Dans La musique est un tout, qui paraît chez Fayard, Daniel Barenboïm revient sur ses engagements esthétiques et éthiques avec une profondeur de vue qui n'exclut pas la clarté d'expression. À la tête de son orchestre du West-Eastern Divan, il a prouvé que des musiciens issus de cultures différentes et de peuples en conflit pouvaient s'écouter, s'harmoniser et bâtir ensemble quelque chose de beau et d'utile pour l'humanité. Il revient sur le conflit israélo-palestinien et s'évertue à penser qu'une solution est possible à condition de comprendre que la spécificité historique de la région invite les deux peuples à "accepter que leurs destins sont inextricablement liés".
C'est à ces deux peuples et seulement à eux de construire leur avenir. Aux Palestiniens d'admettre que "la violence n'est pas un remède aux souffrances subies sous les régimes d'occupation ou en exil". Et à eux de reconnaître la réalité de l'existence d'Israël. Aux Israéliens de mettre fin à l'occupation et démanteler les colonies. Mais aussi "d'assumer la responsabilité de tout ce qui s'est passé (...) au cours de ces années".
Daniel Barenboïm plaide pour des frontières sûres qui reproduisent celles d'avant 1967, l'acceptation que la partie orientale de Jérusalem soit la capitale de la Palestine. "Et reconnaître que personne n'a moralement le droit de dénier à un autre peuple le droit de revenir dans sa patrie". Il établit aussi un parallèle audacieux entre l'interdiction de la musique de Wagner - "qui n'est pas l'apanage des nazis" disait le philosophe juif Ernest Bloch qui perdure dans l'État hébreu et ce même lien avec le passé, certes douloureux, "qui empêche de nombreux Israéliens de reconnaître aux Palestiniens une égalité de droits".
Il invite la nouvelle génération à s'écarter des dogmes du passé, à relire Spinoza, à regarder l'avenir en face et de cesser de croire à "la légende nationaliste israélienne" qui prétend que la Palestine était "une terre vide". Tous ceux qui en France s'intéressent à ce conflit préjudiciable à la paix dans le monde devraient lire ce livre. Ceux qui, pour des motifs identitaires, ont un comportement ou tiennent des propos antisémites doivent cesser les violences. Mais ceux qui ne reconnaissent pas les responsabilités d'Israël, reproduisent une vision atlantiste du monde et s'arc-boutent sur des positions militantes sont aussi coupables de l'enlisement du conflit et encouragent, d'une certaine manière, la poursuite des violences ici et dans la région.
Si l'on veut la paix, conclut Daniel Barenboïm, l'essentiel n'est pas d'attendre que l'autre vienne à nous, mais d'aller vers lui. En hébreu, rappelle le pianiste et chef d'orchestre shalom (paix) et shlemut (perfection) ont la même racine. Ce n'est donc pas seulement l'arrêt des hostilités, mais "la réalisation conjointe de la justice et la compréhension mutuelle".
C'est à ces deux peuples et seulement à eux de construire leur avenir. Aux Palestiniens d'admettre que "la violence n'est pas un remède aux souffrances subies sous les régimes d'occupation ou en exil". Et à eux de reconnaître la réalité de l'existence d'Israël. Aux Israéliens de mettre fin à l'occupation et démanteler les colonies. Mais aussi "d'assumer la responsabilité de tout ce qui s'est passé (...) au cours de ces années".
Daniel Barenboïm plaide pour des frontières sûres qui reproduisent celles d'avant 1967, l'acceptation que la partie orientale de Jérusalem soit la capitale de la Palestine. "Et reconnaître que personne n'a moralement le droit de dénier à un autre peuple le droit de revenir dans sa patrie". Il établit aussi un parallèle audacieux entre l'interdiction de la musique de Wagner - "qui n'est pas l'apanage des nazis" disait le philosophe juif Ernest Bloch qui perdure dans l'État hébreu et ce même lien avec le passé, certes douloureux, "qui empêche de nombreux Israéliens de reconnaître aux Palestiniens une égalité de droits".
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Il invite la nouvelle génération à s'écarter des dogmes du passé, à relire Spinoza, à regarder l'avenir en face et de cesser de croire à "la légende nationaliste israélienne" qui prétend que la Palestine était "une terre vide". Tous ceux qui en France s'intéressent à ce conflit préjudiciable à la paix dans le monde devraient lire ce livre. Ceux qui, pour des motifs identitaires, ont un comportement ou tiennent des propos antisémites doivent cesser les violences. Mais ceux qui ne reconnaissent pas les responsabilités d'Israël, reproduisent une vision atlantiste du monde et s'arc-boutent sur des positions militantes sont aussi coupables de l'enlisement du conflit et encouragent, d'une certaine manière, la poursuite des violences ici et dans la région.
Si l'on veut la paix, conclut Daniel Barenboïm, l'essentiel n'est pas d'attendre que l'autre vienne à nous, mais d'aller vers lui. En hébreu, rappelle le pianiste et chef d'orchestre shalom (paix) et shlemut (perfection) ont la même racine. Ce n'est donc pas seulement l'arrêt des hostilités, mais "la réalisation conjointe de la justice et la compréhension mutuelle".