Monsieur le Juge,
On a appris que vous avez annulé le jugement reconnaissant la filiation parentale d'une enfant marocaine. Vous avez mentionné que la filiation parentale ne peut être accordée à un enfant conçu en dehors du mariage. Vous avez privé une enfant de ses droits humains car vous croyez que la reconnaissance de cette filiation va à l'encontre de la Sunna du Prophète.
Notre Prophète a été envoyé par Dieu pour répandre de la miséricorde sur notre monde. Malheureusement, on ne retrouve pas cette miséricorde dans votre décision envers cette enfant.
Notre Prophète nous a rapporté le Livre où Dieu nous dit:
"Appelez-les du nom de leurs pères: c'est plus équitable devant Allah. Mais si vous ne connaissez pas leurs pères, alors considérez-les comme vos frères en religion ou vos alliés. Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos cœurs font délibérément. Allah, cependant, est Pardonneur et Miséricordieux" (Coran, 33 : 5)
Mais on ne trouve pas de cohérence entre ce verset et le passage d'un livre d'Ibn Hazm cité dans votre arrêt.
Pourquoi suivre des textes créés par des hommes au lieu de répondre à cet appel du Coran?
Vous n'êtes pas sans savoir Monsieur le Juge que cette enfant n'est nullement responsable des actes de ses parents. Elle n'est même pas consciente de nos divergentes croyances. Elle a juste eu la malchance d'être née dans un pays où les enfants, conçus comme elle en dehors du mariage, sont stigmatisés à vie. Pourquoi des êtres innocents doivent subir cette ségrégation et endurer cette stigmatisation?
Au Maroc 2017, on peine à croire que les droits basiques d'un enfant dépend de comment il est venu au monde et qu'un enfant né hors mariage est privé de la filiation parentale. A l'exception de Jésus-Christ, un enfant ne peut être conçu sans l'intervention d'un père biologique. Ce père, en tant qu'adulte responsable de ses actes, doit en assumer ses conséquences qui ne sont autres que ses devoirs listés dans l'article 54 du code de la famille.
Actuellement, les mères célibataires marocaines accomplissent seules ces devoirs alors que les pères biologiques sont désengagés légalement de leurs obligations. Comment est-ce possible pour ces mères d'offrir un avenir digne à leurs enfants alors qu'elles sont elles-mêmes vulnérables à l'exclusion sociale en risquant la prison à cause d'une relation sexuelle?
En manque de support psychologique, sociologique et financier, des mères célibataires abandonnent leurs bébés. 5.377 bébés marocains abandonnés ont été annoncés par le ministre de la Justice en 2014 sans aucun amendement des textes de lois pour bannir cette discrimination..
C'est une tragédie humaine Monsieur le Juge.
On a appris que vous avez annulé le jugement reconnaissant la filiation parentale d'une enfant marocaine. Vous avez mentionné que la filiation parentale ne peut être accordée à un enfant conçu en dehors du mariage. Vous avez privé une enfant de ses droits humains car vous croyez que la reconnaissance de cette filiation va à l'encontre de la Sunna du Prophète.
Notre Prophète a été envoyé par Dieu pour répandre de la miséricorde sur notre monde. Malheureusement, on ne retrouve pas cette miséricorde dans votre décision envers cette enfant.
Notre Prophète nous a rapporté le Livre où Dieu nous dit:
"Appelez-les du nom de leurs pères: c'est plus équitable devant Allah. Mais si vous ne connaissez pas leurs pères, alors considérez-les comme vos frères en religion ou vos alliés. Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos cœurs font délibérément. Allah, cependant, est Pardonneur et Miséricordieux" (Coran, 33 : 5)
Mais on ne trouve pas de cohérence entre ce verset et le passage d'un livre d'Ibn Hazm cité dans votre arrêt.
Pourquoi suivre des textes créés par des hommes au lieu de répondre à cet appel du Coran?
Vous n'êtes pas sans savoir Monsieur le Juge que cette enfant n'est nullement responsable des actes de ses parents. Elle n'est même pas consciente de nos divergentes croyances. Elle a juste eu la malchance d'être née dans un pays où les enfants, conçus comme elle en dehors du mariage, sont stigmatisés à vie. Pourquoi des êtres innocents doivent subir cette ségrégation et endurer cette stigmatisation?
Au Maroc 2017, on peine à croire que les droits basiques d'un enfant dépend de comment il est venu au monde et qu'un enfant né hors mariage est privé de la filiation parentale. A l'exception de Jésus-Christ, un enfant ne peut être conçu sans l'intervention d'un père biologique. Ce père, en tant qu'adulte responsable de ses actes, doit en assumer ses conséquences qui ne sont autres que ses devoirs listés dans l'article 54 du code de la famille.
Actuellement, les mères célibataires marocaines accomplissent seules ces devoirs alors que les pères biologiques sont désengagés légalement de leurs obligations. Comment est-ce possible pour ces mères d'offrir un avenir digne à leurs enfants alors qu'elles sont elles-mêmes vulnérables à l'exclusion sociale en risquant la prison à cause d'une relation sexuelle?
En manque de support psychologique, sociologique et financier, des mères célibataires abandonnent leurs bébés. 5.377 bébés marocains abandonnés ont été annoncés par le ministre de la Justice en 2014 sans aucun amendement des textes de lois pour bannir cette discrimination..
C'est une tragédie humaine Monsieur le Juge.
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