URGENCE HUMANITAIRE - Je prends la parole et place de Khaldia, la jeune syrienne de 20 ans, enceinte de huit mois environ et que le destin a mise dans le désert aux portes de la ville de Figuig depuis le 17 avril dernier. Elle a fui la guerre avec 40 autres personnes et traversé plusieurs pays afin d'éprouver notre sens de l'humanité.
Eprouver l'islamité du premier des ministres, chef du gouvernement et médecin psychiatre de formation et éprouver le communisme de celui de la santé, professeur et chef de service des urgences du CHU de Casablanca.
Khaldia n'a cure des querelles politiques entre une certaine élite marocaine et une autre algérienne. Ces subtilités lui échappent, comme cela doit lui échapper de venir aux portes d'un pays dit arabe et musulman et rester à même le sol, sans abri, ni protection et uniquement avec un minimum d'eau et de nourriture, alors qu'elle est enceinte et requiert protection et soutien. Lui échappent également les raisons pour lesquelles elle et ses compagnons d'infortune sont traités avec autant de mépris et d'indifférence.
Le cas de cette jeune femme primipare (premier enfant) m'interpelle comme celui de toutes les femmes marocaines et d'ailleurs qui vivent dans l'enclavement et le dénuement et celles victimes de violence et de guerres auxquelles je me suis intéressé depuis plusieurs années.
Etant médecin gynécologue obstétricien, je sais que cette jeune femme aura besoin d'assistance spécialisée pour son accouchement qui s'annonce, puisqu'elle a des contractions utérines depuis plusieurs jours. Sans cela, le nouveau-né risque d'avoir des complications ou de mourir et elle aussi. Dès lors, l'hélicoptère ne servira plus et le programme de lutte contre la mortalité maternelle prendra un plomb dans l'aile, messieurs les ministres.
Lorsque j'ai travaillé en 2012 au camp Zaatari en Jordanie, j'ai pu constater le travail formidable effectué par l'hôpital militaire marocain pour soigner et soulager les réfugiés syriens, et il continue à le faire à coup de milliers de dollars. Il est honteux qu'on utilise ces mêmes militaires au sein de son propre pays pour empêcher une femme d'accoucher en sécurité, ainsi que d'autres migrants piégés avec elle, dont plusieurs femmes et enfants livrés à eux-mêmes dans ce désert inhospitalier. L'histoire enregistrera pour notre pays ce manque de dignité.
Et si, Messieurs les docteurs ministres, vous ne pouvez vraiment rien réaliser parce que cette petite histoire vous dépasse ou vous laisse tout simplement indifférents, alors je n'aimerais vraiment pas être à votre place, ni moi, ni Khaldia d'ailleurs. Ah, j'allais oublier: Ramadan Moubarak!
Eprouver l'islamité du premier des ministres, chef du gouvernement et médecin psychiatre de formation et éprouver le communisme de celui de la santé, professeur et chef de service des urgences du CHU de Casablanca.
Khaldia n'a cure des querelles politiques entre une certaine élite marocaine et une autre algérienne. Ces subtilités lui échappent, comme cela doit lui échapper de venir aux portes d'un pays dit arabe et musulman et rester à même le sol, sans abri, ni protection et uniquement avec un minimum d'eau et de nourriture, alors qu'elle est enceinte et requiert protection et soutien. Lui échappent également les raisons pour lesquelles elle et ses compagnons d'infortune sont traités avec autant de mépris et d'indifférence.
Le cas de cette jeune femme primipare (premier enfant) m'interpelle comme celui de toutes les femmes marocaines et d'ailleurs qui vivent dans l'enclavement et le dénuement et celles victimes de violence et de guerres auxquelles je me suis intéressé depuis plusieurs années.
Etant médecin gynécologue obstétricien, je sais que cette jeune femme aura besoin d'assistance spécialisée pour son accouchement qui s'annonce, puisqu'elle a des contractions utérines depuis plusieurs jours. Sans cela, le nouveau-né risque d'avoir des complications ou de mourir et elle aussi. Dès lors, l'hélicoptère ne servira plus et le programme de lutte contre la mortalité maternelle prendra un plomb dans l'aile, messieurs les ministres.
Lorsque j'ai travaillé en 2012 au camp Zaatari en Jordanie, j'ai pu constater le travail formidable effectué par l'hôpital militaire marocain pour soigner et soulager les réfugiés syriens, et il continue à le faire à coup de milliers de dollars. Il est honteux qu'on utilise ces mêmes militaires au sein de son propre pays pour empêcher une femme d'accoucher en sécurité, ainsi que d'autres migrants piégés avec elle, dont plusieurs femmes et enfants livrés à eux-mêmes dans ce désert inhospitalier. L'histoire enregistrera pour notre pays ce manque de dignité.
Et si, Messieurs les docteurs ministres, vous ne pouvez vraiment rien réaliser parce que cette petite histoire vous dépasse ou vous laisse tout simplement indifférents, alors je n'aimerais vraiment pas être à votre place, ni moi, ni Khaldia d'ailleurs. Ah, j'allais oublier: Ramadan Moubarak!
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