmes que les philosophes passaient toute leur vie sans pouvoir trouver de solution, comme la résurrection, la création, la possibilité d'un lien entre Dieu et les hommes, les miracles, et ainsi de suite.

Crois-tu qu'un peuple qui polémique dans toutes ces choses-là - avec une telle force que le Coran est allé jusqu'à qualifier de tenace et qui leur a même reconnu de l'habileté -, crois-tu que ce peuple soit ignorant, stupide, fruste et grossier à l'image que nous renvoie la poésie prétendument antéislamique? Pas du tout! Ils n'étaient nullement des ignorants, ni stupides, ni grossiers, ni ayant une vie fruste et rude! Ils étaient plutôt un peuple pourvu de science, d'intelligence, de sentiments fins et une vie douce et agréable! (...) Alors, on pourrait dire que le Coran représente la communauté arabe à l'instar des autres communautés antiques où l'on trouve ceux qui excellent que le Prophète polémiquait et luttait avec; et l'on trouve ceux qui sont plus communs qui n'ont pas eu la chance d'être éclairés et que le Prophète a attirés parfois avec de l'argent. (...)

Mais il y a d'autres considérations encore plus étonnantes (...) Le Coran nous enseigne que les Arabes étaient en relation avec les civilisations qui les entouraient, au point qu'ils se sont divisés selon leur allégeance à tel ou tel Etat. (...)

Le Coran lui-même nous décrit ces allégeances et la politique qu'ils développaient vis-à-vis des Roum (Byzance) ou des Perses. (...) Les Arabes n'étaient pas isolés, et n'étaient pas sans subir l'influence des Roum, des Perses, des Abyssins, des Indiens et d'autres peuples qui les entouraient. Alors, s'ils sont pourvus de science et de religion, de richesses et de puissance, participant à la politique internationale, en subissant son influence et en l'influençant, ils ne sauraient être autre chose qu'un peuple civilisé et supérieur, et non un peuple ignorant et barbare!

Et comment un être raisonnable peut-il admettre que le Coran apparût dans un peuple ignorant et barbare ! Ne vois-tu pas qu'il est plus judicieux de connaître la vie arabe à l'époque de la jâhiliyya à travers le Coran et non pas à travers la poésie stérile que l'on appelle poésie jâliliyenne ! Ne vois-tu pas que cette méthode de recherche change complètement ce que nous avons eu l'habitude de connaître sur les Jâhilites!" (p. 12-13 .)

Oui, Taha Hussein, avec sa "nouvelle méthode", ne prend pas seulement à contre-pied l'historiographie coranique encore en vigueur de nos jours, en Occident comme en Orient, mais cette "nouvelle méthode" introduit une autre révolution majeure dont on ne soupçonne pas encore les conséquences: que la prédication prophétique n'a pas ferraillé contre des barbares, ou contre des égaux, mais avec un peuple qui avait des choses à dire. Et à nous dire! C'est ce que j'ai modestement tenté d'illustrer dans mon dernier livre L'Autre Coran, Sophonisbe, Paris, 2016.

Pourquoi ne pas fêter aujourd'hui ce glorieux anniversaire de la parution de cette étude sur la poésie antéislamique qui révolutionne notre vision de notre passé et de notre présent?

Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.

-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

L'Algérie sans "Fikra 2016" scrute encore une embellie dans "le trou d'air"

$
0
0
La remontée des cours du pétrole vers les 50 dollars exhume déjà le scénario du "trou d'air " maîtrisable. C'est en gros le scénario Youssoufiste de la gestion du contre-choc pétrolier.

Du nom de Youcef Yousfi, le successeur de Chakib Khelil au ministère de l'énergie et toujours, conseiller à la présidence de la république, et de l'idée que le budget de l'Etat peut faire le dos rond durant une année ou deux avant de retrouver des niveaux de revenus énergétiques proches de ceux d'avant juin 2014, point de départ de la baisse des cours.

Le pronostic trop rassurant de l'ancien ministre de l'énergie lui a coûté son poste en mai 2015. Depuis le gouvernement a bien compris à ses dépens que le trou d'air est une dépression saisonnière. Elle a déjà laminé le Fonds de Régulation des Recettes (FRR). Elle menace les réserves de change les 24 prochains mois. Mais tout cela demeure maitrisable à l'échelle du temps politique du 4e mandat.

L'horizon temporel au-delà de 2019, n'est pas "uploadé " dans les données traitées. Sauf si le gouvernement écoute le professeur Mourad Preure qui a pronostiqué cette semaine sur RadioM un choc haussier d'ici à la fin de la décennie en cours.

Pourquoi un tel choc ? Parce que les investissements dans l'industrie pétrolière mondiale se sont divisés par deux entre leur pic de 2013 et maintenant. Leur faiblesse amplifiera donc la remontée des cours lorsque tous les excédents de l'offre auront été épongés d'ici 18 à 24 mois.


Déclin historique de l'Algérie exportateur net de gaz naturel

La théorie du trou d'air passager peut dilater ou rétrécir son espace-temps tous les trimestres. Elle reste vivante. Mais, prévient tout de même Mourad Preure, elle ne protège pas l'Algérie de l'autre danger caché derrière la crise des prix. Celui du déclin historique de l'Algérie comme exportateur net de gaz naturel.

Le retour de l'activité complète de Tiguentourine et du train de liquéfaction rénové de Skikda a juste amortie la chute en 2015. Sonatrach n'exporte pas plus de 45 milliards de m3 de gaz naturel par an à comparer aux 85 milliards de m3 prévisionnel pour 2012 avancés par Chakib Khelil en 2007. La faute bien sûr à la croissance hors norme de la consommation domestique d'électricité.

Le professeur Preure tire tous les constats : gaspillage énergétique, perte de parts de marché gazier en Europe, empreinte carbone surdimensionnée, effet d'éviction sur le recours aux énergies renouvelables. Mais se refuse, par fidélité à son extraction populaire, à la conclusion qui s'insinue au bout de ce bilan.


algeria energy
Gazoduc, près de Zarzaitine à In Amenas


Pour changer de modèle domestique de consommation d'énergie il faut rendre moins cher l'énergie fossile, dans la génération de l'électricité et dans les transports. Au fonds c'est exactement la même conclusion conservatrice à laquelle se refuse d'aller la gouvernance Bouteflika. Mais pas pour les mêmes raisons que celles, honorables, de Mourad Preure.

Il ne faut pas toucher significativement le système des subventions indirectes à l'énergie pour ne pas risquer de déstabiliser la base clientéliste du régime. Dans un tel contexte, l'idée d'un trou d'air des prix pétroliers de deux ans et demi qui finirait fin 2017 par un choc haussier va avoir beaucoup de supporters dans l'entourage présidentiel.

Il est donc possible de tenir encore un peu. Sans rien sacrifier d'essentiel. Surtout pas le droit à gaspiller du carburant et de l'électricité générée par le gaz. Il y a certes eu une première hausse de l'un et de l'autre dans la loi de finances de 2016.

Elle n'a jamais été clairement présentée sur une trajectoire budgétaire de trois ou de cinq ans comme un plan de réduction durable de la subvention. Tout va donc continuer de dépendre de la lecture de la conjoncture pétrolière trimestre après trimestre. Et tourner le dos au pronostic de moyen terme : avec cette croissance de la consommation énergétique l'Algérie cessera d'exporter du gaz naturel dans 12 à 15 ans.






Mouvement des personnes : Bouteflika-DRS, c'est kif-kif

C'est une donnée essentielle dans le management stratégique qu'enseignent toutes les hautes écoles de commerce. Lorsque le marché se retourne négativement que les ventes et le chiffre d'affaires d'une entreprise baissent, il ne faut surtout pas céder à la tentation la plus commune chez les managers : couper dans les dépenses de communication.

L'Algérie n'a jamais eu de budget de communication pour traiter de son image. Cela s'observe régulièrement lorsque des étrangers arrivent pour la première fois à Alger et sont, immanquablement ébranlés par la beauté de la ville, et le peu de publicité qu'ils ont rencontré sur cette beauté. Mais le pays a commencé à chercher à changer timidement son image sinistrée depuis que l'évènement Fikra s'y est attelé en 2013.

La grand-messe qui invitait par centaines des VIP nationaux et mondiaux à venir disserter ou écouter l'Algérie qui rayonne, a subit le contre choc pétrolier. Pas de Fikra avec un baril à 45 dollars. Les sponsors de Fikra, privés et parapublics ont fait l'inverse de la recommandation des écoles de commerces. Ils ont coupé dans la communication. Pourtant le gouvernement prétend hisser le tourisme au rang de priorité dans la politique de diversification.


Sa politique des évènements n'a pas changé d'un iota. Ils sont quasi systématiquement évincés d'Algérie. Même lorsqu'ils sont "amis " comme Fikra. Que dire alors du Forum Social Maghrébin qui devait tenir des journées d'études sur les mouvements migratoires et qui s'est vu refuser, à travers le CLA (Conseil des lycées d'Algérie), l'autorisation de tenir cette activité à Bejaia l'été prochain. Le Maroc l'accueillera.

Le gouvernement maintient toujours l'Algérie en mode fermeture au monde, lorsqu'il s'agit du mouvement des personnes. De ce point de vue, au moins de celui-là, Amar Saadani a tort. Bouteflika n'a pas libéré les algériens de la mainmise du DRS. Ils se rejoignent sur le dossier.




Retrouvez les articles de HuffPost Algérie sur notre page Facebook.


Pour suivre les dernières actualités en direct, cliquez ici.

-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.

Viewing all 4626 articles
Browse latest View live


<script src="https://jsc.adskeeper.com/r/s/rssing.com.1596347.js" async> </script>