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Faire Podemos et Ciudadanos au Maroc

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POLITIQUE - Les dernières élections législatives en Espagne ont été un véritable séisme politique, marquées par l'émergence de nouveaux partis, l'un issu de la gauche radicale Podemos, dont le chef de file Pablo Iglesias a 37 ans, et l'autre issu du centre droit à l'idéologie libérale, Ciudadanos, dont le leader Albert Rivera a 36 ans.

Il existe une tendance mondiale à laquelle le Maroc ne pourra pas échapper, cette tendance est celle du rajeunissement du personnel politique. En France, les élections régionales avec la montée du Front national témoignent d'une envie profonde des Français de voir se renouveler le paysage politique.

Le député et ex ministre français de l'Agriculture Bruno Le Maire défend le "renouveau" à droite. A gauche, le jeune ministre de l'Economie et des finances semble séduire bien au-delà de sa famille politique. Au Royaume-Uni, pays que l'on qualifie souvent de traditionaliste, les dernières élections législatives ont connu un duel entre deux quadras, Ed Miliband et David Cameron.

Partout, les peuples semblent s'indigner contre une classe politique coupée des réalités socio-économiques, et des partis politiques de plus en plus sclérosés. La politique politicienne, les petits arrangements entre amis, le clientélisme politique rongent les systèmes politiques et provoquent une crise de la gouvernance mondiale.

Au Maroc aussi, les partis politiques ont perdu le peu de crédibilité dont ils disposaient. La "méritocratie" a laissée la place à la "médiocratie", soit la suprématie, au sein des structures partisanes, d'éléments médiocres, incapables d'élever le niveau du débat public et de fédérer autour d'eux une jeunesse marocaine de plus en plus déçue.

Podemos et Ciudadanos font de la politique autrement. Et chez eux, ce n'est pas seulement un slogan politique. Ces deux forces politiques se sont distinguées par une structure organisationnelle horizontale, l'organisation de réunions publiques, en lieu et place des grands meetings politiques, pour privilégier le contact direct et informel avec les citoyens et une force de frappe digitale impressionnante.

Les jeunes et les femmes figurent au centre des instances de prise de décision du parti. Podemos et Ciudadanos proposent tout deux, à leur manière, une rupture totale dans un pays otage depuis plus de trente ans d'un consensus mou autour d'un modèle social-démocrate devenu non seulement inefficace, mais rongé par les scandales de corruption politique.

Chez nous, les Marocains ne veulent plus de la classe politique qui dirige actuellement les partis traditionnels. Mais nos concitoyens sont-ils prêts pour autant à faire confiance à la nouvelle élite politique montante, au sang neuf qui émerge au sein des partis ou de la société civile? Cela reste à prouver, pour le moment aucun Podemos ou Ciudadanos n'a pas émergé au Maroc. Et pour cause, la vie politique marocaine est bien verrouillée, aussi bien sur le plan électoral que médiatique et financier. L'unique alternative sera donc de faire Podemos et Ciudadanos à l'intérieur de nos partis politiques, pour éviter l'émergence de forces du changement à l'extérieur du champ institutionnel marocain.



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