A chaque année ses records de commandes pour les grands avionneurs mondiaux. Et chacun de se féliciter de donner du travail à des dizaines de milliers de salariés. Mais quel impact pour les passagers. et sur la pollution ?
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A350©Airbus-S.ramadier
Cocorico, records battus: Airbus, une fois encore annonce 1.036 commandes nettes et 635 livraisons en 2015, quand de son coté, le rival américain Boeing déploie 768 commandes et 762 livraisons. Ce qui donne à l'avionneur de Seattle un carnet de commandes de 5.795 avions, près de huit à dix ans de production à flux tendu, tout comme pour son rival européen. Pour Boeing, c'est le tout nouveau B787 avec 135 exemplaires livrés - 10 appareils chaque mois !- qui tient le haut du pavé alors que le constructeur de Toulouse entend produire au même rythme son tout nouveau A350 dont seulement 14 ont déjà été livrés, la fabrication ayant démarré plus tardivement. Et ce au moment où Air France célèbre la fin du désormais vintage B747.
En effet, ces avions de la toute dernière génération, B787 comme A 350, sont (un peu) plus d'actualité quant à la lutte contre le réchauffement climatique. Ils consomment moins de kérosène, (3 litres de kérosène au kilomètre par passager contre 5 il y a vingt ans, bientôt 2) ont davantage de matériaux composites, plus d'informatique performante, etc...
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Ciel encombré©DR
L'avion, un gros pollueur
Il n'empêche, c'est un moyen de transport très polluant. Les 21.720 avions de par le monde ont rejeté 705 millions de tonnes de CO2 l'an passé, soit 2 à 3% des émissions de CO2 de la planète, 1,5 fois les émissions de la France en 2015. Si l'aviation était un pays, elle serait le 7eme plus gros pollueur de C02 mondial. En l'an 2000 le transport aérien était responsable de 35 millions de tonnes de CO2 sur les 900 millions de l'Europe alors des quinze, en 2030, il devrait en émettre 100 millions si sa croissance se poursuit au rythme actuel. Et c'est au décollage que les réacteurs tournent à pleine puissance, que l'avion consomme le plus de kérosène et pollue le plus.
Autres sources de pollution, les oxydes d'azote producteurs d'ozone, les vapeurs d'eau, ces trainées de condensation formant des nuages qui participent à l'effet de serre et quelques métaux lourds sans oublier les nuisances sonores.
De plus, le développement de l'aviation mondiale est particulièrement spectaculaire: 9 millions de passagers en 1946, 100 millions en 1959, 1 milliard en 1991, 3,3 milliards en 2014, 7 milliards envisagés en 2030. Cette croissance de 4,5% par an en moyenne, à chaque seconde un avion décolle de par le monde, si elle dope les carnets de commande des avionneurs, sature les aéroports et encombre le ciel. Mais difficile d'éviter de prendre l'avion, très sûr, pour le longues distances...
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B787©Boeing
Pas de COP 21
Conscients de ces problèmes et poussés par un environnement qui se dégrade, les constructeurs cherchent à concevoir des avions "plus verts". Boeing comme Airbus consacrent désormais de 75% de leur budget Recherche et Développement à un avion plus économique et plus écologique. Un exemple: depuis octobre 2014, un appareil Air France assure la liaison Paris - Toulouse avec dans ses réservoirs un mélange contenant 10% de farnesane issu de déchets de cannes à sucre. Autre source de développement durable, une meilleure navigation, puisque 8% du carburant est gaspillé en raison d'un trafic mal géré.
Reste que l'aviation n'est pas soumise au normes de la COP 21 sur les effets de serre depuis le protocole de Kyoto. C'est l'OACI, l'organisation qui régit le transport aérien qui devrait proposer un accord et ce, seulement cette année: taxation, système de compensation, échange de quotas d'émissions, utilisation d'agro-carburants, etc.. Ici, ce sont les professionnels qui règlent les problèmes entre eux...
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Intérieur éco du B787@Boeing
L'attente du passager
En attendant, les passagers sont directement impactés par ces évolutions. Il y a le prix du pétrole, qui en 2016 ne devrait pas remonter fortement: or si les compagnies profitent de la dégringolade tarifaire pour afficher de meilleurs résultats financiers, et aussi de vouloir rallonger certains vols en distance (Singapore Airlines envisage un vol New York-Singapour sans escale), le prix du billet ne semble pas avoir bénéficié de cette situation.
Pétrole bas toujours, les appareils de plus de 500 places deviennent désormais nettement plus rentables pour les compagnies: la classe éco devra doublement se serrer la ceinture, ces avions méritant leur surnom de "bétaillère". Au contraire, les passagers les plus aisés bénéficient de la bienveillance des compagnies, avec des sièges-lits, avec des services plus personnalisés, des salons plus raffinés. Et l'on constate aussi, le développement de la classe Premium au prix intermédiaire entre classes éco et affaires.
Le réchauffement climatique est bien réel: certains vols sonts plus rapides, d'autres plus longs: ainsi, un vol British Airways en B777 a relié récemment New York à Londres en 5h16 au lieu des 6h50 prévus, grâce à un courant atmosphérique particulièrement fort. Mais avec le réchauffement ces courants deviennent plus désordonnés: gare aux turbulence

A350©Airbus-S.ramadier
Cocorico, records battus: Airbus, une fois encore annonce 1.036 commandes nettes et 635 livraisons en 2015, quand de son coté, le rival américain Boeing déploie 768 commandes et 762 livraisons. Ce qui donne à l'avionneur de Seattle un carnet de commandes de 5.795 avions, près de huit à dix ans de production à flux tendu, tout comme pour son rival européen. Pour Boeing, c'est le tout nouveau B787 avec 135 exemplaires livrés - 10 appareils chaque mois !- qui tient le haut du pavé alors que le constructeur de Toulouse entend produire au même rythme son tout nouveau A350 dont seulement 14 ont déjà été livrés, la fabrication ayant démarré plus tardivement. Et ce au moment où Air France célèbre la fin du désormais vintage B747.
En effet, ces avions de la toute dernière génération, B787 comme A 350, sont (un peu) plus d'actualité quant à la lutte contre le réchauffement climatique. Ils consomment moins de kérosène, (3 litres de kérosène au kilomètre par passager contre 5 il y a vingt ans, bientôt 2) ont davantage de matériaux composites, plus d'informatique performante, etc...

Ciel encombré©DR
L'avion, un gros pollueur
Il n'empêche, c'est un moyen de transport très polluant. Les 21.720 avions de par le monde ont rejeté 705 millions de tonnes de CO2 l'an passé, soit 2 à 3% des émissions de CO2 de la planète, 1,5 fois les émissions de la France en 2015. Si l'aviation était un pays, elle serait le 7eme plus gros pollueur de C02 mondial. En l'an 2000 le transport aérien était responsable de 35 millions de tonnes de CO2 sur les 900 millions de l'Europe alors des quinze, en 2030, il devrait en émettre 100 millions si sa croissance se poursuit au rythme actuel. Et c'est au décollage que les réacteurs tournent à pleine puissance, que l'avion consomme le plus de kérosène et pollue le plus.
Autres sources de pollution, les oxydes d'azote producteurs d'ozone, les vapeurs d'eau, ces trainées de condensation formant des nuages qui participent à l'effet de serre et quelques métaux lourds sans oublier les nuisances sonores.
De plus, le développement de l'aviation mondiale est particulièrement spectaculaire: 9 millions de passagers en 1946, 100 millions en 1959, 1 milliard en 1991, 3,3 milliards en 2014, 7 milliards envisagés en 2030. Cette croissance de 4,5% par an en moyenne, à chaque seconde un avion décolle de par le monde, si elle dope les carnets de commande des avionneurs, sature les aéroports et encombre le ciel. Mais difficile d'éviter de prendre l'avion, très sûr, pour le longues distances...

B787©Boeing
Pas de COP 21
Conscients de ces problèmes et poussés par un environnement qui se dégrade, les constructeurs cherchent à concevoir des avions "plus verts". Boeing comme Airbus consacrent désormais de 75% de leur budget Recherche et Développement à un avion plus économique et plus écologique. Un exemple: depuis octobre 2014, un appareil Air France assure la liaison Paris - Toulouse avec dans ses réservoirs un mélange contenant 10% de farnesane issu de déchets de cannes à sucre. Autre source de développement durable, une meilleure navigation, puisque 8% du carburant est gaspillé en raison d'un trafic mal géré.
Reste que l'aviation n'est pas soumise au normes de la COP 21 sur les effets de serre depuis le protocole de Kyoto. C'est l'OACI, l'organisation qui régit le transport aérien qui devrait proposer un accord et ce, seulement cette année: taxation, système de compensation, échange de quotas d'émissions, utilisation d'agro-carburants, etc.. Ici, ce sont les professionnels qui règlent les problèmes entre eux...

Intérieur éco du B787@Boeing
L'attente du passager
En attendant, les passagers sont directement impactés par ces évolutions. Il y a le prix du pétrole, qui en 2016 ne devrait pas remonter fortement: or si les compagnies profitent de la dégringolade tarifaire pour afficher de meilleurs résultats financiers, et aussi de vouloir rallonger certains vols en distance (Singapore Airlines envisage un vol New York-Singapour sans escale), le prix du billet ne semble pas avoir bénéficié de cette situation.
Pétrole bas toujours, les appareils de plus de 500 places deviennent désormais nettement plus rentables pour les compagnies: la classe éco devra doublement se serrer la ceinture, ces avions méritant leur surnom de "bétaillère". Au contraire, les passagers les plus aisés bénéficient de la bienveillance des compagnies, avec des sièges-lits, avec des services plus personnalisés, des salons plus raffinés. Et l'on constate aussi, le développement de la classe Premium au prix intermédiaire entre classes éco et affaires.
Le réchauffement climatique est bien réel: certains vols sonts plus rapides, d'autres plus longs: ainsi, un vol British Airways en B777 a relié récemment New York à Londres en 5h16 au lieu des 6h50 prévus, grâce à un courant atmosphérique particulièrement fort. Mais avec le réchauffement ces courants deviennent plus désordonnés: gare aux turbulence
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