Il était le dernier des mohicans, l'ultime témoin de la ''bande des trois'', celle des ''intimes les plus intimes'' du maître. Compagnon de route d'El Hachemi Guerouabi, Saïd Touati tire sa révérence. Souffrant depuis quelques années, l'ami de cinquante ans du cheikh est décédé, hier soir, à son domicile à Bab El Oued. Il avait 82 ans.
''Tonton Saïd'' était une figure emblématique du paysage algérois. Qu'il s'agisse de la Casbah où il a vu le jour à l'aube des années trente, de Bab El Oued où il s'est installé à l'indépendance ou des autres quartiers de la Cité, il y a laissé son empreinte. Et contribué, avec la sensibilité qui était la sienne, à la narration du récit de la Ville.
![guerouabi]()
Saïd Touati était issu d'une famille nombreuse de la Casbah. A l'image des siens, Saïd a accompli une vie intense partagée entre deux grandes passions : le sport et le châabi. Parti voici une trentaine d'années, son père était une figure de proue des structures footballistiques (Ligue et Fédération).
Sur le front professionnel, ''tonton Saïd'' a dédié sa vie active au secteur des PTT. Théâtre principal du secteur, la Grande Poste a été le témoin de l'essentiel de son vécu de postier. C'est là où, pendant une quarantaine d'années, il sacrifiait à son plan de charge quotidien, à une époque où l'administration des PTT accomplissait - avec plus de hauts que de bas - sa mission de service public.
Avec la disparition de Saïd Touati, c'est un pan entier de la mémoire d'El Hachemi Guerouabi qui s'en va. Enfant de la Casbah, le défunt a grandi dans le vivier naturel du châabi. Il a vécu les temps heureux des mélodies du ''melhoun'' sur les terrasses de la Casbah. Il a vécu les fêtes de Hadj M'rizek, Hadj M'hamed El Anka, Amar El Achaab, Boudjemâa El Ankis, Omar Mekraza, Guerouabi, Amar Ezzahi.
![guerouabi]()
De tous les artistes qui ont nourri l'imaginaire musical d'Alger, c'est, surtout, ''El Harraz'' qui a le plus marqué la vie du défunt. ''Tonton Saïd'' et El Hachemi étaient comme des frères siamois. ''Ils se sont connus au milieu des années cinquante à l'heure de l'irruption de Guerouabi sur le terrain musical'', rappelle Noureddine Youb.
A l'époque, le Belcourtois de naissance et de cœur commençait à fréquenter assidument la Casbah d'Alger, le quartier de la Marine et les cafés emblématiques d'Alger. Une rencontre dans un de ces cafés aura suffi pour sceller - à jamais - une amitié avec des accents de fraternité.
Du milieu des années 1950 à la mort du cheikh en juillet 2006, ''tonton Saïd'' et El Hachemi ont vécu en intimes inséparables. ''Ils étaient attachant l'un à l'autre. Leur vécu commun, leur complicité étaient si singuliers, si frappants que les amis y voyaient l'illustration de l'amitié personnifiée, l'amitié avec un grand A'', témoigne Saadane Hedroug.
Pendant un demi-siècle, les deux hommes se sont fréquentés au quotidien. Saïd Touati a vu le futur cheikh se forger artistiquement et accomplir la carrière réussie qui sera la sienne. Il a assisté au baptême de feu du chanteur en herbe à l'occasion des ''Radio-crochets''. Il a été le témoin de ses auditions à l'Opéra d'Alger à l'épreuve des examens exigeants de Mahieddine Bachtarzi.
Autre dénominateur commun, l'USM Alger a contribué à cimenter l'amitié entre les deux ''complices''. Les matches des ''Rouge et Noir'' ont emmené El Hachemi et Saïd partout en Algérie et donné à leurs déplacements des allures de ''Routes des vacances''.
''Tonton Saïd'' est resté fidèle à El Hachemi et l'artiste le lui rendait bien. Saïd occupait une place privilégiée dans le cœur du cheikh. En atteste un texte qu'il avait écrit d'un trait de main en 1997 durant l'exil parisien. Souffrant du mal du pays, El Hachemi souffrait également de l'éloignement des ''intimes les plus intimes''. Il n'en fallait pas plus pour qu'il chante la ''bande des trois'' chers à son cœur : Saïd Touati, Sid Ahmed Bougaci et Aziouez Afraoucène. Ci-joint le lien de cette chanson qui, à l'heure de la disparition, de ''Tonton Said'' résonne comme une oraison funèbre.
Au retour du cheikh à Alger en 2001, ''tonton Said'' était heureux de retrouver l'Ami. Pendant cinq ans, il se retrouvait avec son compagnon chez Ouahib Sekhri à Bab El Oued. Et se faisait un plaisir de l'accompagner dans les fêtes familiales et les concerts ici et là. Lorsque le maitre a été rattrapé par la maladie, Said Touati se faisait un droit de rester à son chevet à longueur de journée.
C'est, du reste en sa compagnie et de la compagnie d'un groupe d'intimes, que Guerouabi a vécu ses derniers moments. Chagriné par la disparition de son ami le plus intime, ''tonton Saïd'' n'est jamais parvenu à faire son deuil. Ni les matches de foot, ni les compétitions de Tennis dont il raffolait ne lui ont permis d'oublier l'ami de 50 ans. Le voici qui le rejoint à trois mois du 10e anniversaire de sa disparition. Paix à son âme.
''Tonton Saïd'' était une figure emblématique du paysage algérois. Qu'il s'agisse de la Casbah où il a vu le jour à l'aube des années trente, de Bab El Oued où il s'est installé à l'indépendance ou des autres quartiers de la Cité, il y a laissé son empreinte. Et contribué, avec la sensibilité qui était la sienne, à la narration du récit de la Ville.

Saïd Touati était issu d'une famille nombreuse de la Casbah. A l'image des siens, Saïd a accompli une vie intense partagée entre deux grandes passions : le sport et le châabi. Parti voici une trentaine d'années, son père était une figure de proue des structures footballistiques (Ligue et Fédération).
Sur le front professionnel, ''tonton Saïd'' a dédié sa vie active au secteur des PTT. Théâtre principal du secteur, la Grande Poste a été le témoin de l'essentiel de son vécu de postier. C'est là où, pendant une quarantaine d'années, il sacrifiait à son plan de charge quotidien, à une époque où l'administration des PTT accomplissait - avec plus de hauts que de bas - sa mission de service public.
Avec la disparition de Saïd Touati, c'est un pan entier de la mémoire d'El Hachemi Guerouabi qui s'en va. Enfant de la Casbah, le défunt a grandi dans le vivier naturel du châabi. Il a vécu les temps heureux des mélodies du ''melhoun'' sur les terrasses de la Casbah. Il a vécu les fêtes de Hadj M'rizek, Hadj M'hamed El Anka, Amar El Achaab, Boudjemâa El Ankis, Omar Mekraza, Guerouabi, Amar Ezzahi.

De tous les artistes qui ont nourri l'imaginaire musical d'Alger, c'est, surtout, ''El Harraz'' qui a le plus marqué la vie du défunt. ''Tonton Saïd'' et El Hachemi étaient comme des frères siamois. ''Ils se sont connus au milieu des années cinquante à l'heure de l'irruption de Guerouabi sur le terrain musical'', rappelle Noureddine Youb.
A l'époque, le Belcourtois de naissance et de cœur commençait à fréquenter assidument la Casbah d'Alger, le quartier de la Marine et les cafés emblématiques d'Alger. Une rencontre dans un de ces cafés aura suffi pour sceller - à jamais - une amitié avec des accents de fraternité.
Du milieu des années 1950 à la mort du cheikh en juillet 2006, ''tonton Saïd'' et El Hachemi ont vécu en intimes inséparables. ''Ils étaient attachant l'un à l'autre. Leur vécu commun, leur complicité étaient si singuliers, si frappants que les amis y voyaient l'illustration de l'amitié personnifiée, l'amitié avec un grand A'', témoigne Saadane Hedroug.
Pendant un demi-siècle, les deux hommes se sont fréquentés au quotidien. Saïd Touati a vu le futur cheikh se forger artistiquement et accomplir la carrière réussie qui sera la sienne. Il a assisté au baptême de feu du chanteur en herbe à l'occasion des ''Radio-crochets''. Il a été le témoin de ses auditions à l'Opéra d'Alger à l'épreuve des examens exigeants de Mahieddine Bachtarzi.
Autre dénominateur commun, l'USM Alger a contribué à cimenter l'amitié entre les deux ''complices''. Les matches des ''Rouge et Noir'' ont emmené El Hachemi et Saïd partout en Algérie et donné à leurs déplacements des allures de ''Routes des vacances''.
''Tonton Saïd'' est resté fidèle à El Hachemi et l'artiste le lui rendait bien. Saïd occupait une place privilégiée dans le cœur du cheikh. En atteste un texte qu'il avait écrit d'un trait de main en 1997 durant l'exil parisien. Souffrant du mal du pays, El Hachemi souffrait également de l'éloignement des ''intimes les plus intimes''. Il n'en fallait pas plus pour qu'il chante la ''bande des trois'' chers à son cœur : Saïd Touati, Sid Ahmed Bougaci et Aziouez Afraoucène. Ci-joint le lien de cette chanson qui, à l'heure de la disparition, de ''Tonton Said'' résonne comme une oraison funèbre.
Au retour du cheikh à Alger en 2001, ''tonton Said'' était heureux de retrouver l'Ami. Pendant cinq ans, il se retrouvait avec son compagnon chez Ouahib Sekhri à Bab El Oued. Et se faisait un plaisir de l'accompagner dans les fêtes familiales et les concerts ici et là. Lorsque le maitre a été rattrapé par la maladie, Said Touati se faisait un droit de rester à son chevet à longueur de journée.
C'est, du reste en sa compagnie et de la compagnie d'un groupe d'intimes, que Guerouabi a vécu ses derniers moments. Chagriné par la disparition de son ami le plus intime, ''tonton Saïd'' n'est jamais parvenu à faire son deuil. Ni les matches de foot, ni les compétitions de Tennis dont il raffolait ne lui ont permis d'oublier l'ami de 50 ans. Le voici qui le rejoint à trois mois du 10e anniversaire de sa disparition. Paix à son âme.
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