Le monde est dans un piteux état. Malgré une richesse jamais égalée. Malgré l'accession massive, ces vingt dernières années, de populations de nombreux pays au niveau de consommation de la "classe moyenne", la dégradation générale de la qualité de vie est encore plus importante.
L'augmentation de la violence sous toutes ses formes: guerres, violence d'État via violences policières, injustice, arbitraire, non droit, violence économique, pauvreté, précarité, détérioration grave de l'environnement de vie immédiat, violence sociale et psychologique, violence morale, racisme etc...Toutes ces violences rendent la vie, dans une majorité de pays, et pour une partie toujours croissante de la population de plus en plus difficile.
Et les perspectives sont à la pérennisation de cette situation, ce qui est démoralisant. Est-ce un hasard? Est-ce naturel? Est-ce inéluctable?
Le cadre
Ce qui est structurel, à l'échelle du globe c'est:
La trame
Par ailleurs, nous pouvons constater aussi que les États-nations s'éloignent de leur fonction première et protègent de moins en moins une frange de plus en plus importante de leur population ou parfois, la marginalisent sciemment.
Ceci se fait aussi au sein des nations réputées prospères, ce qui est relativement nouveau. Tous, y compris l'Union Européenne, se voulant particulièrement égalitaire, comptent une frange -en augmentation permanente- de leur propre population exposée de façon sourde, croissante et continue à la précarité dans l'accès à ce qui est vital et cité plus haut.
En première lecture la surpopulation mondiale est rendue responsable de cette paupérisation généralisée. Mais en fait. Depuis l'avènement de l'ère industrielle et durant de nombreuses décennies, l'essentiel de la (sur)consommation était concentré chez quelques centaines de millions de personnes dans le monde essentiellement en Amérique du nord et en Europe, plus une élite infiniment minoritaire dans tout les pays.
La pression qu'exerçait ces happy few sur les ressources mondiales, était supportable, même si injuste. L'augmentation de la population mondiale rajoutée à l'entrée croissante dans le "club des (sur)consommateurs" de centaines de millions de nouveaux venus, saluée par les grands médias comme un acquis positif de la mondialisation, pèse de plus en plus négativement sur les ressources renouvelables, et sur l'état général de la planète: biodiversité, pollution tous azimut, réchauffement etc.
Nouveaux consommateurs aspirant naturellement au niveau de consommation des "anciens". Salués par les grands médias lorsqu'il s'agit de louer la mondialisation de la finance et de la production industrielle, mais ces mêmes médias qui dans chaque pays, prennent soin de ne pas aborder les causes profondes, dès qu'il s'agit du revers de la mondialisation... Délocalisation, chômage, financiarisation, ... se concentrant alors sur la diffusion des images qui incriminent "l'autre", étranger lointain, nouveau riche, mœurs débridées, dans des pays ayant des régimes pas très catholiques et sur lequel nous ne pouvons exercer de pouvoir: C'est la consommation effrénée de "l'autre" qui raréfie et met en péril les ressources non renouvelables mondiales, et jette dans la misère des millions de personnes... notre consommation à nous, est justifiée et morale.
C'est la pollution de l'autre qui provoque le réchauffement de la planète, notre pollution à nous est mesurée... Le modèle de consommation et de gestion des ressources n'est JAMAIS remis en question.
L'esbroufe
Si nous changeons d'angle d'observation nous constatons des failles dans cette relation de causalité.
Il est vrai que dans un système d'abondance infinie le comportement de consommation importe peu vu que le renouvellement des ressources est assuré. Pas dans un monde fini.
Si nous nous basons sur les besoins raisonnables réels (très loin du niveau de consommation des pays riches), la plupart des ressources, naturelles renouvelables ou celles créées par l'homme, sont théoriquement suffisantes pour assurer les besoins vitaux de toute la population mondiale et sont parfois même excédentaires ... Par contre, leur emploi, paradoxalement au nom de la bonne gouvernance, en détruit ou en gaspille une partie importante.
L'essentiel du progrès scientifique ou technologique qui pourrait aider à répondre aux besoins des masses (et qui est prétendument orienté vers cela) est employé à l'inverse: cultiver la rareté tout en produisant plus, et moins bien. Que ce soit les progrès dans l'agriculture, la santé, la communication, le transport, la conservation, le stockage, la logistique, la gestion, la prévention nous pouvons observer les mêmes mécanismes de dévoiement.
Pourquoi? Parce que ces ressources sont en premier lieu employées à générer du profit et non pas à servir ce à quoi elles ont été créées, c'est à dire l'alimentation à nourrir, la médecine à guérir, le savoir à élever le niveau de pensée, d'éducation et de civilisation, etc. Pire encore, et ce n'est pas du complotisme. Nous savions que cela allait arriver et que le pire nous attend si nous continuons de la sorte. Le groupe de personnes, peu nombreux, à la tête des principales multinationales industrielles et financières, et à la tête des fonds de pensions, a prospéré dans ce système soutenu à l'absurde et continue à le faire dans une sorte de fuite en avant, sachant que le mur est proche, mais préférant en tirer profit.
Ces personnes doctes, qui font de l'anticipation, des prévisions et du calcul de risques leur fond de commerce, qui connaissent depuis longtemps la conséquence inéluctable des problèmes induits par la raréfaction des principales ressources, anticipent puis accompagnent politiquement et sur le plan sécuritaire la population mondiale dans ce glissement vers de plus en plus de violence sociale et économique en la présentant comme naturelle, inévitable, due aux autres, ennemis extérieurs ou intérieurs etc. Ils y réussissent encore grâce aux médias de masse, le dévoiement de la politique et des politiques, financé par les immenses gains qu'ils génèrent et qui permettent la corruption généralisée.
Ils y parviennent aussi depuis quelques décennies et de façon systématique, via les gouvernements qu'ils financent, en recourant à la gestion de la violence et de la terreur. Car il est impensable, avec le niveau de conscience et les moyens de communication actuels, de maintenir un système aussi déséquilibré et violent sans recourir à des subterfuges.
Installer des croyances économiques et politiques, contrôler l'information, contrôler la conscience des élites (complices consentantes) ou la corrompre au besoin, détourner celle des masses par le jeu, l'émotion et la peur, et la diviser. Pis.. Dans une forme de complicité tacite avec un nombre de pays impérialistes, et sachant que cela adviendrait, ils ont préféré anticiper l'organisation de la répression qui nous pend au nez en formant et entretenant des corps d'intervention anti émeutes, créant et entretenant un climat de terreur potentiel, modifiant les lois pour autoriser les interventions de l'armée sur les sols nationaux contre leur propre populations, les limitation des libertés, l'intrusion dans la vie privée, les écoutes de masse ... et la liste est longue...
Comment cela est il possible? Comment se fait il que la majorité de la population mondiale qui n'est pas dans la survie et qui pourrait en usant de bon sens, mettre le holà, est perdue, dans la brume, et ne sait pas quoi faire et a ce sentiment diffus que c'est immuable. Parce que les principaux outils intellectuels qui permettent de penser une alternative ont été soustraits lentement mais surement, par un long travail de "propagande dogmatique".
Comment? Le premier chapitre de tout manuel de gestion des entreprises affirme simplement, comme une évidence, que l'objet primordial de toute entreprise est le profit. Et voici un premier dogme, celui du profit qui serait LA vertu, installé: Occupez vous à faire du profit et la "main invisible du marché", grâce à la concurrence débridée, régulera tout.
Un second dogme, vendu crescendo depuis les années 80 par tout ce que compte le monde "civilisé" de journalistes crédibles -y compris des spécialistes de la rubrique économique de journaux de gauche depuis 89 - est que le privé est plus efficace que le public.
Le troisième dogme, vendu de la même façon à chaque journal télé, est l'absolue nécessité de la croissance: Vous avez du chômage, c'est que la croissance est faible... De la pauvreté? Un déficit de service public? De l'insécurité? C'est toujours la faiblesse de la croissance, ou le manque de rentabilité des entreprises, la concurrence déloyale de pays méchants etc. qui en est la cause ...
La combinaison de ces trois idées "dogmatiques", sur 30 ans, aggravée par la financiarisation de l'économie, a donné les ravages que nous connaissons, aujourd'hui. Or, il est aberrant de réfléchir de la sorte. Car de fait, et même si nous le taisons, le nions, le maquillons, il existe d'autres impératifs bien plus fondamentaux. La vie, la paix, la prospérité, la justice par exemple, sont plus importants que le gain. Difficile de ne pas se rendre compte qu'il n'est pas possible de continuer de la sorte. De gérer des ressources vitales, comme si elles étaient simplement des marchandises. Et attendre que le marché régule cela d'un coup de baguette magique...
Il est impensable de continuer à soustraire à la gestion commune des secteurs vitaux pour les populations, au prétexte que le public est inapte à le faire, c'est à dire de focaliser sur le profit plus que l'intérêt commun. De penser qu'il est possible de réguler un secteur en continuant éternellement à en augmenter la consommation.
Démonstration. En situation d'abondance et de faible pression démographique nous pouvons imaginer de gérer le service de l'accès à l'eau potable domestique de façon classique: faire payer la consommation parce que, même si l'eau est abondante, son acheminement et son traitement ont un coût, par conséquent, lorsque ce sera le cas, couper l'eau aux "clients" indélicats.
Mais, ce qui nous arrive très rapidement est que s'il s'agit de cités de plusieurs millions de personnes, qu'il n'y a pas de possibilité de se rabattre, en cas de nécessité, sur l'eau gratuite et naturelle, que ce soit une source, un puits, ou une rivière de proximité et vu que toutes les sources sont captées et détournées, il ne sera, rapidement, plus pensable de priver d'eau un citoyen, citadin dans une mégapole, qui ne paye pas correctement ses factures pour quelque raisons que ce soit. Ce n'est pas pensable non seulement pour des raisons humanitaires évidentes, mais aussi pour des raisons de santé publique. Le même raisonnement peut être étendu a l'énergie, l'enseignement, la santé, l'accès à internet, le transport etc., de sorte que petit à petit une idée s'impose... "Il est impératif de sortir du système marchand des pans entiers de l'économie". L'eau, la nourriture, l'air, la santé, l'énergie, le savoir, le transport... ne doivent plus faire l'objet de spéculation, de gains, de profit. Ils doivent être gérés avec parcimonie, dans l'objectif double de juguler la croissance de leur consommation et d'optimiser leur disponibilité.
Ils doivent être gérés collégialement, depuis la production jusqu'à la consommation dans l'intérêt de tous.
En fait... Une importante minorité influente, sachant depuis longtemps que ce qui nous arrive allait nous arriver, a préféré, depuis des décennies, investir dans le maintien contre nature d'un système autodestructeur, et continue à le faire de façon absurde avec des coûts de plus en plus élevés (et des profits de moins en moins importants) plutôt que d'y renoncer.
L'alternative
Un défi pour la gauche serait de faire ce travail titanesque: définir quels secteurs doivent être touchés par ce mouvement de "reprise en main des ressources de survie" et imaginer les mécanismes de transition à mettre en place pour y parvenir à moindre coût, ainsi que mettre en place de toute urgence une politique mondiale de gestion de la démographie.
Et nous pouvons y parvenir en mobilisant les techniques et savoirs faire en modélisation, optimisation, logistique, gestion réseaux, l'anticipation des comportements ... .
Le défi, pour la gauche, est celui de proposer une lecture des nouvelles méthodes d'aliénation des détenteurs du capital, et plus généralement des détenteurs du pouvoir/savoir.
La tâche principale est d'y trouver réponse, et que cette réponse casse durablement l'aliénation, et les mécanismes qui la sous tendent.
L'augmentation de la violence sous toutes ses formes: guerres, violence d'État via violences policières, injustice, arbitraire, non droit, violence économique, pauvreté, précarité, détérioration grave de l'environnement de vie immédiat, violence sociale et psychologique, violence morale, racisme etc...Toutes ces violences rendent la vie, dans une majorité de pays, et pour une partie toujours croissante de la population de plus en plus difficile.
Et les perspectives sont à la pérennisation de cette situation, ce qui est démoralisant. Est-ce un hasard? Est-ce naturel? Est-ce inéluctable?
Le cadre
Ce qui est structurel, à l'échelle du globe c'est:
- L'augmentation de la population, avec l'augmentation des tensions et la montée de la violence pour s'assurer un accès aux ressources nécessaires à la vie ou tout juste à la survie qui l'accompagne, ainsi que la mise en concurrence des ouvriers du monde entier, des PME du monde entier, de pays entiers (parfois sur des segments de marché) ouvertement les uns contre les autres (nous le voyons fréquemment avec les ouvriers d'un pays qui fêtent la fermeture de la filiale de leur société dans un autre pays "concurrent sur le plan des avantages comparatifs", ou inversement, fêtent la relocalisation d'une unité partie quelque temps auparavant). Que ce soit l'accès à l'eau, aux aliments, aux soins, à l'air non pollué, ou même à la paix, au calme, au travail, à la sécurité, à la culture, aux loisirs..., tout, strictement tout, est devenu rare et donc, forcément, objet de tensions.
- Ce que nous observons de structurel, aussi, c'est le développement exponentiel des moyens de communication, la concentration des sources d'information, de la connectivité et ceci de façon unique dans l'histoire de l'humanité. C'est un outil important d'aliénation mais aussi un outil indispensable dans la recherche des solutions. Nous y reviendrons.
- La troisième chose qui est structurelle c'est l'existence de plusieurs organisations transnationales privées qui sont aussi puissantes sinon plus que la majorité des États-nations.
La trame
Par ailleurs, nous pouvons constater aussi que les États-nations s'éloignent de leur fonction première et protègent de moins en moins une frange de plus en plus importante de leur population ou parfois, la marginalisent sciemment.
Ceci se fait aussi au sein des nations réputées prospères, ce qui est relativement nouveau. Tous, y compris l'Union Européenne, se voulant particulièrement égalitaire, comptent une frange -en augmentation permanente- de leur propre population exposée de façon sourde, croissante et continue à la précarité dans l'accès à ce qui est vital et cité plus haut.
En première lecture la surpopulation mondiale est rendue responsable de cette paupérisation généralisée. Mais en fait. Depuis l'avènement de l'ère industrielle et durant de nombreuses décennies, l'essentiel de la (sur)consommation était concentré chez quelques centaines de millions de personnes dans le monde essentiellement en Amérique du nord et en Europe, plus une élite infiniment minoritaire dans tout les pays.
La pression qu'exerçait ces happy few sur les ressources mondiales, était supportable, même si injuste. L'augmentation de la population mondiale rajoutée à l'entrée croissante dans le "club des (sur)consommateurs" de centaines de millions de nouveaux venus, saluée par les grands médias comme un acquis positif de la mondialisation, pèse de plus en plus négativement sur les ressources renouvelables, et sur l'état général de la planète: biodiversité, pollution tous azimut, réchauffement etc.
Nouveaux consommateurs aspirant naturellement au niveau de consommation des "anciens". Salués par les grands médias lorsqu'il s'agit de louer la mondialisation de la finance et de la production industrielle, mais ces mêmes médias qui dans chaque pays, prennent soin de ne pas aborder les causes profondes, dès qu'il s'agit du revers de la mondialisation... Délocalisation, chômage, financiarisation, ... se concentrant alors sur la diffusion des images qui incriminent "l'autre", étranger lointain, nouveau riche, mœurs débridées, dans des pays ayant des régimes pas très catholiques et sur lequel nous ne pouvons exercer de pouvoir: C'est la consommation effrénée de "l'autre" qui raréfie et met en péril les ressources non renouvelables mondiales, et jette dans la misère des millions de personnes... notre consommation à nous, est justifiée et morale.
C'est la pollution de l'autre qui provoque le réchauffement de la planète, notre pollution à nous est mesurée... Le modèle de consommation et de gestion des ressources n'est JAMAIS remis en question.
L'esbroufe
Si nous changeons d'angle d'observation nous constatons des failles dans cette relation de causalité.
Il est vrai que dans un système d'abondance infinie le comportement de consommation importe peu vu que le renouvellement des ressources est assuré. Pas dans un monde fini.
Si nous nous basons sur les besoins raisonnables réels (très loin du niveau de consommation des pays riches), la plupart des ressources, naturelles renouvelables ou celles créées par l'homme, sont théoriquement suffisantes pour assurer les besoins vitaux de toute la population mondiale et sont parfois même excédentaires ... Par contre, leur emploi, paradoxalement au nom de la bonne gouvernance, en détruit ou en gaspille une partie importante.
L'essentiel du progrès scientifique ou technologique qui pourrait aider à répondre aux besoins des masses (et qui est prétendument orienté vers cela) est employé à l'inverse: cultiver la rareté tout en produisant plus, et moins bien. Que ce soit les progrès dans l'agriculture, la santé, la communication, le transport, la conservation, le stockage, la logistique, la gestion, la prévention nous pouvons observer les mêmes mécanismes de dévoiement.
Pourquoi? Parce que ces ressources sont en premier lieu employées à générer du profit et non pas à servir ce à quoi elles ont été créées, c'est à dire l'alimentation à nourrir, la médecine à guérir, le savoir à élever le niveau de pensée, d'éducation et de civilisation, etc. Pire encore, et ce n'est pas du complotisme. Nous savions que cela allait arriver et que le pire nous attend si nous continuons de la sorte. Le groupe de personnes, peu nombreux, à la tête des principales multinationales industrielles et financières, et à la tête des fonds de pensions, a prospéré dans ce système soutenu à l'absurde et continue à le faire dans une sorte de fuite en avant, sachant que le mur est proche, mais préférant en tirer profit.
Ces personnes doctes, qui font de l'anticipation, des prévisions et du calcul de risques leur fond de commerce, qui connaissent depuis longtemps la conséquence inéluctable des problèmes induits par la raréfaction des principales ressources, anticipent puis accompagnent politiquement et sur le plan sécuritaire la population mondiale dans ce glissement vers de plus en plus de violence sociale et économique en la présentant comme naturelle, inévitable, due aux autres, ennemis extérieurs ou intérieurs etc. Ils y réussissent encore grâce aux médias de masse, le dévoiement de la politique et des politiques, financé par les immenses gains qu'ils génèrent et qui permettent la corruption généralisée.
Ils y parviennent aussi depuis quelques décennies et de façon systématique, via les gouvernements qu'ils financent, en recourant à la gestion de la violence et de la terreur. Car il est impensable, avec le niveau de conscience et les moyens de communication actuels, de maintenir un système aussi déséquilibré et violent sans recourir à des subterfuges.
Installer des croyances économiques et politiques, contrôler l'information, contrôler la conscience des élites (complices consentantes) ou la corrompre au besoin, détourner celle des masses par le jeu, l'émotion et la peur, et la diviser. Pis.. Dans une forme de complicité tacite avec un nombre de pays impérialistes, et sachant que cela adviendrait, ils ont préféré anticiper l'organisation de la répression qui nous pend au nez en formant et entretenant des corps d'intervention anti émeutes, créant et entretenant un climat de terreur potentiel, modifiant les lois pour autoriser les interventions de l'armée sur les sols nationaux contre leur propre populations, les limitation des libertés, l'intrusion dans la vie privée, les écoutes de masse ... et la liste est longue...
Comment cela est il possible? Comment se fait il que la majorité de la population mondiale qui n'est pas dans la survie et qui pourrait en usant de bon sens, mettre le holà, est perdue, dans la brume, et ne sait pas quoi faire et a ce sentiment diffus que c'est immuable. Parce que les principaux outils intellectuels qui permettent de penser une alternative ont été soustraits lentement mais surement, par un long travail de "propagande dogmatique".
Comment? Le premier chapitre de tout manuel de gestion des entreprises affirme simplement, comme une évidence, que l'objet primordial de toute entreprise est le profit. Et voici un premier dogme, celui du profit qui serait LA vertu, installé: Occupez vous à faire du profit et la "main invisible du marché", grâce à la concurrence débridée, régulera tout.
Un second dogme, vendu crescendo depuis les années 80 par tout ce que compte le monde "civilisé" de journalistes crédibles -y compris des spécialistes de la rubrique économique de journaux de gauche depuis 89 - est que le privé est plus efficace que le public.
Le troisième dogme, vendu de la même façon à chaque journal télé, est l'absolue nécessité de la croissance: Vous avez du chômage, c'est que la croissance est faible... De la pauvreté? Un déficit de service public? De l'insécurité? C'est toujours la faiblesse de la croissance, ou le manque de rentabilité des entreprises, la concurrence déloyale de pays méchants etc. qui en est la cause ...
La combinaison de ces trois idées "dogmatiques", sur 30 ans, aggravée par la financiarisation de l'économie, a donné les ravages que nous connaissons, aujourd'hui. Or, il est aberrant de réfléchir de la sorte. Car de fait, et même si nous le taisons, le nions, le maquillons, il existe d'autres impératifs bien plus fondamentaux. La vie, la paix, la prospérité, la justice par exemple, sont plus importants que le gain. Difficile de ne pas se rendre compte qu'il n'est pas possible de continuer de la sorte. De gérer des ressources vitales, comme si elles étaient simplement des marchandises. Et attendre que le marché régule cela d'un coup de baguette magique...
Il est impensable de continuer à soustraire à la gestion commune des secteurs vitaux pour les populations, au prétexte que le public est inapte à le faire, c'est à dire de focaliser sur le profit plus que l'intérêt commun. De penser qu'il est possible de réguler un secteur en continuant éternellement à en augmenter la consommation.
Démonstration. En situation d'abondance et de faible pression démographique nous pouvons imaginer de gérer le service de l'accès à l'eau potable domestique de façon classique: faire payer la consommation parce que, même si l'eau est abondante, son acheminement et son traitement ont un coût, par conséquent, lorsque ce sera le cas, couper l'eau aux "clients" indélicats.
Mais, ce qui nous arrive très rapidement est que s'il s'agit de cités de plusieurs millions de personnes, qu'il n'y a pas de possibilité de se rabattre, en cas de nécessité, sur l'eau gratuite et naturelle, que ce soit une source, un puits, ou une rivière de proximité et vu que toutes les sources sont captées et détournées, il ne sera, rapidement, plus pensable de priver d'eau un citoyen, citadin dans une mégapole, qui ne paye pas correctement ses factures pour quelque raisons que ce soit. Ce n'est pas pensable non seulement pour des raisons humanitaires évidentes, mais aussi pour des raisons de santé publique. Le même raisonnement peut être étendu a l'énergie, l'enseignement, la santé, l'accès à internet, le transport etc., de sorte que petit à petit une idée s'impose... "Il est impératif de sortir du système marchand des pans entiers de l'économie". L'eau, la nourriture, l'air, la santé, l'énergie, le savoir, le transport... ne doivent plus faire l'objet de spéculation, de gains, de profit. Ils doivent être gérés avec parcimonie, dans l'objectif double de juguler la croissance de leur consommation et d'optimiser leur disponibilité.
Ils doivent être gérés collégialement, depuis la production jusqu'à la consommation dans l'intérêt de tous.
En fait... Une importante minorité influente, sachant depuis longtemps que ce qui nous arrive allait nous arriver, a préféré, depuis des décennies, investir dans le maintien contre nature d'un système autodestructeur, et continue à le faire de façon absurde avec des coûts de plus en plus élevés (et des profits de moins en moins importants) plutôt que d'y renoncer.
L'alternative
Un défi pour la gauche serait de faire ce travail titanesque: définir quels secteurs doivent être touchés par ce mouvement de "reprise en main des ressources de survie" et imaginer les mécanismes de transition à mettre en place pour y parvenir à moindre coût, ainsi que mettre en place de toute urgence une politique mondiale de gestion de la démographie.
Et nous pouvons y parvenir en mobilisant les techniques et savoirs faire en modélisation, optimisation, logistique, gestion réseaux, l'anticipation des comportements ... .
Le défi, pour la gauche, est celui de proposer une lecture des nouvelles méthodes d'aliénation des détenteurs du capital, et plus généralement des détenteurs du pouvoir/savoir.
La tâche principale est d'y trouver réponse, et que cette réponse casse durablement l'aliénation, et les mécanismes qui la sous tendent.
Retrouvez les articles du HuffPost Tunisie sur notre page Facebook.
-- This feed and its contents are the property of The Huffington Post, and use is subject to our terms. It may be used for personal consumption, but may not be distributed on a website.