MARIAGE DE RAISON - C'est maintenant un secret de polichinelle, le moyen le plus sûr - et le plus rapide - de décrocher la résidence permanente aux Etats-Unis, et partant la citoyenneté, reste le mariage avec une Américaine. A condition bien entendu de trouver "la bonne heureuse élue".
Des millions de clandestins, ayant pris goût au nouveau monde, sont prêts à tout pour se mettre cette sacrée corde au cou en vue d'avoir droit de cité de ce côté-ci de l'Atlantique! Un sujet que remettent d'une brûlante actualité les promesses xénophobes d'expulsion massive des "illégaux" du candidat républicain Donald Trump.
Najib m'attendait en cet après-midi encore ensoleillé de ce début d'automne sur la terrasse du café Starbucks, place Dupont Circle, au cœur de la capitale américaine. Le quartier par excellence des bars et autres cabarets où les "ladies" en mal de compagnie viennent noyer leurs chagrins. Ses grosses lunettes de soleil, qui lui rongeaient le visage et menaçaient de s'attaquer à la partie frontale de sa calvitie, n'en cachaient pas pour autant un irrésistible désir de se confesser.
Une grosse enveloppe sous le bras, notre ami vient de retirer son dossier d'immigration à cet avocat libano-américain qu'il accuse de tous les maux. Sa procédure de régularisation vient donc d'être suspendue jusqu'à ce que Najib remette éventuellement de l'ordre dans sa vie... post-conjugale. Jessica, son épouse, venait en effet de "le répudier" et il doit attendre de recevoir "sa lettre" de divorce!
Début des plus idylliques
Régularisé à moitié depuis son mariage il y a deux ans, car autorisé seulement à travailler, mais non à librement quitter et retourner sur le territoire américain, il était, comme des millions d'étrangers, en situation irrégulière depuis dix ans!
Najib avait rencontré Jessica voici trois ans dans ce restaurant exotique où il avait trimé depuis son entrée dans la clandestinité, avant de s'en voir confier, même "sans papiers", la gérance en récompense de sa loyauté. La première année de vie commune était des plus idylliques.
Bonne vivante mais au bord de l'alcoolisme, elle avait réussi à convertir le pudique et sobre Najib aux mêmes vices de la bouteille. Au point que même son haut salaire de super-secrétaire de direction, maintenant augmenté de celui inférieur mais tout de même confortable de son manager de mari, ne couvre plus les moyens excessifs de subsistance de ce ménage!
Pour "joindre les deux bouts" et remédier à cette situation qu'elle juge ne pas pouvoir durer, Jessica encourage son mari à réaliser un rêve qui lui tenait particulièrement à cœur. Ouvrir son propre restaurant! Les fonds nécessaires à l'acquisition des murs faisant défaut, le bail pouvait parfaitement faire l'affaire. Et la fête pouvait commencer pour ce couple un peu pressé.
Ivre d'un succès hypothétique du nouveau restaurant, Jessica avait hâte de voir le champagne couler à flot. Mais ne comprenant pas grand-chose aux affaires, et surtout confondant les caisses du restaurant avec ses poches souvent trouées, l'établissement courait tout droit à sa faillite. Sous le regard impuissant du pauvre, et bientôt malheureux, Najib! Car le cash allait manquer pour, de nouveau, avec beaucoup de peine, pouvoir "boucler les fins de mois".
Et le mari chouchouté du début de cette union se transforme en bonne à tout faire pour éviter les sautes d'humeur quasi-quotidiennes d'une épouse désormais schizophrène et esclavagiste. Najib voulait encore croire au miracle, et a tout fait en vain pour sauvegarder ses chances de définitivement sortir de la clandestinité. Il croyait pourtant vraiment au succès de cette union. Mais sa patience ayant des limites, il a fini par craquer.
Commence alors le début de la fin de ce mariage de... déraison! Gifles et scènes de ménage devenant ainsi le pain quotidien d'un enfer qui aurait pu être... un paradis sur terre!
"Tant pis pour la Green Card, mais je retrouve enfin ma liberté!", soupire Najib, qui enlève finalement ses grosses lunettes noires trahissant quand même un apparent regret du confort de la légalité. Morale de l'histoire? Mariage blanc pour carte verte... pas toujours rose.
Des millions de clandestins, ayant pris goût au nouveau monde, sont prêts à tout pour se mettre cette sacrée corde au cou en vue d'avoir droit de cité de ce côté-ci de l'Atlantique! Un sujet que remettent d'une brûlante actualité les promesses xénophobes d'expulsion massive des "illégaux" du candidat républicain Donald Trump.
Najib m'attendait en cet après-midi encore ensoleillé de ce début d'automne sur la terrasse du café Starbucks, place Dupont Circle, au cœur de la capitale américaine. Le quartier par excellence des bars et autres cabarets où les "ladies" en mal de compagnie viennent noyer leurs chagrins. Ses grosses lunettes de soleil, qui lui rongeaient le visage et menaçaient de s'attaquer à la partie frontale de sa calvitie, n'en cachaient pas pour autant un irrésistible désir de se confesser.
Une grosse enveloppe sous le bras, notre ami vient de retirer son dossier d'immigration à cet avocat libano-américain qu'il accuse de tous les maux. Sa procédure de régularisation vient donc d'être suspendue jusqu'à ce que Najib remette éventuellement de l'ordre dans sa vie... post-conjugale. Jessica, son épouse, venait en effet de "le répudier" et il doit attendre de recevoir "sa lettre" de divorce!
Début des plus idylliques
Régularisé à moitié depuis son mariage il y a deux ans, car autorisé seulement à travailler, mais non à librement quitter et retourner sur le territoire américain, il était, comme des millions d'étrangers, en situation irrégulière depuis dix ans!
Najib avait rencontré Jessica voici trois ans dans ce restaurant exotique où il avait trimé depuis son entrée dans la clandestinité, avant de s'en voir confier, même "sans papiers", la gérance en récompense de sa loyauté. La première année de vie commune était des plus idylliques.
Bonne vivante mais au bord de l'alcoolisme, elle avait réussi à convertir le pudique et sobre Najib aux mêmes vices de la bouteille. Au point que même son haut salaire de super-secrétaire de direction, maintenant augmenté de celui inférieur mais tout de même confortable de son manager de mari, ne couvre plus les moyens excessifs de subsistance de ce ménage!
Pour "joindre les deux bouts" et remédier à cette situation qu'elle juge ne pas pouvoir durer, Jessica encourage son mari à réaliser un rêve qui lui tenait particulièrement à cœur. Ouvrir son propre restaurant! Les fonds nécessaires à l'acquisition des murs faisant défaut, le bail pouvait parfaitement faire l'affaire. Et la fête pouvait commencer pour ce couple un peu pressé.
Ivre d'un succès hypothétique du nouveau restaurant, Jessica avait hâte de voir le champagne couler à flot. Mais ne comprenant pas grand-chose aux affaires, et surtout confondant les caisses du restaurant avec ses poches souvent trouées, l'établissement courait tout droit à sa faillite. Sous le regard impuissant du pauvre, et bientôt malheureux, Najib! Car le cash allait manquer pour, de nouveau, avec beaucoup de peine, pouvoir "boucler les fins de mois".
Et le mari chouchouté du début de cette union se transforme en bonne à tout faire pour éviter les sautes d'humeur quasi-quotidiennes d'une épouse désormais schizophrène et esclavagiste. Najib voulait encore croire au miracle, et a tout fait en vain pour sauvegarder ses chances de définitivement sortir de la clandestinité. Il croyait pourtant vraiment au succès de cette union. Mais sa patience ayant des limites, il a fini par craquer.
Commence alors le début de la fin de ce mariage de... déraison! Gifles et scènes de ménage devenant ainsi le pain quotidien d'un enfer qui aurait pu être... un paradis sur terre!
"Tant pis pour la Green Card, mais je retrouve enfin ma liberté!", soupire Najib, qui enlève finalement ses grosses lunettes noires trahissant quand même un apparent regret du confort de la légalité. Morale de l'histoire? Mariage blanc pour carte verte... pas toujours rose.
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