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M. Messahel, accuser les institutions marocaines, c'est insulter ceux qui se lèvent pour faire avancer leur pays

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CRISE DIPLOMATIQUE - Des propos criminels ont été tenus vendredi par le chef de la diplomatie algérienne à l'égard de l'Etat marocain. Nonobstant le contexte non officiel de cette déclaration, M. Messahel n'a pas fait son difficile pour cracher son acide gastrique sur l'Egypte, la Tunisie, la Libye et enfin sur son voisin marocain en tenant des propos enfantins sur le potentiel économique de ces pays, en rajoutant une couche sur les activités des banques marocaines en Afrique et sur la Royal Air Maroc.

Un énième épisode dans le feuilleton de la guerre froide que l'Algérie officielle n'est pas près d'oublier. En effet, le régime en place a du mal à admettre que le blocus de Berlin n'est plus d'actualité, que le mur est tombé, que la mission Apollo 11 est dépassée, que l'URSS n'existe plus. Il n'en reste que quelques vagues souvenirs! Malheureusement, l'attitude populiste du régime de l'Est persiste depuis les années 70, cette attitude consistant à décaler le centre de gravité de tous les maux politiques à l'Ouest, attitude de plus en plus ringarde, par sa démarche et par ses initiateurs.

Ces initiateurs font malheureusement la real politique maghrébine d'aujourd'hui, ils nous obligent à mettre le destin du développement de toute une région entre les mains d'un ministre des Affaires étrangères qui, selon Khaled Ziari, un ancien officier de la police algérienne, "a été exclu de la première année du lycée et a suivi un stage de secrétaire administratif au centre de formation administrative d'Alger". Certes, les choses n'allaient pas mieux avec son prédécesseur M. Lamamra, mais l'énarque ne s'est jamais permis de telles âneries sur ses voisins malgré ses positions hostiles envers le Maroc.

La Royal Air Maroc, que M. Messahel fustige dans son intervention, a dégagé 23 millions de dollars de résultat net en 2016 avec quasiment le même nombre d'appareils qu'Air Algérie. Cette dernière est condamnée à vivre avec son déficit structurel lié essentiellement à un effectif pléthorique de 10.000 employés, alors que l'effectif du transporteur marocain est de 3.200 employés.

Quant au secteur bancaire, l'écart est significatif pour dresser un comparatif. En 2017, quatre banques marocaines figurent dans le top 25 des plus grandes banques africaines, Attijariwafa Bank est désormais quatrième plus grande banque d'Afrique, les trois premières étant sud-africaines. Aucune banque algérienne ne figure dans ce classement.

Accuser ces institutions, c'est insulter des hommes et des femmes qui se lèvent tous les matins pour faire avancer leur pays, car ils savent qu'ils sont la richesse la plus importante de ce pays. C'est aussi insulter des cadres qui vivaient à l'étranger et qui ont divisé leurs salaires par 2, 3 voire 4 pour servir leur pays, et ils le font par fierté et par amour. Le patriotisme marocain n'a pas comme seule et unique baromètre le nombre de drapeaux brandis lors d'un match de football.

Les Marocains de 2017 connaissent le passé, assument le présent et se projettent dans le futur. Ils savant parfaitement que le Maroc n'est pas le Danemark, ils savent que nous avons encore du chemin à faire, que la corruption continue à faire des ravages dans plusieurs corps d'Etat, que nous sommes loin d'être un modèle en politique sociale (santé, éducation...). Nous sommes conscients que nous avons tous ces problèmes, mais par honnêteté intellectuelle, notre ministre des Affaires étrangères ne se permettra pas de juger de la politique économique de l'Algérie.

Le peuple marocain est frustré et perdu, il ne sait plus comment réagir face à un peuple algérien qui le respecte fraternellement et un gouvernement militaire qui cherche à lui nuire plus que... Israël. La jeunesse marocaine est frustrée de constater que les Algériens avec lesquels elle aurait pu composer pour un avenir meilleur, se trouvent de l'autre côté de la Méditerranée. Ils sont dans les plus grandes plateformes boursières de Londres et de Paris, dans des laboratoires de recherche les plus réputés des États-Unis, etc. L'Occident reconnait parfaitement le talent de ces jeunes Algériens qui ont fréquenté les écoles les plus prestigieuses. Hélas, ces jeunes n'ont pas la chance de contribuer au développement de leur pays. Quel gâchis!

Eu égard à l'amateurisme dont fait preuve M. Messahel, la réponse du Maroc doit être ferme, elle ne doit pas s'arrêter à une simple convocation de notre ambassadeur pour consultation. Aujourd'hui, la question concernant l'intérêt à avoir des représentations diplomatiques dans les deux pays se pose réellement. Je propose que les frais de nos représentations en Algérie visent désormais le peuple algérien, et rien que le peuple algérien: en finançant par exemple le retour au pays des Algériens du monde, vu le coût exorbitant des billets avec Air Algérie!

Quant à l'ambassade d'Algérie à Rabat, elle est idéalement située sur la belle avenue Mohammed VI. Je propose qu'elle devienne un lieu de rencontres et d'échanges pour tous les artistes du Maghreb! Face au populisme, le pragmatisme vaincra, et comme disait Coluche, "de tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent".

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