Messieurs les Présidents,
De nature à aller droit au but, je vous avoue d'emblée, Monsieur Hollande et Monsieur Essebsi, que vos deux administrations me compliquent la vie, et celle de ceux qui s'y reconnaîtront.
Tous les jours, à l'avenue Bourguiba de Tunis, j'assiste au spectacle grotesque du déploiement des forces de l'ordre autour de l'ambassade de France et du ministère de l'Intérieur. Deux forteresses jalousement gardées, entravant la circulation dans une des artères les plus importantes de la capitale, et jetant l'ombre de la suspicion sur chaque passant.
Cette ambassade de France, d'abord, qui bloque la circulation sur trois rues - la rue Jamel Abdennaser, la rue d'Allemagne, la rue de Hollande - et l'entrave partiellement sur l'avenue Bourguiba. Les fils de fers barbelés et les sacs de sables protégeant les soldats sont un spectacle quotidien.
Le ministère de l'Intérieur n'est pas mieux. L'antre de la dictature de l'ancien régime est peut-être l'espace le mieux sécurisé du pays. Le passage par l'avenue Bourguiba est strictement interdit à ce niveau, comme dans plusieurs rues derrière la forteresse grise.
Toutes vos promesses et mesures socio-économiques annoncées se sont soldées d'un vide avéré qui a trahi la confiance et l'espoir de ceux qui y avaient cru un jour. En revanche, je vous demande à chacun une petite décision, pour donner de l'air positif dans ce contexte morbide de terrorisme et de récession.
Messieurs les Présidents,
Déplacez l'ambassade de France et le ministère de l'Intérieur ailleurs. Le bon réinvestissement de ces locaux aura un effet spectaculaire, et permettra de booster la ville de Tunis et son tourisme si dépendant des souks artisanaux.
Dans cette avenue majeure de la capitale, icône d'une "révolution" que vous assurez tous les deux soutenir, je voudrais voir, au lieu du paysage décrit, deux musées: le Musée du Maghreb francophone et le Musée de la dictature.
En effet, pour combattre le terrorisme et la culture de la mort, les mesures sécuritaires ne sont pas les seules déterminantes. C'est aussi la culture de la vie. Une mémoire nationale active et riche d'un patrimoine honorable que l'on devrait brandir face à la barbarie.
Messieurs les Présidents,
L'ambassade de France serait mieux située dans les Berges du Lac, près des autres ambassades et délégations internationales. Et le ministère de l'Intérieur n'aura plus besoin des fortifications actuelles s'il investit l'ancien local du RCD.
En revanche, deux musées d'une telle pertinence dans la conjoncture actuelle, au cœur de la capitale, auront un effet considérable. Sur la vie économique, sur le tourisme, et, plus important encore, sur la vie culturelle tunisoise.
Un message haut et fort, adressé à la fois aux amis et aux ennemis: que la vie finit toujours par l'emporter. Que les attentats lâches et sanguinaires - aussi barbare puissent-ils être - ne pourront jamais endiguer la marche en avant, et l'émancipation d'un peuple.
Veuillez agréer, Messieurs les Présidents, l'expression de mes sentiments les plus respectueux.
De nature à aller droit au but, je vous avoue d'emblée, Monsieur Hollande et Monsieur Essebsi, que vos deux administrations me compliquent la vie, et celle de ceux qui s'y reconnaîtront.
Tous les jours, à l'avenue Bourguiba de Tunis, j'assiste au spectacle grotesque du déploiement des forces de l'ordre autour de l'ambassade de France et du ministère de l'Intérieur. Deux forteresses jalousement gardées, entravant la circulation dans une des artères les plus importantes de la capitale, et jetant l'ombre de la suspicion sur chaque passant.
Cette ambassade de France, d'abord, qui bloque la circulation sur trois rues - la rue Jamel Abdennaser, la rue d'Allemagne, la rue de Hollande - et l'entrave partiellement sur l'avenue Bourguiba. Les fils de fers barbelés et les sacs de sables protégeant les soldats sont un spectacle quotidien.
Le ministère de l'Intérieur n'est pas mieux. L'antre de la dictature de l'ancien régime est peut-être l'espace le mieux sécurisé du pays. Le passage par l'avenue Bourguiba est strictement interdit à ce niveau, comme dans plusieurs rues derrière la forteresse grise.
Toutes vos promesses et mesures socio-économiques annoncées se sont soldées d'un vide avéré qui a trahi la confiance et l'espoir de ceux qui y avaient cru un jour. En revanche, je vous demande à chacun une petite décision, pour donner de l'air positif dans ce contexte morbide de terrorisme et de récession.
Messieurs les Présidents,
Déplacez l'ambassade de France et le ministère de l'Intérieur ailleurs. Le bon réinvestissement de ces locaux aura un effet spectaculaire, et permettra de booster la ville de Tunis et son tourisme si dépendant des souks artisanaux.
Dans cette avenue majeure de la capitale, icône d'une "révolution" que vous assurez tous les deux soutenir, je voudrais voir, au lieu du paysage décrit, deux musées: le Musée du Maghreb francophone et le Musée de la dictature.
En effet, pour combattre le terrorisme et la culture de la mort, les mesures sécuritaires ne sont pas les seules déterminantes. C'est aussi la culture de la vie. Une mémoire nationale active et riche d'un patrimoine honorable que l'on devrait brandir face à la barbarie.
Messieurs les Présidents,
L'ambassade de France serait mieux située dans les Berges du Lac, près des autres ambassades et délégations internationales. Et le ministère de l'Intérieur n'aura plus besoin des fortifications actuelles s'il investit l'ancien local du RCD.
En revanche, deux musées d'une telle pertinence dans la conjoncture actuelle, au cœur de la capitale, auront un effet considérable. Sur la vie économique, sur le tourisme, et, plus important encore, sur la vie culturelle tunisoise.
Un message haut et fort, adressé à la fois aux amis et aux ennemis: que la vie finit toujours par l'emporter. Que les attentats lâches et sanguinaires - aussi barbare puissent-ils être - ne pourront jamais endiguer la marche en avant, et l'émancipation d'un peuple.
Veuillez agréer, Messieurs les Présidents, l'expression de mes sentiments les plus respectueux.
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