ÉCOLE - Ma conscience ronchonne à travers le vide et mes cris d'alerte velléitaires ne résonnent pas dans les oreilles des bons entendeurs et pourtant, je récidive pour vous rappeler votre devoir moral à l'égard des enfants dénigrés de mon pays où les "sans dents" ont à la naissance des voix étouffées.
Monsieur El Othmani,
Nos écoles publiques ressemblent à des poudrières où s'entassent cinquante élèves par classe, voués presque tous à l'échec scolaire et au décrochage surtout dans le milieu rural. Loin de moi l'idée de dramatiser la situation mais vous n'avez qu'à faire une virée dans nos charmantes campagnes, dès que votre agenda vous le permettra, et vous découvrirez l'horreur que les enseignants, comme moi, vivent au quotidien dans les bourgs.
Au collège de Sidi Abed, dans la région de Doukkala (comme dans la plupart des patelins du Maroc) nous recevons chaque année des centaines d'écoliers littéralement désalphabétisés et inaptes pour acquérir les connaissances liées au programme secondaire collégial imposé par le ministère. Après six ans de cursus primaire où l'apprenant est censé appréhender les rudiments des langues, maths et sciences, un élève sur dix est à peine capable de déchiffrer l'alphabet arabe et français à la fin du cycle primaire et n'arrive donc pas à décrocher son brevet.
Permettez à la citoyenne imbécile que je suis de ne pas saisir le rôle du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique créé le 16 mai 2014 en vue d'améliorer la qualité du système national d'éducation et de formation et d'en assurer sa réforme.
Après trois ans de piétinement, de dilettantisme et de jérémiades, l'instance présidée par Omar Azziman n'a toujours pas réussi à mettre en œuvre sa vision stratégique pour une école nouvelle dont les principaux fondements sont l'équité, l'égalité des chances et la qualité pour tous. Sa feuille de route utopiste et démagogique n'est qu'une triste sornette chantée à hue et à dia pour justifier les sommes d'argent colossales qu'ils ont empochées.
Monsieur le ministre,
De quelle égalité des chances osent-ils encore parler lorsqu'en septembre 2016, le même drame qui dure depuis des années a accablé encore une fois les plus miséreux des provinciaux? Une centaine d'élèves n'a pas pu s'inscrire au collège où j'exerce car aucun internat ou pensionnat n'a été construit pour héberger ces malchanceux, ces déshérités de la mère patrie, âgés d'à peine onze ans, privés de transport scolaire et incapables de faire le trajet de six à quinze kilomètres à pied.
Je m'insurge contre cette mascarade nommée "réforme 2015-2030". Il s'agit un attrape-nigauds pour les élèves marocains d'aujourd'hui qui devraient, selon Azziman, attendre que les poules aient des dents pour que de tels fondements puissent voir le jour et que l'école marocaine se booste.
Je m'insurge contre certains ministres au pouvoir qui raflent les sous du peuple impunément, sans porter assistance à des enfants déscolarisés de force, vu qu'ils ne disposent même pas d'un bus scolaire gratuit dans leur village. Quand l'État, les élus communaux et les partenaires civils négligent leurs responsabilités envers des êtres sans défense et ferment les yeux sur l'abandon scolaire forcé des enfants des pauvres, nous ne pourrons jamais prétendre à la civilisation.
Nous sommes en train de produire plusieurs générations de frustrés, de délinquants et de révoltés vindicatifs et rancuniers pour avoir été éjectés de l'école. Un ressentiment qui ne tarira jamais et se déversera comme une bile puante sur le monde entier.
Je m'insurge contre les méthodes peu orthodoxes et le rafistolage menés par des ministres incompétents (Belmokhtar, entre autres) qui n'ont entrepris aucune démarche efficiente pour réformer l'éducation mais lui ont porté le coup de grâce depuis leur nomination.
Je vous propose donc, monsieur le Chef du gouvernement, au risque d'éveiller vos soupçons sur ma lucidité, d'obliger tous les ministres de votre nouveau gouvernement à scolariser leurs enfants à l'école publique si vous désirez réellement la ressusciter.
Ne dit-on pas qu'une charité bien ordonnée commence par soi-même?
Monsieur El Othmani,
Nos écoles publiques ressemblent à des poudrières où s'entassent cinquante élèves par classe, voués presque tous à l'échec scolaire et au décrochage surtout dans le milieu rural. Loin de moi l'idée de dramatiser la situation mais vous n'avez qu'à faire une virée dans nos charmantes campagnes, dès que votre agenda vous le permettra, et vous découvrirez l'horreur que les enseignants, comme moi, vivent au quotidien dans les bourgs.
Au collège de Sidi Abed, dans la région de Doukkala (comme dans la plupart des patelins du Maroc) nous recevons chaque année des centaines d'écoliers littéralement désalphabétisés et inaptes pour acquérir les connaissances liées au programme secondaire collégial imposé par le ministère. Après six ans de cursus primaire où l'apprenant est censé appréhender les rudiments des langues, maths et sciences, un élève sur dix est à peine capable de déchiffrer l'alphabet arabe et français à la fin du cycle primaire et n'arrive donc pas à décrocher son brevet.
Permettez à la citoyenne imbécile que je suis de ne pas saisir le rôle du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique créé le 16 mai 2014 en vue d'améliorer la qualité du système national d'éducation et de formation et d'en assurer sa réforme.
Après trois ans de piétinement, de dilettantisme et de jérémiades, l'instance présidée par Omar Azziman n'a toujours pas réussi à mettre en œuvre sa vision stratégique pour une école nouvelle dont les principaux fondements sont l'équité, l'égalité des chances et la qualité pour tous. Sa feuille de route utopiste et démagogique n'est qu'une triste sornette chantée à hue et à dia pour justifier les sommes d'argent colossales qu'ils ont empochées.
Monsieur le ministre,
De quelle égalité des chances osent-ils encore parler lorsqu'en septembre 2016, le même drame qui dure depuis des années a accablé encore une fois les plus miséreux des provinciaux? Une centaine d'élèves n'a pas pu s'inscrire au collège où j'exerce car aucun internat ou pensionnat n'a été construit pour héberger ces malchanceux, ces déshérités de la mère patrie, âgés d'à peine onze ans, privés de transport scolaire et incapables de faire le trajet de six à quinze kilomètres à pied.
Je m'insurge contre cette mascarade nommée "réforme 2015-2030". Il s'agit un attrape-nigauds pour les élèves marocains d'aujourd'hui qui devraient, selon Azziman, attendre que les poules aient des dents pour que de tels fondements puissent voir le jour et que l'école marocaine se booste.
Je m'insurge contre certains ministres au pouvoir qui raflent les sous du peuple impunément, sans porter assistance à des enfants déscolarisés de force, vu qu'ils ne disposent même pas d'un bus scolaire gratuit dans leur village. Quand l'État, les élus communaux et les partenaires civils négligent leurs responsabilités envers des êtres sans défense et ferment les yeux sur l'abandon scolaire forcé des enfants des pauvres, nous ne pourrons jamais prétendre à la civilisation.
Nous sommes en train de produire plusieurs générations de frustrés, de délinquants et de révoltés vindicatifs et rancuniers pour avoir été éjectés de l'école. Un ressentiment qui ne tarira jamais et se déversera comme une bile puante sur le monde entier.
Je m'insurge contre les méthodes peu orthodoxes et le rafistolage menés par des ministres incompétents (Belmokhtar, entre autres) qui n'ont entrepris aucune démarche efficiente pour réformer l'éducation mais lui ont porté le coup de grâce depuis leur nomination.
Je vous propose donc, monsieur le Chef du gouvernement, au risque d'éveiller vos soupçons sur ma lucidité, d'obliger tous les ministres de votre nouveau gouvernement à scolariser leurs enfants à l'école publique si vous désirez réellement la ressusciter.
Ne dit-on pas qu'une charité bien ordonnée commence par soi-même?
LIRE AUSSI: 2017 sonne le glas de l'école publique marocaine
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