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Comment sortir sûrement de la crise?

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Le diplôme, étymologiquement, signifie le document officiel. Or, c'est le sens basique ou technique du terme, car il ne peut référer uniquement à cette réalité, un diplôme sanctionnant, qui plus est, des études supérieures se devant de traduire bien autre chose que cette particularité d'être un document officiel. Peut-on donner au diplôme sanctionnant des études scientifiques le même rang qu'un document d'état civil ou même une simple attestation administrative?

Quand les diplômés desservent leur cause

De fait le diplôme trouve son sens véritable dans l'étymologie du document qui est un emprunt du latin "documentum" voulant dire "ce qui sert à instruire", mais aussi de cet autre mot latin qu'est "docere" signifiant "instruire".

Voilà le vrai sens du diplôme: ce qui sert à instruire ou dénote une instruction. Est-ce le cas de nos diplômés que nous avons vu agir contre l'intérêt national en recourant à des voies de protestation indignes de leur instruction.

En perturbant la marche normale du pays, en mettant des bâtons dans les roues de ceux qui agissent sincèrement dans l'intérêt général, ils se sont même comportés comme le moins sage du premier venu du plus humble des Tunisiens de nos rues qui sait pertinemment de par son sens populaire et sa sagesse ancestrale qu'on ne peut scier la branche sur laquelle on est assis et qu'il faut toujours donner l'exemple. Or, si l'instruit ne le donne pas, de qui l'attendre?

Cela traduit chez nombre de nos diplômés un manque flagrant de savoir-faire doublé d'un manque de savoir-vivre qui n'est que la traduction de la valeur de leurs diplômes, hélas souvent réduits au sens basique du mot ci-dessus rappelé, c'est-à-dire, juste une attestation officielle ne reflétant aucun réel savoir et la technologie discursive plus que jamais nécessaire aujourd'hui sur le marché de l'emploi.

En effet, on peut être bardé de diplômes et manquer de ce qui est nécessaire pour trouver sa place dans une société devenue de plus en plus compétitive, exigeant la performance et la plus haute technologie en matière de savoir.

Quand l'État ne donne pas l'exemple

Il est vrai, ce n'est pas la faute des diplômés qui ne sont que le produit d'un système dont ils ne sont pas les responsables. Or, notre système éducatif ne date pas d'hier et il manque tout autant de technicité que d'éthique. Tout le monde le reconnaît et il est de la plus haute urgence de s'y atteler. Les autorités semblent le faire et c'est tant mieux.

Que les diplômés fassent preuve de maturité en aidant à ce que les sincères efforts de ceux qui agissent aboutissent.

Faut-il aussi que le gouvernement ne soit pas autiste à la désespérance des jeunes en les traitant en adultes et en les impliquant dans ses efforts, quitte à faire montre de patience et de sagesse.

C'est après tout à lui qu'incombe de donner l'exemple en premier, d'autant plus qu'il sait pertinemment que l'État ne peut plus gouverner contre la société en cet âge postmoderne qui est celui des foules.

Or, nos autorités si elles font désormais preuve de sérieux pour résoudre les problèmes sociaux du pays, continuent à user d'instruments juridiques inadaptés au prétexte absolument faux que la société est conservatrice. Ils ont donc comme un forgeron qui n'use pas de l'enclume qu'il faut, ses coups de marteau ne donnant rien de bon ou bien pis, usant du mauvais marteau, celui du forgeron au lieu que ce soit le marteau à percussion du médecin. Car c'est de cet outil qu'un gouvernement à l'écoute de son peuple a le plus besoin.

Il se doit d'être à l'écoute du pays profond et non des minorités qui ne le connaissent pas ou s'en font une fausse idée en vue de servir leurs intérêts au pouvoir.

Or, il a été démontré que le peuple tunisien est non seulement mûr, mais aussi libertaire dans sa conception aussi bien de la religion que de la vie.

Il aime vivre et est moins religieux que spiritualiste; il le démontre d'ailleurs en étant peu pratiquant tout en se montrant attaché à ses valeurs ancestrales; c'est ce qu'on peut qualifier d'enracinement dynamique et qui commande de la part du gouvernement une politique organique, tenant compte de la réelle volonté des masses.

Celle-ci, au-delà du travail, manifestation concrète de la dignité, peut être résumée par une faim de droits et de libertés en matière de vie privée et des moeurs.

Gouverner selon les attentes populaires

C'est sur ce plan des droits et libertés privatives que la marge de manoeuvre du gouvernement demeure grande, car elle relève de l'initiative législative qui est d'autant plus possible que les deux plus grands partis au pouvoir ont fait le bon choix de s'allier pour gouverner.

Seulement, ils instrumentalisent mal cet accord en privilégiant l'inertie, en faisant une sorte de modus non moriendi, pour ne pas se faire du mal réciproque et risquer donc de mourir au lieu de songer à servir le pays est ses attentes, surtout celle des jeunes, et donc vivre tous ensemble paisiblement.

Et cette jeunesse continue à être brimée dans ce qui fait son essence même: son élan vital. Des lois scélérates, dont la plupart datent de la colonisation, l'empêchent de vivre et autorisent les forces de l'ordre à leur gâcher la vie, la poussant sur les chemins de travers ou à la mort.

Il est temps que le gouvernement fasse état de sagesse en décidant soit d'un coup -ce qui serait le plus sage- d'un moratoire immédiat de tous les textes liberticides d'ancien régime et qui sont d'ailleurs illégaux, étant contraire à la Constitution et aux engagements internationaux de la Tunisie ; soit au coup par coup en abrogeant les textes les plus symboliques, même s'ils ne concernent qu'une minorité, car ils sont susceptibles de s'attaquer à un tabou et de lever dans le même temps un blocage fâcheux dans l'inconscient, comme de dépénaliser la consommation de drogues douces, dont on a prouvé le degré moindre de nocivité par rapport au tabac, ou l'annulation des textes restreignant la vente et la consommation d'alcool ou encore d'abolir l'homophobie, l'islam qu'on évoque ici n'ayant ni interdit l'alcool ni n'a été homophobe.

S'il est donc légitime d'exiger des diplômés de manifester leur instruction supposée acquise grâce à leurs diplômes, il est encore plus légitime de demander un gouvernement de se manifester par une politique éthique en décidant enfin et incontinent l'ordre illégal en cours dans le pays; car ce sont ses lois mêmes qui sont la cause de ce qui est pourri dans le pays permettant aux démons de la politique d'en profiter pour perturber la marche de la Tunisie vers l'État de droit.

Comment peut-on donc demander aux jeunes de respecter l'État de droit quand ce sont ses lois qui les briment étant une violation caractérisée du droit?

Conformant nos lois à la Constitution, et on pourra exiger honnêtement leur respect! Il est temps de faire la politique autrement en la transformant en poléthique.

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