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François Hollande ira-t-il à Cuba?

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À la suite du rapprochement historique entre Cuba et les États-Unis intervenu à la fin de l'année 2014, Jack Lang a plaidé pour une visite du président Français à La Havane.

L'actuel président de l'Institut du monde arabe fut pendant un certain temps représentant spécial du président Nicolas Sarkozy pour Cuba et appelle de ses vœux à la concrétisation de ce précédent diplomatique. Car si François Hollande visite Cuba, il sera le premier chef d'Etat occidental à s'y rendre après le rapprochement américano-cubain.

De plus, le terrain fut balisé bien avant ce rapprochement. Laurent Fabius s'y rendit au mois d'avril, trois décennies après la visite de Claude Cheysson, ministre des Relations extérieures du gouvernement Mauroy.

Cuba: rien à perdre, tout à gagner!

Une telle visite profitera au président français qui est au plus bas dans les sondages et qui est de plus en plus contesté. Elle lui permettra de soigner sa stature internationale affectée par le boulet diplomatique subi à l'été 2013 quand l'intervention militaire qu'il voulait entreprendre en Syrie fut stoppée nette par l'initiative Lavrov.

De plus, le dossier libanais où la France joue un rôle crucial en ce qui concerne le dénouement pour l'élection d'un nouveau président est toujours au point mort.

La grande conférence sur le climat qui se tiendra à Paris au mois de décembre de cette même année sera un fait d'arme de son quinquennat en cas de réussite. Sinon, en cas d'échec, cette conférence constituera un point noir de son mandat.

Une visite à La Havane ouvrira la porte d'une vraie normalisation avec Cuba et sera perçue comme un geste d'apaisement significatif dans un monde qui a si besoin de dialogue et de paix tant les conflits et les tensions prennent une dimension considérable, surtout que la crise ukrainienne a réveillé les démons d'une nouvelle guerre froide.

Par conséquent François Hollande aura tout à gagner et rien à perdre de se rendre à Cuba. Même sur le plan interne, cela permettra d'apaiser l'opinion publique focalisée sur la politique intérieure.

Fera-t-il comme l'autre François?

Jack Lang, en plaidant pour une visite présidentielle à Cuba, n'a pas inventé une idée de génie. Ayant été une pièce maîtresse du cénacle "miterrandien", il s'inspire des pratiques diplomatiques de François Mitterand. Ce dernier avait fini par accueillir Fidel Castro à l'Elysée en dépit du manque d'enthousiasme de certains de ses proches. Mais l'insistance de Danielle Mitterrand, amie du "Leader Maximo" avait fini par payer.

Une autre particularité "mitterandienne" fut la rencontre d'opposants lors des déplacements présidentiels dans les pays de l'Est bien avant la chute du rideau de fer. Avec Roland Dumas, son ministre des Affaires étrangères, ils invitaient les dissidents à prendre le petit-déjeuner avec eux dans les salons des ambassades de France.

C'est ainsi qu'ils avaient rencontré Vaclav Havel à Prague, encore dissident. Ils ont fait de même à Sofia avec Jelio Jelev en janvier 1989. Après quelques années, l'un de ces deux dissidents est devenu Président de la Tchécoslovaquie (puis de la République Tchèque en 1993 après la séparation à l'amiable avec la Slovaquie) et l'autre, Jelev est devenu président de la Bulgarie.

C'est pour dire qu'il faut toujours du courage et de l'audace dans la pratique diplomatique comme l'ont démontré Mitterand et Dumas.

François Hollande fera-t-il preuve d'audace et ira-t-il à La Havane? Qui vivra verra.

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