Le 14 Janvier 2011, la dictature Ben Ali tombe en Tunisie et soudain le paysage politique s'ouvre.
On peut voter. On peut décider des dirigeants politiques pour la première fois depuis des décennies.
Les partis politiques se créent et avec eux un mouvement citoyen exigeant une meilleure gouvernance et une plus grande transparence des instances politiques comme les initiatives OpenGov ou Al Bawsala de l'activiste Amira Yahyaoui.
La blogosphère explose et de jeunes femmes font progressivement entendre leur voix telles que Lina Ben Mhenni de Tunisian Girl ou Hendoudfree.
La parité est instituée en politique et les partis sont censés présenter autant d'hommes que de femmes sur leurs listes.
Le 26 janvier 2014, la Tunisie est le premier pays du monde arabe à adopter une constitution qui reconnaisse l'égalité hommes-femmes!
Et aujourd'hui, selon un récent rapport publié par Freedom House, la Tunisie reste, comme en 2015, le seul pays du monde arabe à être considéré comme "libre", selon l'ONG américaine Freedom House.
Mais, dans la réalité, la représentation des femmes dans la sphère politique reste encore minime.
Dans cette vidéo, quelques chiffres clés le démontrent:
- seulement 7% des décideurs politiques sont des femmes
- seulement 3 des 27 ministres
- et 41,9% des femmes diplômées d'université sont au chômage
L'association Aswat Nissa se lance alors dans différentes campagnes de sensibilisation. C'est à ce moment-là me raconte Sarrah Ben Said, leur directrice exécutive dans leur nouveau bureau du quartier Lafayette de Tunis, qu'ils réalisent leur propre théorie du changement:
Alors Aswat Nisaa lance l'académie politique des femmes, un programme de formation destiné aux femmes politiques ou aspirantes politiques tunisiennes, quel que soit leur parti.
Son objectif: Rajeunir et féminiser le paysage politique et féministe, mais aussi, faire en sorte que dans chaque parti, les thèmes qui préoccupent les femmes soient pris en compte.
Ce constat contraste avec l'image d'avant-garde du pays en termes de droit des femmes...
Dès le début du XXe siècle, Tahar Haddad a activement milité pour l'émancipation de la femme tunisienne et l'abolition de la polygamie dans le monde arabo-musulman.
En 1967, le président Bourguiba met en place un Code du Statut Personnel exceptionnel pour l'époque qui vise à instaurer l'égalité entre hommes et femmes, abolir la polygamie et n'autorise le mariage que sous consentement mutuel des époux.
Aujourd'hui, la Tunisie est le seul pays du monde arabe à fournir l'avortement à la demande.
Mais malgré cette situation exceptionnelle de féminisme d'état, certains prétendent qu'il ne s'agit que d'un écran de fumée occultant une réalité et des mentalités encore profondément traditionnelles.
Le premier avril sort ainsi le film Le Challat de Tunis, l'histoire d'un "balafreur" à moto qui coupait au rasoir les fesses des femmes selon lui trop court vêtues...
De nombreuses associations dénoncent la violence conjugale qui est encore subie par une Tunisienne sur deux et le tabou dont sont victimes les mères célibataires.
L'AFTURD (Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche sur le Développement) et l'ATFD (Association Tunisienne des Femmes Démocrates) travaillent sans relâche sur la recherche, le plaidoyer et le lobbying politique.
L'association Beity est également très active et propose un hébergement provisoire pour les femmes victimes de violence. ENDA propose depuis 20 ans des microcrédits aux femmes tunisiennes afin de monter leur propre activité.
Ces associations craignent aujourd'hui un recul sur les acquis des dernières décennies, notamment avec le retour au pouvoir du parti islamiste Ennahda.
Ainsi, le 4 janvier 2016, l'Etat décide de suspendre les activités de l'association Shams, première association légalisée qui revendique ouvertement la dépénalisation de l'article 230 du Code pénal, criminalisant l'homosexualité.
La bonne nouvelle: Le 23 février, l'association gagne son procès contre l'Etat et est autorisée à poursuivre ses activités...
Mais la route reste longue pour les féministes en Tunisie, comme partout ailleurs...
Espérons que les élections municipales de Novembre 2016 sauront changer la donne et qu'Aswat Nisaa saura faire entendre la voix des citoyennes du pays!
On peut voter. On peut décider des dirigeants politiques pour la première fois depuis des décennies.
Les partis politiques se créent et avec eux un mouvement citoyen exigeant une meilleure gouvernance et une plus grande transparence des instances politiques comme les initiatives OpenGov ou Al Bawsala de l'activiste Amira Yahyaoui.
Association Aswat Nissa
La blogosphère explose et de jeunes femmes font progressivement entendre leur voix telles que Lina Ben Mhenni de Tunisian Girl ou Hendoudfree.
La parité est instituée en politique et les partis sont censés présenter autant d'hommes que de femmes sur leurs listes.
Le 26 janvier 2014, la Tunisie est le premier pays du monde arabe à adopter une constitution qui reconnaisse l'égalité hommes-femmes!
Et aujourd'hui, selon un récent rapport publié par Freedom House, la Tunisie reste, comme en 2015, le seul pays du monde arabe à être considéré comme "libre", selon l'ONG américaine Freedom House.
Mais, dans la réalité, la représentation des femmes dans la sphère politique reste encore minime.
Association Aswat Nissa
Dans cette vidéo, quelques chiffres clés le démontrent:
- seulement 7% des décideurs politiques sont des femmes
- seulement 3 des 27 ministres
- et 41,9% des femmes diplômées d'université sont au chômage
L'association Aswat Nissa se lance alors dans différentes campagnes de sensibilisation. C'est à ce moment-là me raconte Sarrah Ben Said, leur directrice exécutive dans leur nouveau bureau du quartier Lafayette de Tunis, qu'ils réalisent leur propre théorie du changement:
Si l'on ne féminise pas le champ politique en profondeur, la situation ne changera pas.
Photo: Aurélie Salvaire
Alors Aswat Nisaa lance l'académie politique des femmes, un programme de formation destiné aux femmes politiques ou aspirantes politiques tunisiennes, quel que soit leur parti.
Son objectif: Rajeunir et féminiser le paysage politique et féministe, mais aussi, faire en sorte que dans chaque parti, les thèmes qui préoccupent les femmes soient pris en compte.
Association Aswat Nissa
Ce constat contraste avec l'image d'avant-garde du pays en termes de droit des femmes...
Dès le début du XXe siècle, Tahar Haddad a activement milité pour l'émancipation de la femme tunisienne et l'abolition de la polygamie dans le monde arabo-musulman.
En 1967, le président Bourguiba met en place un Code du Statut Personnel exceptionnel pour l'époque qui vise à instaurer l'égalité entre hommes et femmes, abolir la polygamie et n'autorise le mariage que sous consentement mutuel des époux.
Aujourd'hui, la Tunisie est le seul pays du monde arabe à fournir l'avortement à la demande.
Mais malgré cette situation exceptionnelle de féminisme d'état, certains prétendent qu'il ne s'agit que d'un écran de fumée occultant une réalité et des mentalités encore profondément traditionnelles.
Le premier avril sort ainsi le film Le Challat de Tunis, l'histoire d'un "balafreur" à moto qui coupait au rasoir les fesses des femmes selon lui trop court vêtues...
De nombreuses associations dénoncent la violence conjugale qui est encore subie par une Tunisienne sur deux et le tabou dont sont victimes les mères célibataires.
Association Aswat Nissa
L'AFTURD (Association des Femmes Tunisiennes pour la Recherche sur le Développement) et l'ATFD (Association Tunisienne des Femmes Démocrates) travaillent sans relâche sur la recherche, le plaidoyer et le lobbying politique.
L'association Beity est également très active et propose un hébergement provisoire pour les femmes victimes de violence. ENDA propose depuis 20 ans des microcrédits aux femmes tunisiennes afin de monter leur propre activité.
Ces associations craignent aujourd'hui un recul sur les acquis des dernières décennies, notamment avec le retour au pouvoir du parti islamiste Ennahda.
Association Aswat Nissa
Ainsi, le 4 janvier 2016, l'Etat décide de suspendre les activités de l'association Shams, première association légalisée qui revendique ouvertement la dépénalisation de l'article 230 du Code pénal, criminalisant l'homosexualité.
La bonne nouvelle: Le 23 février, l'association gagne son procès contre l'Etat et est autorisée à poursuivre ses activités...
Mais la route reste longue pour les féministes en Tunisie, comme partout ailleurs...
Espérons que les élections municipales de Novembre 2016 sauront changer la donne et qu'Aswat Nisaa saura faire entendre la voix des citoyennes du pays!
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