Quand il s'agit de promouvoir l'égalité des sexes et la fin de la violence contre les femmes, il semble que la participation des hommes et des garçons soit devenue la nouvelle stratégie à la mode.
Plus tôt ce mois-ci, New Delhi a vu plus de 5000 délégués de partout dans le monde se réunir lors du "MenEngage Global Symposium" ayant pour thème "Des Hommes et des Garçons pour une Justice de Genre." Vers la fin du mois de septembre, Emma Watson a lancé la campagne mondiale HeForShe au siège de l'ONU à New York avec un discours très médiatisé, qui disait entre autre "hommes, je voudrais saisir cette occasion pour prolonger votre invitation formelle, l'égalité des sexes est votre problème aussi."
Puis bizarrement, l'Islande a annoncé une conférence de l'ONU sur les femmes et l'égalité des sexes où seuls les hommes et les garçons étaient conviés. Au cours des 10-15 dernières années, les interventions axées sur l'engagement des hommes pour mettre fin à la violence contre les femmes se sont multipliées dans le monde entier. Ces derniers temps, de nombreux donateurs sont intéressés par des programmes qui travaillent avec des garçons et des hommes.
Mais est-ce que ça fonctionne? Est-ce la solution miracle à ce problème à échelle mondiale? Où est-ce un pas en arrière?
Il est vrai que la violence contre les femmes est l'affaire de tous. Et on peut dire que tout le monde bénéficiera d'un monde plus équitable et plus calme, mais il est également vrai que certains hommes jouissent massivement d'un monde où ils détiennent les leviers des pouvoirs économique, culturel et politique.
Beaucoup de militants et militantes des droits des femmes ont naturellement été sceptiques et préoccupés par l'accent mis sur les hommes et les garçons afin de mettre un terme à la violence contre les femmes. La problématique est que cette approche est paternaliste et décrit les hommes comme étant les protecteurs et les sauveurs des femmes. Egalement, travailler avec des hommes peut détourner les ressources déjà limitées loin des projets visant l'habilitation de ces dernières et décourager du travail avec des femmes.
Mais la réalité est que les hommes sont les principaux auteurs de violence contre les femmes et les filles. Et l'usage et l'expérience des hommes avec la violence sont justifiées par des versions communément admises de la virilité. Je crois qu'il est impossible de mettre fin à la violence contre les femmes sans y inclure la participation des hommes et des garçons.
Mais selon Jewkes, Flood et Lang, dans un article publié dans une nouvelle série parue dans The Lancet, nous avons besoin de nous éloigner de l'accent mis sur le simple fait de travailler avec les hommes et les garçons comme une stratégie autonome et de se concentrer sur la modification des normes et des inégalités structurelles dans la société. Comme on dit, "les violences contre les femmes et les filles ne se sont pas produites dans un vide social, mais découlent d'un contexte d'inégalités entre les sexes et de normes sociales des relations de genre qui sont en grande partie prises en charge par hommes et femmes." Ils montrent que les interventions qui s'adressent à la gente masculine semblent être plus efficaces que celles qui restent aveugles à la puissante influence des normes et des systèmes d'inégalités entre les sexes.
Dans son commentaire dans la même série, l'ex-président Jimmy Carter déclare que pour mettre un terme à la violence contre les femmes et les filles, "le patriarcat doit être remplacé par un système dans lequel les droits humains égaux ainsi que la non-violence sont promus et acceptés." Je suis totalement d'accord. Ce n'est pas la réponse facile. Ce n'est peut-être pas la parfaite petite phrase. Mais si nous voulons réussir, nous devons nous attaquer aux systèmes profondément ancrés qui favorisent la domination masculine et la normalisation de la violence.
Oui, nous voulons faire participer les dirigeants de sexe masculin dans la promotion de l'égalité des sexes et mettre fin aux violences. Mais, nous devons également changer les structures qui maintiennent l'exclusion des femmes des postes de direction. Oui, nous devons travailler avec les garçons et les hommes à contester les notions néfastes de la masculinité. Mais ce doit être un complément à l'autonomisation des femmes en tant qu'individus, dans les relations et au travers de la société. Et la prévention de la violence des hommes ne peut être entreprise avec succès sans la fourniture de services pour les survivantes.
La réalité est que pendant que nous continuons à entendre l'appel à travailler avec les hommes et les garçons, trop peu est compris à propos du réel fonctionnement des programmes pour réduire les taux de violence. Mais des progrès sont réalisés. Par exemple, le programme "Ce qui fonctionne pour prévenir les violences contre les femmes et les filles" du DFID, le Département pour le Développement International, a pour but de répondre à ces questions en soutenant des programmes novateurs et en testant leur impact.
En attendant, je dis que l'élimination de la violence contre les femmes et les filles a besoin de nous tous - hommes et garçons, femmes et filles, gouvernements, communautés et militants. Je crois sincèrement que nous avons un objectif commun. Et je crois sincèrement que nous pouvons travailler ensemble d'une manière qui ne réaffirme pas le pouvoir des hommes sur les femmes, qui garde les femmes et les filles au centre, et qui se concentre sur la transformation des inégalités des sexes plutôt que de simplement y ajouter les hommes et les garçons.
Plus tôt ce mois-ci, New Delhi a vu plus de 5000 délégués de partout dans le monde se réunir lors du "MenEngage Global Symposium" ayant pour thème "Des Hommes et des Garçons pour une Justice de Genre." Vers la fin du mois de septembre, Emma Watson a lancé la campagne mondiale HeForShe au siège de l'ONU à New York avec un discours très médiatisé, qui disait entre autre "hommes, je voudrais saisir cette occasion pour prolonger votre invitation formelle, l'égalité des sexes est votre problème aussi."
Puis bizarrement, l'Islande a annoncé une conférence de l'ONU sur les femmes et l'égalité des sexes où seuls les hommes et les garçons étaient conviés. Au cours des 10-15 dernières années, les interventions axées sur l'engagement des hommes pour mettre fin à la violence contre les femmes se sont multipliées dans le monde entier. Ces derniers temps, de nombreux donateurs sont intéressés par des programmes qui travaillent avec des garçons et des hommes.
Mais est-ce que ça fonctionne? Est-ce la solution miracle à ce problème à échelle mondiale? Où est-ce un pas en arrière?
Il est vrai que la violence contre les femmes est l'affaire de tous. Et on peut dire que tout le monde bénéficiera d'un monde plus équitable et plus calme, mais il est également vrai que certains hommes jouissent massivement d'un monde où ils détiennent les leviers des pouvoirs économique, culturel et politique.
Beaucoup de militants et militantes des droits des femmes ont naturellement été sceptiques et préoccupés par l'accent mis sur les hommes et les garçons afin de mettre un terme à la violence contre les femmes. La problématique est que cette approche est paternaliste et décrit les hommes comme étant les protecteurs et les sauveurs des femmes. Egalement, travailler avec des hommes peut détourner les ressources déjà limitées loin des projets visant l'habilitation de ces dernières et décourager du travail avec des femmes.
Mais la réalité est que les hommes sont les principaux auteurs de violence contre les femmes et les filles. Et l'usage et l'expérience des hommes avec la violence sont justifiées par des versions communément admises de la virilité. Je crois qu'il est impossible de mettre fin à la violence contre les femmes sans y inclure la participation des hommes et des garçons.
Mais selon Jewkes, Flood et Lang, dans un article publié dans une nouvelle série parue dans The Lancet, nous avons besoin de nous éloigner de l'accent mis sur le simple fait de travailler avec les hommes et les garçons comme une stratégie autonome et de se concentrer sur la modification des normes et des inégalités structurelles dans la société. Comme on dit, "les violences contre les femmes et les filles ne se sont pas produites dans un vide social, mais découlent d'un contexte d'inégalités entre les sexes et de normes sociales des relations de genre qui sont en grande partie prises en charge par hommes et femmes." Ils montrent que les interventions qui s'adressent à la gente masculine semblent être plus efficaces que celles qui restent aveugles à la puissante influence des normes et des systèmes d'inégalités entre les sexes.
Dans son commentaire dans la même série, l'ex-président Jimmy Carter déclare que pour mettre un terme à la violence contre les femmes et les filles, "le patriarcat doit être remplacé par un système dans lequel les droits humains égaux ainsi que la non-violence sont promus et acceptés." Je suis totalement d'accord. Ce n'est pas la réponse facile. Ce n'est peut-être pas la parfaite petite phrase. Mais si nous voulons réussir, nous devons nous attaquer aux systèmes profondément ancrés qui favorisent la domination masculine et la normalisation de la violence.
Oui, nous voulons faire participer les dirigeants de sexe masculin dans la promotion de l'égalité des sexes et mettre fin aux violences. Mais, nous devons également changer les structures qui maintiennent l'exclusion des femmes des postes de direction. Oui, nous devons travailler avec les garçons et les hommes à contester les notions néfastes de la masculinité. Mais ce doit être un complément à l'autonomisation des femmes en tant qu'individus, dans les relations et au travers de la société. Et la prévention de la violence des hommes ne peut être entreprise avec succès sans la fourniture de services pour les survivantes.
La réalité est que pendant que nous continuons à entendre l'appel à travailler avec les hommes et les garçons, trop peu est compris à propos du réel fonctionnement des programmes pour réduire les taux de violence. Mais des progrès sont réalisés. Par exemple, le programme "Ce qui fonctionne pour prévenir les violences contre les femmes et les filles" du DFID, le Département pour le Développement International, a pour but de répondre à ces questions en soutenant des programmes novateurs et en testant leur impact.
En attendant, je dis que l'élimination de la violence contre les femmes et les filles a besoin de nous tous - hommes et garçons, femmes et filles, gouvernements, communautés et militants. Je crois sincèrement que nous avons un objectif commun. Et je crois sincèrement que nous pouvons travailler ensemble d'une manière qui ne réaffirme pas le pouvoir des hommes sur les femmes, qui garde les femmes et les filles au centre, et qui se concentre sur la transformation des inégalités des sexes plutôt que de simplement y ajouter les hommes et les garçons.