SOLIDARITÉ - A l'impossible, nul n'est tenu. Cette phrase lourde de sens, est pleine de légèreté dans ma tête et résonne de plus en gaiement. Lorsque nous avions foulé pour la première fois le sol de nos montagnes marocaines dans le village d'Anfgou il y a 3 ans, et pris conscience de l'extrême misère de nos concitoyens, il m'est rapidement apparu évident que cela allait être une lourde tâche. Ceux qui souhaitaient s'impliquer sincèrement et efficacement pour nos enfants des montagnes avaient tellement de priorités à gérer que nous ne savions par où commencer.
Penser local pour agir global
Le conseil le plus utile qui m'avait été alors prodigué par un expert consultant, était de ne pas nous éparpiller en essayant d'éteindre plusieurs incendies en même temps, mais de concentrer nos efforts sur une petite zone, aussi symbolique soit-elle, pour avoir de l'impact.
Un conseil avisé que je me suis empressé d'appliquer. Nous étions 6 personnes animées par la même volonté humaniste, à créer El Baraka Angels. Sous la direction d'une femme particulièrement énergique et efficace, nous avons décidé de travailler dans la région de Fès-Meknès, qui compte tout de même plus d'un millier de douars, soit près d'un million de nos concitoyens montagnards.
Du réconfort humanitaire à la rénovation d'écoles
En plus du réconfort apporté à deux moments clés de l'année, hiver et ramadan, nous avons rapidement décidé de rénover quelques écoles. Les établissements scolaires en montagne, censés apporter la lumière de la connaissance aux petits étaient réduits à le faire le plus souvent sous la lumière frêle d'une ampoule fragile.
Quelque chose me dérangeait tout de même: rénover une école, oui c'est nécessaire, mais était-ce suffisant? Permettre à un petit d'aller apprendre de nouvelles choses dans une pièce mieux éclairée, chauffée, avec de jolis dessins collés aux murs est une chose. Le laisser parcourir plusieurs kilomètres à pieds (nus souvent) en est une autre.
En plus de cela, le décalage alors créé entre l'état de l'école et celui de son foyer, encore mal éclairé et sans toilettes décentes, risque de le perturber. Et lorsque ce travail de fourmi caresse de trop près mon envie de faire les choses en grand, je me rappelle l'histoire de la petite lumière blanche qui fait la différence dans une pièce sombre.
Je ne voulais pas perdre mon entrain ni ma motivation pour mettre en avant une cause qui m'était chère. Il fallait donc rassembler autour de notre initiative assez de personnes impliquées et engagées pour donner plus d'espoir à une partie d'une population de notre pays, trop préoccupée par son quotidien pour apprécier à sa juste valeur la chance qu'elle a de vivre dans des endroits aussi merveilleux et beaux.
Par ailleurs, pouvoir entrevoir des résultats impressionnants en termes de contribution, de solidarité, et d'impact potentiel nourrissait cette soif d'aider mais aussi cette énergie qui attendait d'être orientée pour avoir encore plus d'efficacité et de pérennité sur le terrain.
La naissance du projet
De temps en temps aussi nous nous interrogions sur les efforts conséquents portés autour des campagnes humanitaires, et sur les grosses sommes d'argent qui auraient pu être déployées différemment. Petit à petit, le projet "Espoir des montagnes" a commencé à germer dans mon cœur et dans mon esprit. Mais rapidement ce sentiment faisait place à l'acceptation de ces actions: réconforter ponctuellement est nécessaire, parce qu'on a beau dire qu'il faut apprendre aux gens à pêcher plutôt que de leur donner du poisson, s'il n'y a ni eau ni poisson, ni la jolie canne à pêche, ni la manière de jeter le filet ne feront de différence dans leur quotidien.
Un écosystème vertueux: une expérience pilote
Parallèlement aux actions humanitaires et de rénovation d'école, il était donc nécessaire de penser à un écosystème vertueux qui prenait naissance auprès des petits des montagnes et trouvait une continuité forte avec leurs parents mais aussi avec leurs professeurs. Permettre à des petits d'aller à l'école protégés du froid, le ventre plein, avec plus de soif d'apprentissage, d'entrain, de curiosité était une nécessité profonde.
Mais il était évident que rassurer leurs parents et leur fournir des solutions pour accroître leur revenu et améliorer leur quotidien est également une nécessité. Ces deux problématiques ne devaient pas être réglées séparément, elles ne devaient pas être deux tâches isolées.
L'action circulaire, la clé pour résoudre des problèmes distincts mais liés par la force des choses
La solution allait venir de cette prise de conscience globale, un parrainage des enfants, de leur enseignant et de leurs parents, sans pour autant y voir émerger du simple assistanat susceptible de créer de la dépendance, ni développer chez certains un système de rente. Et cette alchimie qui a mis du temps à se manifester est en train de prendre gaiement le chemin de l'école, à travers un projet pilote qui sera porté par des jeunes marocains qui aiment leur pays, et qui souhaitent donner du sens à leur existence, et à leur parcours de vie.
La rénovation d'écoles dans la région est une tâche que l'association El Baraka Angels commence à maîtriser. Elle a déjà permis à quelques centaines d'enfants de suivre leur scolarité avec plus d'intérêt, puisqu'elle a rénové entièrement 6 établissements scolaires, avec la mise en place pour certaines d'entre elles de l'accès à l'eau potable, une intimité renforcée pour les petites filles pour aller aux toilettes, et une infrastructure sportive pour permettre aux enfants de s'amuser en sécurité.
Cette année, pour la première fois, El Baraka Angels va travailler sur un projet ambitieux de rénovation, et stratégique en terme d'impact: la rénovation d'un collège internat qui compte près de 150 petits dont une centaine d'internes, et pour lequel une transformation radicale est en marche.
Les 70 premiers parrainés dans une école rénovée par El Baraka Angels, et leurs parents accompagnés par des étudiants ENACTUS de l'ESCA
Dans quelque mois, ce sont 70 petits qui vont commencer à recevoir via une associée dédiée, les outils nécessaires pour leur épanouissement. Suivre cet enfant pendant toute sa scolarité jusqu'à l'enseignement supérieur, telle est la première mission que se fixera cette association, en partenariat avec El Baraka Angels, qui connaît bien la région pour s'y être installée depuis 3 années. 70 petits qui auront aussi un encadrant qui sera accompagné, soutenu, aidé pour mener sa noble mission avec plus d'efficacité de d'impact.
70 petits de l'école Ait Mimoun vont ainsi être choyés, réconfortés, soignés à partir de cette année, et l'objectif sincère et ambitieux de cette jeune pousse associative est de les accompagner, ainsi que d'autres dans le futur proche jusqu'à l'enseignement supérieur, et pourquoi pas leur permettre de revenir dans leur village pour y contribuer efficacement eux aussi à leur tour via des projets générateurs de revenus, créateurs d'emplois, et bien évidemment respectueux de l'environnement exceptionnel dans lequel ils sont venus au monde.
Le parrainage des enfants et de leurs encadrants va ainsi faire appel à toute personne sensible à cette cause presque vitale pour maintenir un sentiment de paix et de réconfort dans nos zones montagneuses. Ce travail se fera dans un cadre de bonne gouvernance et de transparence, afin de continuer à mériter la confiance des donateurs particuliers et institutionnels qui accompagnent nos actions depuis décembre 2012.
La contribution efficace des étudiants Enactus de l'ESCA, première école de management au Maroc et en Afrique francophone
C'est dans ce cadre que 15 étudiants de l'école de management ESCA faisant partie du programme Enactus vont aller dans les jours prochains à la rencontre des parents d'enfants afin d'identifier avec eux des projets générateurs de revenus et les aider à les mettre en place.
Un, deux, cinq projets générateurs de revenus verront le jour prochainement, grâce à ces étudiants motivés, qui ont compris grâce à leurs professeurs et le management de leur école qu'ils peuvent avoir un impact sociétal fort et durable, et que dans quelques années ils auront permis à tout un village, voire une région de changer de statut économique, parce que certains concitoyens auront bénéficié de la bienveillance et de la sincérité d'engagement de jeunes étudiants marocains.
A l'impossible nul n'est tenu
Toute l'équipe a hâte de se mettre à l'œuvre. Nous rencontrons les parents dans quelques jours. Je souris à la pensée de ce petit des montagnes qui partant des difficultés d'Anfgou est devenu professeur à Princeton aux USA. Je me dis que demain nous aurons peut-être plusieurs petits qui auront cette chance. Et je souris de bonheur à cette idée, parce que rien n'est impossible pour ceux qui savent garder les pieds sur terre, le cœur en montagne, et la tête dans les étoiles.
Penser local pour agir global
Le conseil le plus utile qui m'avait été alors prodigué par un expert consultant, était de ne pas nous éparpiller en essayant d'éteindre plusieurs incendies en même temps, mais de concentrer nos efforts sur une petite zone, aussi symbolique soit-elle, pour avoir de l'impact.
Un conseil avisé que je me suis empressé d'appliquer. Nous étions 6 personnes animées par la même volonté humaniste, à créer El Baraka Angels. Sous la direction d'une femme particulièrement énergique et efficace, nous avons décidé de travailler dans la région de Fès-Meknès, qui compte tout de même plus d'un millier de douars, soit près d'un million de nos concitoyens montagnards.
Du réconfort humanitaire à la rénovation d'écoles
En plus du réconfort apporté à deux moments clés de l'année, hiver et ramadan, nous avons rapidement décidé de rénover quelques écoles. Les établissements scolaires en montagne, censés apporter la lumière de la connaissance aux petits étaient réduits à le faire le plus souvent sous la lumière frêle d'une ampoule fragile.
Quelque chose me dérangeait tout de même: rénover une école, oui c'est nécessaire, mais était-ce suffisant? Permettre à un petit d'aller apprendre de nouvelles choses dans une pièce mieux éclairée, chauffée, avec de jolis dessins collés aux murs est une chose. Le laisser parcourir plusieurs kilomètres à pieds (nus souvent) en est une autre.
En plus de cela, le décalage alors créé entre l'état de l'école et celui de son foyer, encore mal éclairé et sans toilettes décentes, risque de le perturber. Et lorsque ce travail de fourmi caresse de trop près mon envie de faire les choses en grand, je me rappelle l'histoire de la petite lumière blanche qui fait la différence dans une pièce sombre.
Je ne voulais pas perdre mon entrain ni ma motivation pour mettre en avant une cause qui m'était chère. Il fallait donc rassembler autour de notre initiative assez de personnes impliquées et engagées pour donner plus d'espoir à une partie d'une population de notre pays, trop préoccupée par son quotidien pour apprécier à sa juste valeur la chance qu'elle a de vivre dans des endroits aussi merveilleux et beaux.
Par ailleurs, pouvoir entrevoir des résultats impressionnants en termes de contribution, de solidarité, et d'impact potentiel nourrissait cette soif d'aider mais aussi cette énergie qui attendait d'être orientée pour avoir encore plus d'efficacité et de pérennité sur le terrain.
La naissance du projet
De temps en temps aussi nous nous interrogions sur les efforts conséquents portés autour des campagnes humanitaires, et sur les grosses sommes d'argent qui auraient pu être déployées différemment. Petit à petit, le projet "Espoir des montagnes" a commencé à germer dans mon cœur et dans mon esprit. Mais rapidement ce sentiment faisait place à l'acceptation de ces actions: réconforter ponctuellement est nécessaire, parce qu'on a beau dire qu'il faut apprendre aux gens à pêcher plutôt que de leur donner du poisson, s'il n'y a ni eau ni poisson, ni la jolie canne à pêche, ni la manière de jeter le filet ne feront de différence dans leur quotidien.
Un écosystème vertueux: une expérience pilote
Parallèlement aux actions humanitaires et de rénovation d'école, il était donc nécessaire de penser à un écosystème vertueux qui prenait naissance auprès des petits des montagnes et trouvait une continuité forte avec leurs parents mais aussi avec leurs professeurs. Permettre à des petits d'aller à l'école protégés du froid, le ventre plein, avec plus de soif d'apprentissage, d'entrain, de curiosité était une nécessité profonde.
Mais il était évident que rassurer leurs parents et leur fournir des solutions pour accroître leur revenu et améliorer leur quotidien est également une nécessité. Ces deux problématiques ne devaient pas être réglées séparément, elles ne devaient pas être deux tâches isolées.
L'action circulaire, la clé pour résoudre des problèmes distincts mais liés par la force des choses
La solution allait venir de cette prise de conscience globale, un parrainage des enfants, de leur enseignant et de leurs parents, sans pour autant y voir émerger du simple assistanat susceptible de créer de la dépendance, ni développer chez certains un système de rente. Et cette alchimie qui a mis du temps à se manifester est en train de prendre gaiement le chemin de l'école, à travers un projet pilote qui sera porté par des jeunes marocains qui aiment leur pays, et qui souhaitent donner du sens à leur existence, et à leur parcours de vie.
La rénovation d'écoles dans la région est une tâche que l'association El Baraka Angels commence à maîtriser. Elle a déjà permis à quelques centaines d'enfants de suivre leur scolarité avec plus d'intérêt, puisqu'elle a rénové entièrement 6 établissements scolaires, avec la mise en place pour certaines d'entre elles de l'accès à l'eau potable, une intimité renforcée pour les petites filles pour aller aux toilettes, et une infrastructure sportive pour permettre aux enfants de s'amuser en sécurité.
Cette année, pour la première fois, El Baraka Angels va travailler sur un projet ambitieux de rénovation, et stratégique en terme d'impact: la rénovation d'un collège internat qui compte près de 150 petits dont une centaine d'internes, et pour lequel une transformation radicale est en marche.
Les 70 premiers parrainés dans une école rénovée par El Baraka Angels, et leurs parents accompagnés par des étudiants ENACTUS de l'ESCA
Dans quelque mois, ce sont 70 petits qui vont commencer à recevoir via une associée dédiée, les outils nécessaires pour leur épanouissement. Suivre cet enfant pendant toute sa scolarité jusqu'à l'enseignement supérieur, telle est la première mission que se fixera cette association, en partenariat avec El Baraka Angels, qui connaît bien la région pour s'y être installée depuis 3 années. 70 petits qui auront aussi un encadrant qui sera accompagné, soutenu, aidé pour mener sa noble mission avec plus d'efficacité de d'impact.
70 petits de l'école Ait Mimoun vont ainsi être choyés, réconfortés, soignés à partir de cette année, et l'objectif sincère et ambitieux de cette jeune pousse associative est de les accompagner, ainsi que d'autres dans le futur proche jusqu'à l'enseignement supérieur, et pourquoi pas leur permettre de revenir dans leur village pour y contribuer efficacement eux aussi à leur tour via des projets générateurs de revenus, créateurs d'emplois, et bien évidemment respectueux de l'environnement exceptionnel dans lequel ils sont venus au monde.
Le parrainage des enfants et de leurs encadrants va ainsi faire appel à toute personne sensible à cette cause presque vitale pour maintenir un sentiment de paix et de réconfort dans nos zones montagneuses. Ce travail se fera dans un cadre de bonne gouvernance et de transparence, afin de continuer à mériter la confiance des donateurs particuliers et institutionnels qui accompagnent nos actions depuis décembre 2012.
La contribution efficace des étudiants Enactus de l'ESCA, première école de management au Maroc et en Afrique francophone
C'est dans ce cadre que 15 étudiants de l'école de management ESCA faisant partie du programme Enactus vont aller dans les jours prochains à la rencontre des parents d'enfants afin d'identifier avec eux des projets générateurs de revenus et les aider à les mettre en place.
Un, deux, cinq projets générateurs de revenus verront le jour prochainement, grâce à ces étudiants motivés, qui ont compris grâce à leurs professeurs et le management de leur école qu'ils peuvent avoir un impact sociétal fort et durable, et que dans quelques années ils auront permis à tout un village, voire une région de changer de statut économique, parce que certains concitoyens auront bénéficié de la bienveillance et de la sincérité d'engagement de jeunes étudiants marocains.
A l'impossible nul n'est tenu
Toute l'équipe a hâte de se mettre à l'œuvre. Nous rencontrons les parents dans quelques jours. Je souris à la pensée de ce petit des montagnes qui partant des difficultés d'Anfgou est devenu professeur à Princeton aux USA. Je me dis que demain nous aurons peut-être plusieurs petits qui auront cette chance. Et je souris de bonheur à cette idée, parce que rien n'est impossible pour ceux qui savent garder les pieds sur terre, le cœur en montagne, et la tête dans les étoiles.
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