On m'a posé plusieurs fois cette question, j'ai décidé de tenter d'y répondre.
Le Venezuela manque de tout, les supermarchés et les pharmacies sont vides.
Comment en est-on arrivé là alors que le Venezuela est un important exportateur de pétrole?
Justement, exportateur de pétrole, là est la clé: les prix du pétrole fluctuent et il est important de prévoir au moment où les prix du pétrole sont au plus haut la phase inévitable qui suivra.
Il faut, quand l'argent afflue, mettre une partie des revenus en réserve, investir et diversifier l'économie pour réduire la dépendance future au pétrole. C'est le b.a. ba de la gestion économique d'un pays pétrolier.
Cependant, les dirigeants du Venezuela, au moment où les prix du pétrole dépassaient les 100$, c'est à dire sous la présidence de Hugo Chávez, on fait exactement l'inverse. Ils ont gaspillé l'argent du pétrole en sa totalité. Une partie a été distribuée à la population du Venezuela ce qui a boosté les importations, la consommation et la popularité du grand leader. Une autre partie a servi à financer la dictature cubaine et des partis politiques dans divers pays, de l'Argentine à l'Espagne en passant par l'Équateur ou le Nicaragua.
C'est ce que l'on a appelé la pétrodiplomatie, l'idée était d'arroser de pétrodollars des partis ou des pays étrangers en échange de faveurs diverses (votes à l'ONU, soutiens diplomatiques, etc...). Une autre partie de l'argent du pétrole a permis l'émergence de ce que l'on a appelé la bourgeoisie bolivarienne ou bolibourgeoisie. Les membres et proches du régime, se sont enrichis à des niveaux extrêmes et exhibent yachts, avions privés et villas en Floride.
Donc, pendant cette période formidable où les milliards pleuvaient, les dirigeants chavistas ont non seulement oublié d'investir mais ils ont organisé la ruine du pays. Quand Chávez arrive au pouvoir, le Venezuela produit près de 4 millions de barils par jour, c'est alors le sixième producteur mondial. Aujourd'hui la production est passé sous les 2 millions de barils/j. La faute: le manque de maintenance et d'investissements dans les installations et les puits pétroliers.
Ces incapables ont oublié d'alimenter la poule aux oeufs d'or...
Le Venezuela dispose pourtant, paraît-il, des plus grandes réserves de pétrole au monde, davantage que l'Arabie Saoudite!
Mais plus grave encore, trouvant insuffisants les fonds mirifiques dont ils disposaient, ils ont emprunté à tour de bras, dépensant par avance l'argent du pétrole que le pays pourrait recevoir par le futur. Et toujours pas d'investissements, pas même un barrage, un pont ou une autoroute.
Et un jour, les prix du pétrole ont chuté. Comme prévu.
Et le Venezuela, qui ne se nourrit que grâce aux importations et qui ne produit rien à part le pétrole, s'est retrouvé dans une situation économique catastrophique.
Aujourd'hui, les dollars du pétrole ne suffisent plus à nourrir le pays, mais ils continuent pourtant de couler à flots vers la dictature cubaine et les comptes des dignitaires du régime.
Les vénézuéliens se sont maintenant largement réveillés du mirage chavista et ont voté pour chasser les incapables corrompus qui les gouvernaient.
En 2015, en dépit de la mainmise du chavisme sur les médias, de la répression brutale, de l'emprisonnement et la torture des opposants, ils se sont exprimés clairement et ont voté contre le gouvernement, portant au pouvoir une assemblée où l'opposition est très largement majoritaire.
Depuis, la constitution n'a plus cours. Les décisions de l'assemblée sont ignorées par le pouvoir exécutif. Les élections régionales de 2016 ont été annulées et le processus de destitution présidentielle par référendum prévu par la constitution a été interrompu après avoir collecté des millions de signatures.
Et le 30 juillet, la constitution a été suspendue de facto. Une assemblée constituante désignée dans une mascarade d'élection, anticonstitutionnelle et sans observateurs externes, chassera bientôt l'assemblée législative du parlement et s'installera dans l'hémicycle où sont censés délibérer les députés.
Si la machine chavista continue sa course destructrice, la démocratie vénézuélienne, née en 1957, aura vécu.
Je suis sincèrement désolé pour ceux qui, se disant de gauche, devront supporter la honte et culpabilité d'avoir soutenu et défendu Hugo Chávez, un militaire putschiste, vaguement repeint en rouge...
Le Venezuela manque de tout, les supermarchés et les pharmacies sont vides.
Comment en est-on arrivé là alors que le Venezuela est un important exportateur de pétrole?
Justement, exportateur de pétrole, là est la clé: les prix du pétrole fluctuent et il est important de prévoir au moment où les prix du pétrole sont au plus haut la phase inévitable qui suivra.
Il faut, quand l'argent afflue, mettre une partie des revenus en réserve, investir et diversifier l'économie pour réduire la dépendance future au pétrole. C'est le b.a. ba de la gestion économique d'un pays pétrolier.
Cependant, les dirigeants du Venezuela, au moment où les prix du pétrole dépassaient les 100$, c'est à dire sous la présidence de Hugo Chávez, on fait exactement l'inverse. Ils ont gaspillé l'argent du pétrole en sa totalité. Une partie a été distribuée à la population du Venezuela ce qui a boosté les importations, la consommation et la popularité du grand leader. Une autre partie a servi à financer la dictature cubaine et des partis politiques dans divers pays, de l'Argentine à l'Espagne en passant par l'Équateur ou le Nicaragua.
C'est ce que l'on a appelé la pétrodiplomatie, l'idée était d'arroser de pétrodollars des partis ou des pays étrangers en échange de faveurs diverses (votes à l'ONU, soutiens diplomatiques, etc...). Une autre partie de l'argent du pétrole a permis l'émergence de ce que l'on a appelé la bourgeoisie bolivarienne ou bolibourgeoisie. Les membres et proches du régime, se sont enrichis à des niveaux extrêmes et exhibent yachts, avions privés et villas en Floride.
Donc, pendant cette période formidable où les milliards pleuvaient, les dirigeants chavistas ont non seulement oublié d'investir mais ils ont organisé la ruine du pays. Quand Chávez arrive au pouvoir, le Venezuela produit près de 4 millions de barils par jour, c'est alors le sixième producteur mondial. Aujourd'hui la production est passé sous les 2 millions de barils/j. La faute: le manque de maintenance et d'investissements dans les installations et les puits pétroliers.
Ces incapables ont oublié d'alimenter la poule aux oeufs d'or...
Le Venezuela dispose pourtant, paraît-il, des plus grandes réserves de pétrole au monde, davantage que l'Arabie Saoudite!
Mais plus grave encore, trouvant insuffisants les fonds mirifiques dont ils disposaient, ils ont emprunté à tour de bras, dépensant par avance l'argent du pétrole que le pays pourrait recevoir par le futur. Et toujours pas d'investissements, pas même un barrage, un pont ou une autoroute.
Et un jour, les prix du pétrole ont chuté. Comme prévu.
Et le Venezuela, qui ne se nourrit que grâce aux importations et qui ne produit rien à part le pétrole, s'est retrouvé dans une situation économique catastrophique.
Aujourd'hui, les dollars du pétrole ne suffisent plus à nourrir le pays, mais ils continuent pourtant de couler à flots vers la dictature cubaine et les comptes des dignitaires du régime.
Les vénézuéliens se sont maintenant largement réveillés du mirage chavista et ont voté pour chasser les incapables corrompus qui les gouvernaient.
En 2015, en dépit de la mainmise du chavisme sur les médias, de la répression brutale, de l'emprisonnement et la torture des opposants, ils se sont exprimés clairement et ont voté contre le gouvernement, portant au pouvoir une assemblée où l'opposition est très largement majoritaire.
Depuis, la constitution n'a plus cours. Les décisions de l'assemblée sont ignorées par le pouvoir exécutif. Les élections régionales de 2016 ont été annulées et le processus de destitution présidentielle par référendum prévu par la constitution a été interrompu après avoir collecté des millions de signatures.
Et le 30 juillet, la constitution a été suspendue de facto. Une assemblée constituante désignée dans une mascarade d'élection, anticonstitutionnelle et sans observateurs externes, chassera bientôt l'assemblée législative du parlement et s'installera dans l'hémicycle où sont censés délibérer les députés.
Si la machine chavista continue sa course destructrice, la démocratie vénézuélienne, née en 1957, aura vécu.
Je suis sincèrement désolé pour ceux qui, se disant de gauche, devront supporter la honte et culpabilité d'avoir soutenu et défendu Hugo Chávez, un militaire putschiste, vaguement repeint en rouge...
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