Luton Newspaper
22 2Mill Street, Bedford,
Bedfordshire,
MK40 3HD
Lettre ouverte au Luton on Sunday
La presse est le pilier de la démocratie, dit-on. Comment ne pas être outré après ce qui vient de se passer dans vos locaux? Dans un petit article que vous intitulez A Statement from Luton on Sunday, vous avez mis en branle toute la liberté pour laquelle se sont battues des milliers de personnes des années durant au cours de l'histoire. Après avoir marqué votre fierté d'avoir de bonnes relations "avec l'ensemble des musulmans du quartier et, en règle générale, l'ensemble des communautés", vous avez décidé de retirer la publicité faite par la communauté musulmane ahmadiyya locale afin de respecter "les sensibilités des musulmans".
En raison de l'hypothétique offense qu'a causé la publicité aux des musulmans de Luton (laquelle offense est totalement exagérée et sans fondement), vous avez décidé de retirer l'ensemble de la publicité mise en place par la communauté musulmane ahmadiyya. Pourquoi? Où est passée votre liberté d'expression? Simplement parce que des soi-disant musulmans vous ont demandé de retirer une publicité vous avez succombé à leur demande? Mais quid alors si vous deviez publier un article qui offenserait une autre classe sociale? La presse doit-elle nécessairement aller dans le sens des relations d'intérêt?
Pour vous resituer la question, la communauté musulmane ahmadiyya se revendique comme étant musulmane depuis sa naissance, en 1889 à Qadian en Inde. Elle ne se diffère en rien de la pratique des musulmans. Depuis ses premières émanations, des mouvements visant à "redorer l'islam" - empruntant le nom de Khatm-e-Nabuwaat ou autre - ont tenté de détruire leur identité musulmane. Savez-vous quelle est la pression endurée par les musulmans ahmadis au Pakistan? Ils ne peuvent pas prier, ils ne peuvent pas construire de mosquée, ils sont ouvertement assassinés dans les rues et ils ne peuvent se revendiquer musulmans en raison de ces groupes qui sèment une idéologie orthodoxe et extrême de l'islam et qui les estime en dehors de l'islam. C'est leur liberté de conscience que l'on a totalement supprimée! Avez-vous pu constater la souffrance des musulmans ahmadis en Indonésie ? En Arabie Saoudite ?
Les musulmans ahmadis sont en effet une branche réformiste de l'islam qui croit qu'Ahmad de Qadian est le Messie Promis par les différentes religions, sous différents titres. Pour autant, les musulmans qui se pavanent de leur orthodoxie attendent également la même personne. En réalité, avant d'adopter ce communiqué, vous n'avez absolument pas fait de recherches préalables et vous vous êtes contentés d'écouter benoîtement ce que les "musulmans" vous ont dit.
Si une telle situation survenait au Pakistan, en Indonésie ou en Arabie Saoudite, cela serait "compréhensible", étant donné qu'ils s'inscrivent constamment dans ce genre de dynamiques. Mais venant d'un journal issu d'un pays représentant avec fierté les Droits de l'Homme et la liberté de religion, cela est on ne peut plus intolérable et inacceptable. La presse est là pour favoriser la démocratie et la démocratie ne vise pas à écraser la voix des minorités. Elle vise au contraire à les promouvoir et à leur donner la parole. En adoptant un tel communiqué, c'est la liberté de la presse que vous avez atteinte, c'est la liberté de religion que vous avez violée mais, au-delà de tout, c'est le droit des minorités que vous touchez en plein cœur.
N'oubliez pas que ces soi-disant personnes dont vous avez souhaité ménager les sensibilités ont été à l'origine de la division bien plus que de l'unité. En revanche, les musulmans ahmadis ont toujours été particulièrement actifs dans la cohésion sociale et dans l'unité religieuse au Royaume-Uni ainsi qu'en témoigne la conférence organisée au Guild Hall ou encore les différentes interventions à titre gracieux lors des tempêtes à Londres.
Je suis extrêmement déçu et désemparé par cette attitude qui traduit, et je le répète, une régression de la démocratie et des Droits de l'Homme.
J'espère et je prie que le Luton on Sunday saura prendre conscience du fait que sa décision relève de la pure opportunité et, qu'à la vue des principes clefs de la démocratie, elle saura revenir sur celle-ci.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Mesdames, Messieurs les éditeurs, dans l'expression de mes salutations distinguées et dévouées,
Asif Arif
22 2Mill Street, Bedford,
Bedfordshire,
MK40 3HD
La presse est le pilier de la démocratie, dit-on. Comment ne pas être outré après ce qui vient de se passer dans vos locaux? Dans un petit article que vous intitulez A Statement from Luton on Sunday, vous avez mis en branle toute la liberté pour laquelle se sont battues des milliers de personnes des années durant au cours de l'histoire. Après avoir marqué votre fierté d'avoir de bonnes relations "avec l'ensemble des musulmans du quartier et, en règle générale, l'ensemble des communautés", vous avez décidé de retirer la publicité faite par la communauté musulmane ahmadiyya locale afin de respecter "les sensibilités des musulmans".
This apology by @LutonOnSunday is genuinely astonishing and bigoted. Shame on Muslims who criticised the ad too pic.twitter.com/zHjHThpH3Y
-- Sunny Hundal (@sunny_hundal) 7 Avril 2014
En raison de l'hypothétique offense qu'a causé la publicité aux des musulmans de Luton (laquelle offense est totalement exagérée et sans fondement), vous avez décidé de retirer l'ensemble de la publicité mise en place par la communauté musulmane ahmadiyya. Pourquoi? Où est passée votre liberté d'expression? Simplement parce que des soi-disant musulmans vous ont demandé de retirer une publicité vous avez succombé à leur demande? Mais quid alors si vous deviez publier un article qui offenserait une autre classe sociale? La presse doit-elle nécessairement aller dans le sens des relations d'intérêt?
Pour vous resituer la question, la communauté musulmane ahmadiyya se revendique comme étant musulmane depuis sa naissance, en 1889 à Qadian en Inde. Elle ne se diffère en rien de la pratique des musulmans. Depuis ses premières émanations, des mouvements visant à "redorer l'islam" - empruntant le nom de Khatm-e-Nabuwaat ou autre - ont tenté de détruire leur identité musulmane. Savez-vous quelle est la pression endurée par les musulmans ahmadis au Pakistan? Ils ne peuvent pas prier, ils ne peuvent pas construire de mosquée, ils sont ouvertement assassinés dans les rues et ils ne peuvent se revendiquer musulmans en raison de ces groupes qui sèment une idéologie orthodoxe et extrême de l'islam et qui les estime en dehors de l'islam. C'est leur liberté de conscience que l'on a totalement supprimée! Avez-vous pu constater la souffrance des musulmans ahmadis en Indonésie ? En Arabie Saoudite ?
Les musulmans ahmadis sont en effet une branche réformiste de l'islam qui croit qu'Ahmad de Qadian est le Messie Promis par les différentes religions, sous différents titres. Pour autant, les musulmans qui se pavanent de leur orthodoxie attendent également la même personne. En réalité, avant d'adopter ce communiqué, vous n'avez absolument pas fait de recherches préalables et vous vous êtes contentés d'écouter benoîtement ce que les "musulmans" vous ont dit.
Si une telle situation survenait au Pakistan, en Indonésie ou en Arabie Saoudite, cela serait "compréhensible", étant donné qu'ils s'inscrivent constamment dans ce genre de dynamiques. Mais venant d'un journal issu d'un pays représentant avec fierté les Droits de l'Homme et la liberté de religion, cela est on ne peut plus intolérable et inacceptable. La presse est là pour favoriser la démocratie et la démocratie ne vise pas à écraser la voix des minorités. Elle vise au contraire à les promouvoir et à leur donner la parole. En adoptant un tel communiqué, c'est la liberté de la presse que vous avez atteinte, c'est la liberté de religion que vous avez violée mais, au-delà de tout, c'est le droit des minorités que vous touchez en plein cœur.
N'oubliez pas que ces soi-disant personnes dont vous avez souhaité ménager les sensibilités ont été à l'origine de la division bien plus que de l'unité. En revanche, les musulmans ahmadis ont toujours été particulièrement actifs dans la cohésion sociale et dans l'unité religieuse au Royaume-Uni ainsi qu'en témoigne la conférence organisée au Guild Hall ou encore les différentes interventions à titre gracieux lors des tempêtes à Londres.
Je suis extrêmement déçu et désemparé par cette attitude qui traduit, et je le répète, une régression de la démocratie et des Droits de l'Homme.
J'espère et je prie que le Luton on Sunday saura prendre conscience du fait que sa décision relève de la pure opportunité et, qu'à la vue des principes clefs de la démocratie, elle saura revenir sur celle-ci.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Mesdames, Messieurs les éditeurs, dans l'expression de mes salutations distinguées et dévouées,
Asif Arif