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Monsieur Macron, voici les trois grands défis de votre quinquennat

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POLITIQUE - Au moment où vous prenez vos fonctions à la tête de notre pays, je tenais tout d'abord à vous adresser tous mes vœux de succès pour la haute mission que notre peuple vous a confiée de servir. L'action publique est, par essence, difficile et exigeante. Elle impose de manier deux temporalités qui peuvent se confondre dans un exercice de style quasi-funambulesque: la première propose de prendre le temps de la réflexion nuancée, qui donne une idée de la complexité du réel. La deuxième impose une obligation rapide de résultats et d'efficacité.

Le moment est donc opportun pour redonner des horizons à nos concitoyens et bâtir la France de demain. Je voudrais vous dire quels sont, à mes yeux, les défis majeurs de notre pays.

Le premier défi, c'est la place de la France dans le monde. L'année 2017 marque un véritable bouleversement de nos horizons stratégiques parce que de nouvelles dynamiques redessinent quotidiennement notre époque. Ce monde qui nous échappe est marqué par un basculement géopolitique et une rupture idéologique majeure. Les équilibres se transforment. La domination occidentale s'achève alors que des conflictualités apparaissent de plus en plus croissantes à l'aube d'une véritable compétition des systèmes. D'un côté, des États autoritaires, populistes. De l'autre, la crise des démocraties libérales en quête de solutions. En parallèle, s'ajoute l'incertitude économique. La mondialisation traverse et reconfigure nos territoires, tout en alimentant de nouvelles disparités. Le diagnostic, chacun le connaît: crise asymétrique, inégalité régionale et sociale, dégâts écologiques... Des plaies béantes qui forment un terreau susceptible d'accroître les risques.

Le deuxième défi, c'est évidemment l'unité et le rassemblement de notre pays. C'est un enjeu immédiat. En effet, la société française vit tantôt dans la nostalgie d'un passé glorieux et tantôt dans l'inquiétude d'une déchéance à venir. Votre devoir est de réparer en profondeur une société abîmée car rien n'est pire que de construire l'avenir sur de l'amertume. Pourquoi? Parce que le passé n'est pas une nostalgie, mais un enseignement. En d'autres termes, ce qui refera nation ne se trouve pas évidemment dans les maladies de notre époque que sont l'esprit de revanche, les réflexes de bouc-émissarisation ou la haine de l'autre, mais plutôt dans la capacité à cultiver ensemble nos valeurs communes: la République, la langue française, la tolérance, la générosité, la laïcité. Naturellement, vos propositions sur le dépassement des logiques partisanes, l'instauration de la parité, sont des appels au réalisme qui sauront, je le crois, face à la crise de représentation, restaurer la force de notre démocratie.

Enfin, il y a le défi de l'emploi. Dans ce combat, la lutte contre le chômage est un des grands chantiers de la république. Elle doit être accompagnée d'une politique de l'égalité qui donne à chacun les moyens de se lancer ou de se relancer correctement dans la vie. Il s'agit de reconnaître l'approche individuelle comme la plus efficiente, avec une priorité à l'éducation et à la création de nouveaux mécanismes d'assurances face au chômage. À cet égard, la vitesse est devenue l'irrésistible bande son de nos vies et internet sa langue maternelle. L'école et la jeunesse doivent rester les cœurs battants de notre république. Pourquoi? Parce qu'il n'existe pas d'obsolescence programmée de l'intelligence. Quant au mérite, disait Jacques Chirac, c'est pouvoir réussir par son travail, sa volonté, quel que soit l'endroit où l'on vit et quelle que soit son origine.

Monsieur le Président, je n'aurais jamais imaginé que le jeune étudiant de 23 ans que j'étais il y a presque cinq ans, vous sollicitant à cette époque pour une demande de stage, vous écrive de nouveau. Tout passe disait Héraclite. Tout va si vite. Aujourd'hui, je forme le vœu qu'à l'issue de votre mandat, la vision d'une société heureuse, réconciliée, solidaire et fière de son appartenance nationale puisse triompher. Il vous faudra apaiser les peurs, transformer les chiffres et dossiers en véritable inspiration collective, proposer de grands objectifs, pour que nous puissions être capables de faire de la France une ambition qui nous ressemble. Monsieur le Président, il ne suffit pas d'être un grand homme, il faut l'être au bon moment disait Georges Pompidou. La France compte sur vous. En Marche.

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