Dès la saison estivale et partout en Tunisie, on ne peut passer par une terrasse ou une place publique sans humer les effluves du jasmin. Ces fleurs piquées sur des tiges d'alfa composent le traditionnel machmoum tunisien.
Cette plante est depuis longtemps le symbole de l'amour, de la beauté et de la tentation. D'ailleurs le machmoum s'est imposé tel un objet de séduction que l'on charge d'un message particulier; l'homme marié le portera à son oreille droite alors que le célibataire le portera à son oreille gauche. En offrant ce bouquet à une femme et si elle le porte sur elle son désir d'être séduite par son courtisan est affirmé.
Le jasmin blanc ainsi que le jasmin d'Arabie (jasmin sambac ou appelé "fell" en dialecte tunisien) forment les deux principales fleurs qui ornent les machmoum (hormis les fleurs d'oranger qui peuvent composer le machmoum à la saison hivernale où les jasmins ne fleurissent pas).
Importé d'Asie par les arabes aux premiers siècles de la conquête de l'ifriqiya (l'actuelle Tunisie), le jasmin s'est imposé comme une fleur représentant la beauté et la pureté en Tunisie, d'ailleurs le mot "Yâsamin" veut dire fleur blanche en perse.
Le travail de la fabrication des machmoums s'avère des plus fastidieux. Les fleurs de jasmin cueillis au petit matin, quand elles sont encore fermées, sont piquées sur des tiges d'alfa et rassemblées par un fil pour former un bouquet, nous rappelant la joaillerie. Un travail épuisant et laborieux comparé à la vie de la fleur si courte, ne dépassant pas la journée.
Mais d'où vient cette tradition? C'est lors d'un passage par la ville de Malaga en Espagne qu'une curiosité attira mon regard. Une tige piquée de fleurs de jasmin qui ressemble, à s'y méprendre, au machmoum de Tunisie.
C'est le Biznaga en espagnol. Ce mot, selon les historiens voudrait dire "don de Dieu" en arabe. Nul doute que cet ornement a été inventé par les andalous lorsque les arabes importèrent le jasmin dans la péninsule ibérique lors de la Conquista.
Le travail semble aussi laborieux que celui de la confection du machmoum. Les fleurs de jasmin sont piquées sur une tige de chanvre sauvage ("khella") préalablement séchée au printemps, formant une sorte de boule. Les vendeurs plantent les biznagas sur une "penca" (ce sont les feuilles du figuier de barbarie, le nopal) pour en transporter le plus grand nombre.
Ces vendeurs sont appelés biznagueros. Ils sont reconnaissables grâce à leurs costumes traditionnels composés d'un pantalon noir, d'une chemise blanche et d'une ceinture rouge. Le biznaga est un symbole de la capitale de la Costa Del Sol. A titre d'exemple le biznaga de Oro est le prix principal du festival du film espagnol à Malaga.
C'est ainsi que notre histoire et nos traditions se confondent encore une fois avec celle des andalous nous rappelant le riche passé qu'ont vécu nos peuples.
Cette plante est depuis longtemps le symbole de l'amour, de la beauté et de la tentation. D'ailleurs le machmoum s'est imposé tel un objet de séduction que l'on charge d'un message particulier; l'homme marié le portera à son oreille droite alors que le célibataire le portera à son oreille gauche. En offrant ce bouquet à une femme et si elle le porte sur elle son désir d'être séduite par son courtisan est affirmé.
Le jasmin blanc ainsi que le jasmin d'Arabie (jasmin sambac ou appelé "fell" en dialecte tunisien) forment les deux principales fleurs qui ornent les machmoum (hormis les fleurs d'oranger qui peuvent composer le machmoum à la saison hivernale où les jasmins ne fleurissent pas).
Importé d'Asie par les arabes aux premiers siècles de la conquête de l'ifriqiya (l'actuelle Tunisie), le jasmin s'est imposé comme une fleur représentant la beauté et la pureté en Tunisie, d'ailleurs le mot "Yâsamin" veut dire fleur blanche en perse.
Le travail de la fabrication des machmoums s'avère des plus fastidieux. Les fleurs de jasmin cueillis au petit matin, quand elles sont encore fermées, sont piquées sur des tiges d'alfa et rassemblées par un fil pour former un bouquet, nous rappelant la joaillerie. Un travail épuisant et laborieux comparé à la vie de la fleur si courte, ne dépassant pas la journée.
Mais d'où vient cette tradition? C'est lors d'un passage par la ville de Malaga en Espagne qu'une curiosité attira mon regard. Une tige piquée de fleurs de jasmin qui ressemble, à s'y méprendre, au machmoum de Tunisie.
C'est le Biznaga en espagnol. Ce mot, selon les historiens voudrait dire "don de Dieu" en arabe. Nul doute que cet ornement a été inventé par les andalous lorsque les arabes importèrent le jasmin dans la péninsule ibérique lors de la Conquista.
Le travail semble aussi laborieux que celui de la confection du machmoum. Les fleurs de jasmin sont piquées sur une tige de chanvre sauvage ("khella") préalablement séchée au printemps, formant une sorte de boule. Les vendeurs plantent les biznagas sur une "penca" (ce sont les feuilles du figuier de barbarie, le nopal) pour en transporter le plus grand nombre.
Ces vendeurs sont appelés biznagueros. Ils sont reconnaissables grâce à leurs costumes traditionnels composés d'un pantalon noir, d'une chemise blanche et d'une ceinture rouge. Le biznaga est un symbole de la capitale de la Costa Del Sol. A titre d'exemple le biznaga de Oro est le prix principal du festival du film espagnol à Malaga.
C'est ainsi que notre histoire et nos traditions se confondent encore une fois avec celle des andalous nous rappelant le riche passé qu'ont vécu nos peuples.
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