ENVIRONNEMENT - La spécificité des activités culturelles marocaines, liée à la consommation énergétique, sera-t-elle la grande oubliée de la COP22?
En plein pays Doukala, le moussem de Moulay Abdellah, au sud d'El Jadida, c'est 500.000 pèlerins et visiteurs qui se pressent chaque année dans la fournaise du mois d'août. Les voitures, bus et autres véhicules font tourner la climatisation et consomment de l'essence à outrance. Les cuisines charrient des mets à n'en plus finir et les fourneaux tournent jour et nuit. L'éclairage, telles les lumières d'un château (ksar) de Blanche Neige, illumine sans fin toutes les nuits du moussem. La sonorisation des prestations des troupes et autres cheikhates (chanteuses) qui affluent vers les lieux de représentation en hommage au Saint Soufi, consomme de l'électricité en continu...
On a le sentiment qu'après le ratage français de la COP21 concernant les bonnes pratiques en matière de réduction de la consommation énergétique, le Maroc suit la même tendance. La COP est un concept qui profite plutôt aux hôtes, à l'ONU, qu'aux pays d'accueil.
Les COP se suivent et se ressemblent. Les questions d'environnement, de société et d'industrie, prennent souvent une grande place dans les débats et négociations mais on oublie les usages et traditions culturelles, sur des territoires précis, abritant des activités qui sont parmi les premières consommatrices d'énergie et, de fait, productrices de gaz à effet de serre (GES). Et quel autre pays au monde peut-il avoir des manifestations culturelles quotidiennes et aussi fastueuses?
Dans un pays où des lieux symboliques, comme la place Jemaâ El Fna à Marrakech, restent ouverts toute la nuit, sans interruption, et où l'on peut acheter une machine à laver à 1 heure du matin, la question de l'économie d'énergie devrait être la priorité des priorités.
Certifier les lieux d'accueil de la COP22 comme "évènement durable" et publier des manuels techniques marocains sur l'efficacité énergétique dans le bâtiment sont, certes, une bonne voie pour une prise de conscience de l'avenir énergétique d'un pays. Mais cela ne suffit pas pour que le Maroc devienne un hub entre l'Europe et l'Afrique subsaharienne, au sujet des bonnes pratiques adaptées aux usages de l'énergie, dans les pays du sous-continent africain.
Le souvenir de l'électrification de l'industrie du phosphate
Le Maroc a eu, très tôt, une prise de conscience sur l'économie en matière énergétique puisqu'il avait, à l'époque du protectorat, choisi la production hydraulique de l'électricité plutôt que thermique, par volonté d'économie, en matière d'achat de combustible. Sans oublier que l'hydraulique s'intègre dans la politique d'irrigation en milieu rural.
Ainsi, la production électrique au Maroc est née d'un besoin de l'industrie du phosphate à Khouribga, puis de celui, 100 kilomètres plus loin, de faire entrer Casablanca, le poumon économique du pays, dans l'ère moderne. Déjà à cette époque, cette politique a fait du Maroc une exception internationale. Un siècle plus tard, ce pragmatisme marocain de la politique énergétique va-t-il perdurer, au moment où la révolution numérique bouleverse la production, le transport et la consommation énergétique?
Certes, il est de bon ton de parler d'une conscience marocaine des villes intelligentes, de l'installation de centrales solaires et d'éoliennes, mais créer de bonnes pratiques exportables, en matière d'efficacité énergétique, c'est un autre débat. Entre Erfoud et El Jadida, on estime entre 600 et 700 moussem dans le royaume chérifien. Mesurer la consommation énergétique de ces événements, voilà qui occupera à bon escient bien des étudiants d'universités et écoles d'ingénieurs du Royaume...
En plein pays Doukala, le moussem de Moulay Abdellah, au sud d'El Jadida, c'est 500.000 pèlerins et visiteurs qui se pressent chaque année dans la fournaise du mois d'août. Les voitures, bus et autres véhicules font tourner la climatisation et consomment de l'essence à outrance. Les cuisines charrient des mets à n'en plus finir et les fourneaux tournent jour et nuit. L'éclairage, telles les lumières d'un château (ksar) de Blanche Neige, illumine sans fin toutes les nuits du moussem. La sonorisation des prestations des troupes et autres cheikhates (chanteuses) qui affluent vers les lieux de représentation en hommage au Saint Soufi, consomme de l'électricité en continu...
On a le sentiment qu'après le ratage français de la COP21 concernant les bonnes pratiques en matière de réduction de la consommation énergétique, le Maroc suit la même tendance. La COP est un concept qui profite plutôt aux hôtes, à l'ONU, qu'aux pays d'accueil.
Les COP se suivent et se ressemblent. Les questions d'environnement, de société et d'industrie, prennent souvent une grande place dans les débats et négociations mais on oublie les usages et traditions culturelles, sur des territoires précis, abritant des activités qui sont parmi les premières consommatrices d'énergie et, de fait, productrices de gaz à effet de serre (GES). Et quel autre pays au monde peut-il avoir des manifestations culturelles quotidiennes et aussi fastueuses?
Dans un pays où des lieux symboliques, comme la place Jemaâ El Fna à Marrakech, restent ouverts toute la nuit, sans interruption, et où l'on peut acheter une machine à laver à 1 heure du matin, la question de l'économie d'énergie devrait être la priorité des priorités.
Certifier les lieux d'accueil de la COP22 comme "évènement durable" et publier des manuels techniques marocains sur l'efficacité énergétique dans le bâtiment sont, certes, une bonne voie pour une prise de conscience de l'avenir énergétique d'un pays. Mais cela ne suffit pas pour que le Maroc devienne un hub entre l'Europe et l'Afrique subsaharienne, au sujet des bonnes pratiques adaptées aux usages de l'énergie, dans les pays du sous-continent africain.
Le souvenir de l'électrification de l'industrie du phosphate
Le Maroc a eu, très tôt, une prise de conscience sur l'économie en matière énergétique puisqu'il avait, à l'époque du protectorat, choisi la production hydraulique de l'électricité plutôt que thermique, par volonté d'économie, en matière d'achat de combustible. Sans oublier que l'hydraulique s'intègre dans la politique d'irrigation en milieu rural.
Ainsi, la production électrique au Maroc est née d'un besoin de l'industrie du phosphate à Khouribga, puis de celui, 100 kilomètres plus loin, de faire entrer Casablanca, le poumon économique du pays, dans l'ère moderne. Déjà à cette époque, cette politique a fait du Maroc une exception internationale. Un siècle plus tard, ce pragmatisme marocain de la politique énergétique va-t-il perdurer, au moment où la révolution numérique bouleverse la production, le transport et la consommation énergétique?
Certes, il est de bon ton de parler d'une conscience marocaine des villes intelligentes, de l'installation de centrales solaires et d'éoliennes, mais créer de bonnes pratiques exportables, en matière d'efficacité énergétique, c'est un autre débat. Entre Erfoud et El Jadida, on estime entre 600 et 700 moussem dans le royaume chérifien. Mesurer la consommation énergétique de ces événements, voilà qui occupera à bon escient bien des étudiants d'universités et écoles d'ingénieurs du Royaume...
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