"L'honnêteté est la meilleure politique. Si je perds mon honneur, je me perds" William Shakespeare
Certains perçoivent la politique comme un champ où se pratiquent la justice et la vérité et ont payé cher le prix de leur authenticité comme Démosthène, homme d'Etat athénien contraint deux fois à l'exil puis se donnant la mort dans le temple de Poséidon.
D'autres la perçoivent comme un champ où se pratiquent l'imposture, le mensonge et le vol et ont payé cher le prix de leur duplicité en souillant leur nom à jamais et en devenant un contre-modèle historique.
Aussi, le monde politique se présente comme un lieu ambivalent qui ne pardonne ni aux chantres de la franchise et de la transparence, ni aux chantres de la mystification et de l'hypocrisie.
À ce titre, certains prétendants politiques se révèlent être le paradigme de l'opportunisme: En usant d'une communication électorale et d'une image-produit à l'extrême opposé de leur identité et de leurs qualités intrinsèques, en voulant - à tout prix - créer un lien spéculaire avec un électorat spécifique, ils finissent par ressembler à une caricature grotesque de l'homme politique telle que nous la décrivent les médias, la littérature et le cinéma et telle qu'elle est brossée par la mentalité collective, à savoir ce personnage immonde, sans morale et prêt à pactiser avec le "diable" pour arriver ou bien pour maintenir un pseudo pouvoir.
Généralement arrogants et narcissiques, ces candidats n'hésitent pas à exagérer dans l'instrumentalisation du pathos (volet de la rhétorique consistant à persuader l'auditoire par l'émotion) et à éveiller les instincts les plus bas de l'homme pour arriver à leurs fins: Jouer sur les peurs, les frustrations, les rancœurs et les complexes est ainsi l'un des outils communicationnels de ces orateurs politiques.
Loin du populisme grossier et caricatural, d'autres candidats optent pour une communication qui témoigne de leur assurance et de leur aptitude à remplir pleinement les prérogatives d'un président de la république.
Ceux-ci ne sont pas agressifs et ne communiquent pas leur peur de l'échec à l'électorat. Bien au contraire, ils lui montrent qu'ils sont et seront "l'homme de la situation" et qu'ils n'ont pas besoin de diaboliser l'adversaire pour s'assurer une place confortable dans la course électorale.
Honnêtes envers eux même, fidèles à leurs images, à leurs réputations et à leurs histoires respectives, ils le sont également envers l'électeur. Leurs discours sont un plaisir auditif et visuel : nul besoin d'intimider.
Nul besoin d'attirer la racaille de la société pour se faire entendre. Nul besoin de menacer.
Chaleureux, amusants, mais en même temps sérieux, ils incarnent le meilleur de la Tunisie.
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